Alors que son compatriote le Turrialba tend à retourner dans une phase d'activité moins importante depuis le 03 juin (mais pour combien de temps?) le Poas a, de son côté, montré les signes d'une plus grande instabilité de son système hydrothermal depuis fin mai.
L'OVSICORI décrit en effet, depuis le 28 mai, des modifications de l'activité fumerolienne qui se produit au fond du lac acide qui occupe le cratère actif. Plus intense, elle a conduit à une modification de la couleur du lac, qui est passé progressivement du vert au gris. De soufre liquide a été observé, flottant à la surface du lac, indiquant les très hautes températures des fumerolles.
C'est au cours de cette phase instable, qui se manifeste visiblement par une plus grande perméabilité des roches*, que s'est produite le 05 juin une explosion hydrothermale modérée dans le lac. Elle résulterait de la vaporisation d'une partie de l’eau infiltrée au contact de roches encaissantes portées à haute température par la poche de magma, mise en place en 1981 et 1986, responsable de l'activité fumerolienne intense sur ce volcan et du très fort apport de chaleur (gradient géothermique intense) qui caractérise ce volcan.
Le panache cypressoïde caractéristique de l'éjection d'un mélange eau+particules, le 05 juin. Image: José Javier Cespedes Murillo |
La boue ultra-acide qui forme le panache cypressoïde de la photo ci-dessus a été éjectée sur une hauteur de 20 à 30m. C'est une hauteur plutôt faible si on la compare à ce qui était observé en 2014**, lorsque des jets de même types montaient à 200m de hauteur et parfois un peu plus!
* meilleur circulation des fluides, autant l'eau qui s'infiltre que les gaz magmatiques qui s'échappent.
** à une époque où je ne faisais pas encore la distinction entre explosions hydrothermales et explosions phréatiques.
Source: OVSICORI-UNA
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