Klyuchevskoy, Russie, 4835 m
Le KVERT maintient un niveau d'alerte orange même si, pour l'heure il n'y a pas d'activité éruptive en cours à priori. En effet, les images de nuit, tout comme les données satellites, ne montrent pas les signes d'une éruption, c'est-à-dire à l'arrivée en surface d'un magma (donc à haute voire très haute température). Même si quelques signaux thermiques, faibles bien que
permanents, sont toujours détectés, par le MIROVA notamment, ils peuvent être avant tout attribués à la chaleur résiduelle de l'important champ de lave édifié lors de l'éruption d'avril-novembre.
Toutefois le KVERT a réévalué à la hausse, dans les derniers jours de décembre 2016, le niveau d'alerte, repassé à l'orange en raison d'émissions de cendres.
Celles-ci ne sont pas continues et sont toujours faibles lorsqu'elles se produisent. Elle peuvent être vues de deux façons:
- soit il s'agit de signes précurseurs d'une nouvelle activité éruptive. Ce n'est pas impossible si peu de temps après l'éruption précédente, car cet édifice est l'un des plus actifs du monde. Songez que cet immense stratocône à la morphologie quasi parfaite ne s'est formé qu'en l’espace de 7000 ans environ (il a commencé à s'édifier au moment où les dernières éruptions se déroulaient en Chaîne des Puys)!
- soit il s'agit d'émissions de cendres qui résultent de réajustements de la partie sommitale des conduits éruptifs, suite à l'éruption de l'an dernier. Cette dernière avait déjà été accompagnée de changements morphologiques marqués de la ravine dans laquelle s'était misent en place les coulées. Sa partie supérieure avait notamment subit des effondrements. Une instabilité des conduits pourrait donc aussi expliquer cette activité sommitale.
Émission de cendres le 10 janvier dernier. Image: IVS-FEB-RAS |
Pour l'heure donc par vraiment d'activité éruptive avérée, amis une situation qui peut néanmoins potentiellement évoluer: à surveiller donc!
Source: IVS-FEB-RAS; KVERT
Nevados de Chillan, Chili, 3212 m
Le système hydrothermal reste très instable actuellement et de brusques émissions de cendres se manifestent de temps à autre, parfois précédées de faibles bouffées de gaz. Le SERNAGEOMIN, dans son premier bulletin de l'année, indiquait que la sismicité restait très au-dessus de la normale et toujours largement dominée par la circulation des fluides, ceux-là même qui, une fois arrivés proche de la surface, se vaporisent et engendrent les panaches de cendres.
Ces manifestations sont généralement plutôt "passives", mais d'autres ont une composante explosive plus marquée. On les distinguent par la projection de fragments plus gros, des blocs de lave ancienne, propulsés en même temps que les cendres. De nuit il arrive, bien que cela ne soit pas très fréquent, que les webcams les montrent légèrement lumineux, ce qui indique leur haute température.
Projections de blocs à haute température au soir du 10 janvier. Image: SERNAGEOMIN |
Pour le moment cette activité n'est pas considérée comme éruptive à proprement parlé, mais elle reste néanmoins le résultat d'un système hydrothermal déstabilisé, à priori par la mise en place d'une poche de magma. Celle-ci ne semble pas se déplacer particulièrement (du moins rien dans les bulletins du SERNAGEOMIN ne l'indique), mais la chaleur qu'elle libère est suffisante pour rendre le système hydrothermal instable.
Source: SERNAGEOMIN
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire