18 mai 2016

Volcan Fuego: une situation particulière aujourd'hui

Le CONRED a fait savoir aujourd'hui qu'un écoulement pyroclastique assez important s'est formé sur le Fuego aujourd’hui. Visiblement, mais c'est à confirmer, l'événement s'est déroulée vers 16h30 TU (vers 10h30 heure locale). 
L'écoulement semble s'est produit sur le versant sud-est, peut-être dans la ravine Las Lajas, mais là encore une confirmation reste nécessaire.


Ce qui est à priori surprenant avec l'événement c'est qu'il s'est déroulé dans une phase ou l'activité éruptive est calme, après le paroxysme de début mai. Il n'y a aucune hausse ni de la sismicité, ni de l'activité superficeille, pas de coulées, pas d'explosions intenses. Le calme plat.
Pourtant il s'agit d'un écoulement pyroclastique très important, qui a descendu tout le versant du Fuego. Le CONRED, dans sa communication, décrit un écoulement ni précédé ni accompagné d'aucun signe précurseurs, d'aucun son d'explosion.

L'écoulement pyroclastique observé depuis Alotenango. Image: CONRED

Une telle situation mérite qu'on s'y attarde un peu. L'écoulement pyroclastique est, au final, "simplement" d'abord et avant tout un mélange de particules de tailles diverses et de gaz. Traditionellement on associe ce phénomène avant tout à des éruptions violemment explosives, souvent associées à l'extrusion de la ve visqueuses et la formation de dômes de lave.
Or en réalité ce phénomènes peut avoir plusieurs origines, plusieurs mécanismes sources.
Ici l'ensemble des données qui sont fournies par le CONRED notemment disent qu'il n'y a rien d'anormal concernant l'activité éruptive sur ce volcan . On en déduit donc que cet écoulement n'est pas directement le fuit d'une activité intense.
Mais qu'est-ce qui peut alors l'expliquer?
Pour le moment il n'y a pas eu de communication officielles sur l'événement et on peut penser que les équipes de l'INSIVUMEH sont sur place pour comprendre la situation. Mais une idée, une hypothèse, peut dores et déjà être posée: le sommet du Fuego est très instable et, aujourd'hui, un morceau s'est décroché.
La situation de ces derniers mois s'y prête beaucoup: une activité pour ainsi dire continue, entrecoupée de phases paroxysmales durant lesquelles s'accumulent à grande vitesse des quantité non négligeables de fragments de lave. Sans compter que le sommet de cet édifice est très étroit.

Forte accumulation sur un petit espace...tout cela est forcément fragile et il ne serait pas impossible que le tas de lave agglutiné au sommet par les paroxysmes successifs ait perdu un morceau.

Reste  qu'il faut attendre les conclusion d'experts qui, eux, sont sur place et peuvent analyser plus de signaux et d'indices.

Source: CONRED

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