Un point sur l'activité du volcan Turrialba

Au cour des trois dernières semaines l'activité sur le second plus grand volcan du Costa Rica est restée plutôt soutenue, mais sans changer fondamentalement de style. L'activité se manifeste de manière périodique, avec des crises de plusieurs jours (26 septembre - 05 octobre; 08 octobre - 11 octobre ; 13 octobre - en cours) pendant lesquelles des émissions de

cendres plus ou moins importantes se manifestent depuis le cratère actif, entrecoupées de périodes de repos où seul un important dégazage blanc est visible.

Belle image d'une grosse émission de cendres le 13 octobre. Image: Alberto Alvarado

A noter que le 22 septembre dernier, une partie des cendres accumulées par cette activité a été remobilisée par les pluies, formant un lahar assez important dans la rivière  Toro Amarillo, qui prend sa source sur le versant nord de la crête qui sépare le Turrialba et l'Irazu. Son épaisseur était d'environ 2 m à la base du flanc nord de l'édifice, là où la rivière entre dans la plaine et en amont, près du volcan, la mise en place du lahar a été rapide: en une quarantaine de minutes seulement les volcanologues de l'OVSICORI-UNA présents sur place ont vu la rivière de la Quebrada Paredes se gonfler et se charger de particules d'abord fines puis, se charger de blocs et de troncs arrachés. Sur ce secteur,  situé sur le haut versant ouest du Turrialba, ces émissions de cendres a répétition ont tué toute la végétation et mis les sols à nu, raison pour laquelle maintenant l'érosion est plus importante, les plantes n'étant plus là pour retenir les particules minérales, accroissant par là-même la possibilité pour des lahars de se mettre en place dans le Toro Amarillo (les eaux de Quebrada Paredes l'alimentent).

La rivière Toro Amarillo, dans son état habituel et au cours de la mise en place d'un lahar

Le lahar du 22 septembre dans sa partie amont, secteur de Quebrada Paredes. Image: OVSICORI-UNA

Certains secteurs sont ainsi très affectés par cette activité mais, aussi étrange que cela puisse paraitre, les observations de terrains montrent aussi que, dans les zones où les chutes de cendres sont modestes, elles s'intègrent rapidement au sol et semblent créer plus de bienfaits que de dégâts.

Source: OVSICORI-UNA