9 décembre 2016

Un point sur l'activité de l'Etna

Après l'explosion du 10 octobre dernier l'activité sur le volcan Sicilien est restée calme et dominée par un important dégazage au niveau des cratères sommitaux. Sur les webcams les plus sensibles aux faibles lueurs on peut noter parfois la présence d'une incandescence dans la Voragine (à priori) mais elle n'est pas continue. Elle fluctue dans le temps, absente de
longues périodes et puis réapparaissant parfois, souvent modeste, parfois suffisamment intense pour qu'on se demande ce qu'il se passe au fond du gouffre*. Un peu à l'image des images ci-dessous prisent dans la nuit du 25 au 26 novembre pour la première, et dans la nuit du 26 au 27 novembre pour la suivante.


Incandescence plutôt forte à un moment; plus rien à un autre. Image: Radiostudio 7

Hier soir c'est donc ce même scénario qui s'est produit avec toutefois un contexte un peu différent. Car alors que cette incandescence était à nouveau bien visible, le trémor commençait à montrer une hausse vertigineuse: de quoi donner quelques sueurs froides et se demander si la nuit n'allait pas réserver quelques surprises. 

La fête des lumières au sommet de l'Etna?  Image: Radiostudio 7

Mais en regardant le tracé des sismomètres le calme est vite revenu: on pouvait en effet voir très clairement l'arrivée, à 17h58 TU précisément, d'ondes sismiques de très grande fréquence, secouant l'Etna (et tout le reste du globe terrestre en réalité) durant près de trois heures (les toutes dernières ondes sont passées un peu avant 21h00 TU). Leur origine n'était pas locale car elles avaient été produites 20 minutes plus tôt (17h28 TU) près des îles Salomon, lors d'un séisme puissant d'une magnitude estimée à 7,8 sur l'échelle de Richter.

Arrivée des différentes types d'ondes sismiques (P, S, et ondes de surface, les plus amples) en provenance des îles Salomon sur les sismomètres de l'Etna. Image: INGV-CT
Or comme les sismomètres ont été secoués par le passage de ces ondes, une partie de leur énergie mécanique a été comptabilisée dans la mesure du trémor, raison pour laquelle un pic apparait sur le graphique qui montre son évolution.


Pic de trémor, mais qui n'est pas du à l'activité de l'Etna. Image: INGV-CT

Toutefois on peu constater assez facilement qu'en dehors de cette secousse importante, puisqu'elle a été détectée partout sur Terre, le tracé du trémor connait une hausse très légère depuis le milieu de journée du 06 décembre**.
Il ne s'agit pas d'une évolution significative pour l'heure puisque le trémor de l'Etna connait des variations dans le temps mais autant garder un oeil dessus, on ne sait jamais. En tout cas la présence d'une incandescence visible de manière intermittente sur les webcams n'est actuellement pas significatif d'une modification de l'activité de l'Etna.

*traduction du terme "Voragine"

** de facto sans lien avec le séisme, pour anticiper d'éventuelles questions que vous pourriez avoir à ce sujet

Sources: INGV; Radiostudio 7

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