Il ne s'agit pas d'une activité explosive intense à priori car peu de cendres ont été produites, mais leur présence a tout de même incité le VAAC de Darwin a élever l'alerte aviation à l'orange puis au rouge ce matin.
C'est donc le VAAC qui a tout d'abord publié un bulletin indiquant que, sur les données du satellite Himawari 8, des cendres ont été repérées à une altitude de 6000 m environ, si dirigeant vers le sud. Le panache issu de cette activité n'est, en réalité, pas très important et le mécanisme à l'origine de sa formation n'est pas très clair: explosion? Effondrement dans la caldera? La position du panache semble indiquer qu'il provient bien du cône Barujari édifié à l'intérieur de la caldera, formée lors de l'immense éruption de 1257 ou 1259. Ce panache de cendres, en cours de dispersion, peut être observé sur les images des satellites MODIS de la NASA.
Le panache de cendres, observé ce matin. Image: MODIS/NASA |
Il s'agit de la première forme activité repérée depuis la fin de l'éruption précédente (octobre - décembre 2015). Il semble que des alertes ont été lancées pour d'éventuelles perturbations de vols, mais les guides locaux décrivent une activité plutôt faible (ce qui semble plutôt aller dans le sens d'une explosion modeste à l'origine du panache de cendres).
La situation manque de clarté: peut-être que d'autres informations seront disponible ce soir, lorsque je reviendrais du travail.
Mise à jour, 19h31
Il est possible que d'autres émissions de cendres aient eu lieu ces dernières heures, d'après le VAAC de Darwin, mais elles ont été, à ce moment-là, de faible ampleur (et elles restent à confirmer). En tout cas les émissions de cendres de ce matin ont bel et bien perturbé l'activité de l'aéroport de Lombok, fermé entre 16h55 (heure locale) aujourd'hui et demain 10h00 du matin (heure locale).
Mise à jour 21h14
Une photo assez impressionnante de l'explosion de ce matin a été dégotée et partagée par Shérine France. Elle montre que l'événement, visiblement bref si l'on s'en tient aux images satellites, a été d'une grande violence. Le panache de cendres est imposant, d'un diamètre conséquent, riche en cendres. A sa base on voit nettement se développer plusieurs écoulements pyroclastiques. La surface entière du cône du Barujari a été impactée de chutes de blocs (poussière soulevée sur la photo), mais les coulées récentes et refroidies (masses rocailleuses au ras de l'eau) qui bordent la base du cône semblent avoir été plutôt épargnées.
Colonne de cendres accompagnée d'écoulements pyroclastiques. La date est donnée pour le 01 août 2016, à 11h50 (heure locale) |
On peut, sans trop se tromper, classer l'événement comme une explosion vulcanienne (explosion brusque, violente, brève), dont le mécanisme-source reste à déterminer. La présence du lac autour du cône actif (Barujari) permet de ne pas exclure une pénétration d'eau dans son système volcanique, qui doit encore être à très haute température suite à l'éruption de 2015. Auquel cas la surpression due à la vaporisation d'eau peut entrainer une activité explosive violente. Mais d'autres mécanismes sont possibles: une mise en pression due à la cristallisation progressive du magma de l'éruption de 2015 (la cristallisation concentre les gaz), conjointement à des conduits colmatés ("bouchon") par exemple, feraient l'affaire. Enfin, sans autre information ni données, comment exclure l'arrivée d'un magma neuf et riche en gaz dans le système magmatique du Barujari, gaz coincés là encore par des conduits colmatés?
Personnellement j'ignore tout simplement laquelle de ses possibilités pourrait s'approcher de la bonne explication, mais j'epsère que des observations plus précisent permettront d'en savoir plus.
Sources: VAAC de Darwin; MODIS/NASA; Garuda; Merci à Shérine France
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