Brèves de volcans: Bristol Island, Fuego et Santamaria-Santiaguito

Bristol Island, Royaume-Uni, 1100m

L'activité éruptive continue et ne semble pas faiblir pour le moment. En attestent les très forts signaux thermiques enregistrés par le MIROVA dès que la couverture nuageuse, très importante dans cette région du globe, s'amenuise. En outre les données satellites, notamment celles du MODIS, permettent
de voir assez régulièrement le panache, essentiellement gazeux, produit par cette activité.

Tous les signes d'une activité éruptive en cours étaient encore enregistrés le 20 juin. Image: MODIS/NASA

A contrario aucune image ou aucune donnée ne permet, pour le moment, d'avoir une idée très précise de ce qu'il se passe concrètement sur cette île lointaine. La présence de coulées de lave notamment, qui est très vraisemblable, ne peux pour le moment pas être confirmée ou infirmée. La présence d'un lac de lave, qui pourrait aussi expliquer l'importance des signaux thermiques et leur localisation essentiellement au niveau du cône Sourabaya, n'est pas à exclure non plus sans images assez résolues.
Une situation qui reste pleine de questions, donc.

Sources: MIROVA; MODIS

Fuego, Guatemala, 3763 m

L'activité sur le stratocône monte un peu en puissance ces derniers jours. Depuis le 18 ou 19 juin le sommet est illuminé presque en permanence par l'activité strombolienne. La plupart du temps les explosions restent modérées, mais quelques explosions bien plus importantes se produisent parfois. Les volcanologues de l'INSIVUMEH et le CONRED ont fait savoir que, globalement, les explosions deviennent plus fréquentes et plus intenses. Il faut noter par ailleurs que sur les images prisent le 20 juin par la webcam installée au pied du versant sud-est, une petite lueur persistante a fait son apparition sous le sommet. De ce point lumineux se détachent parfois des blocs incandescents:il s'agissait vraisemblablement d'une coulée de lave. La présence de cette coulée a été confirmée par les derniers bulletins de l'INSIVUMEH: elle fait à peut près 600m de long, se déplace dans la ravine Las Lajas. Son débit a augmenté depuis hier car elle est maintenant très bien alimentée, et fournit des avalanches de blocs constantes, par l’effritement de son front.

La coulée de lave, dans la nuit du 21  au 22 juin. Image: INSIVUMEH/USAID/Michigan Tech

Cette activité peut encore augmenter et passer par une phase paroxysmale, ou s'arrêter, comme ce fut le cas la dernière fois. 

Sources: INSIVUMEH; CONRED; Greg Wait

Santamaria-Santiaguito, Guatemala, 3772 m

Dans mon post précédent je constatais que différentes images prisent depuis des points de vue similaires montraient des différences au sommet du Caliente: je supposais donc qu'une galette de lave était apparue, mais sa présence restait à confirmer ou infirmer. Et des images récentes prise par le volcanologue Oliver Lamb, qui a passé une semaine au sommet du Santamaria pour observer le Santiaguito, et en particulier le Caliente, permet d'infirmer la présence de cette galette. Aucun dôme n'est actuellement présente au sommet du Calient.

Par contre les images qu'il a rapportées, prisent mi-juin, sont impressionnantes, surtout si l'on connait la configuration habituelle du sommet du Caliente: plate, occupée par la masse chaotique de la galette de lave.

En lieu et place maintenant se trouve un superbe cratère dont les dimensions, estimées par le volcanologue, sont de l'ordre de 250m de large pour 150m de profondeur.

Ce cratère est évidemment l’œuvre de la succession d’importantes explosions qui ont lieu sur le Caliente depuis le mois de février.

Comparaison d'images prisent en janvier et juin. A droite le cratère est très marqué, suite aux explosions de ces derniers mois. Images: Oliver Lamb/Liverpool University

Il va de soit qu'en l'absence de galette au sommet, il n'est plus très utile de surveiller un débordement et donc la mise en place d'une coulée visqueuse à court-moyen terme :-) J'ai toutefois hâte de la voir réapparaitre, j'avoue. Avec un peu de chance, on pourrait assister à toutes les étapes de l'évolution d'une telle structure, si suffisamment d'images sont prises de manière régulière.

Source: Oliver Lamb- Université de Liverpool