Popocatepetl, Mexique, 5426 m
Depuis quelques jours déjà l'édifice traverse une phase au cours de laquelle son activité est supérieure à sa normale. Par contre elle garde toujours, à priori, la même dynamique: la lente remontée d'une colonne de magma visqueux, qui forme progressivement des dômes.
Ils finissent par être détruits lors d'épisodes explosifs plus violents et il est possible que l'activité de ces derniers jours soit un exemple de ces cycles de construction/destruction de dômes de lave
Déjà le 25 novembre l'édifice avait été le siège d'une activité explosive très intense, d'une duré un peu moins d'une heure, à l'origine d'un imposant panache de cendres. Cependant, suite à cet événement isolé, l'activité est redevenue tout à fait normale. Il est intéressant de noter toutefois que ce même jour les sismomètres ont enregistré un pic dans les secousses dites volcano-tectoniques (VT): il n'est toutefois pas possible de savoir si le pic en question s'est produit avant, pendant et/ou après l’activité explosive.
Après quelques journées de calme, donc, l'activité est repartie à la hausse dès hier matin avec une émissions de cendres plutôt soutenue peu avant le levé du soleil. Au cours de cet épisode des blocs de lave ont été projetés hors du cratère, ce qui caractérise des explosions déjà assez fortes.
Projections de bombs hors du cratère le matin du 29 novembre. Image: CENAPRED |
Mais c'est le soir du même jour que l'activité a réellement connu un pic. Les volcanologues ont commencé à enregistrer, vers 20h45 (heure locale), une hausse de l'activité éruptive marquée par la mise en place d'un trémor sur les sismomètres, et la présence d'une lueur intense dans le cratère, dans lequel des explosions ont commencé à se manifester. Elles sont devenues progressivement plus fréquentes et plus intenses et si en début de nuit les chutes de bombes hors du cratère étaient encore peu fréquentes, elles se sont accentuées jusqu'à devenir quasiment continues. Le CENAPRED a réalisé le time-lapse ci-dessous, à partir des images prisent entre 00h00 et 02h00 (heure locale).
Cette activité explosive soutenue a, bien sûr, été accompagnée d'une émission plus abondante de cendres qui se sont dispersées en direction de l'est et du nord-est, ou plusieurs villes et villages ont été affectés (Huejotzingo, San Nicolas de los Ranchos, San Martín Texmelucan, etc.). L'épisode s'est terminé vers 04h35 (heure locale) et l'activité est redevenue plus habituelle avec tout de même une lueur qui reste importante dans le cratère, et quelques explosions.
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Sources: CENAPRED; webcamsdemexico.Com/Retuit
Kilauea, Etats-Unis, 1222 m
L'activité reste soutenue mais essentiellement effusive sur le volcan* le plus actif au monde. Le breakout qui a commencé sur la partie amont du champ de lave 61G se poursuit actuellement, même si le volume émis semble être maintenant plus réduit. La majeure partie de la lave qui sort de la source de ce breakout continue de s'engouffre dans le réseau de tunnels de lave qui l'amène jusqu'à la côte, où elle se jette, dans un spectacle magnifique, dans le Pacifique. Au sommet le lac de lave reste très bien alimenté mais l'apparente tranquillité ne doit pas faire oublier qu'il ne résulte que d'un équilibre fragile entre géométrie du conduit dans lequel il est installé, débit de l'alimentation en magma, quantité de gaz par exemple. Or cet équilibre a de nouveau été rompu le 28 novembre lorsqu'un morceau de paroi s'est effondré dans le lac, générant une brusque remontée de gaz, libéré par une explosion plutôt violente.
Les fragments de lave projetés sont retombés jusqu'à l'ancienne zone touristique, dont l'accès est interdit depuis 2008. Certains, de grande taille ont littéralement "splaché" en impact le sol. Sous le choc la lave s'est étalée, étirée, laissant des fils de lave vitrifiés entre les morceaux: très spectaculaire!
Une bombe (fragment de lave projeté) est venue s'écraser au sol encore assez fluide pour s'étirer comme du chewing-gum sous l'impact. Image: HVO/USGS |
L'événement, impossible à prévoir, n'est pas unique puisqu'on assiste là à l'une des façons (la principale vraisemblablement) par laquelle un lac de lave s'agrandit progressivement. Un événement similaires avait d'ailleurs eu lieu il y a à peine plus d'un mois. Encore un bel exemple qui justifie la dite interdiction d'accès.
* je devrais peut-être préciser "émergé" car qui sait ce qui se passe au fond des océans?
Source: HVO/USGS
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