Un point sur l'activité du volcan Etna (Màj)

Suite au paroxysme n° 3 nous avions vus qu'une activité strombolienne se poursuivait dans la Voragine, accompagnée de bouffées cendreuses en provenance du Nouveau Cône Sud-Est. Suite à cela les images prisent hier montraient que l'activité strombolienne avait cessé dans la Voragine mais avait repris dans son voisin immédiat: le Cône Nord-Est. A ce moment-là, au matin du 23 mai, les

bouffées de cendres du Nouveau Cône Sud-Est étaient toujours présentes. Elles ont progressivement cessé au cours de la journée du 23.

Au matin du 23 mai les émissions de cendres du Nouveau Cône Sud-Est se poursuivaient. Image: Etnatrekking

 

Or il se trouve qu'en regardant les images prisent dès le soir du 23 mai, on se rend compte que l'activité strombolienne est revenue dans la Voragine!

Le 23, l'activité strombolienne est dans le Cône Nord-Est,le 24, elle est dans la Voragine. Images: OMNM

Ce changement pourrait s'être produit au soir du 23 mai, lorsque la Voragine a commencé d'émettre de grosses bouffées de cendres, juste avant la nuit.

Bouffées de cedres émis par la Voragine au soir du 23 mai. Image: OMNM

Cette alternance n'est pas évidente à expliquer mais il n'est pas impossible que les différents paroxysmes qui se sont produits depuis Décembre 2015 aient modifié la géométrie des conduits qui alimentent les cônes Nord-Est et Voragine, permettant au magma d'emprunter plus facilement l'un ou l'autre des deux conduits. Mais il faut bien se rendre compte que le système d'alimentation de ce volcan, plus particulièrement dans sa partie superficielle, semble d'une très grande complexité.

De son côté le trémor n'est actuellement pas très important mais il n'est pas stable du tout: il se manifeste sous la forme d'une succession de pics: la situation mérite donc d'être toujours surveillée.

Mise à jour, 25 mai, 06h53

L'activité sur la Voragine s'est poursuivie depuis son retour au soir du 23 mai. Elle s'est même bien accentuée au cours de l'après-midi d'hier, évolution liée à celle du trémor, qui monte en flèche depuis ce moment-là.

Nouveau pic du trémor (à droite), signal sismique lié à la circulation des fluides interne au volcan, et à l'émission de lave en surface. Image: INGV

Au cours de la nuit le spectacle a donc été visiblement grandiose. Même si on ne peut pas la comparer avec les paroxysmes à fontaine et coulée de lave, cette phase strombolienne est vraiment très soutenue avec des explosions d'une grande intensité qui s'enchainent encore et encore comme dans un sorte d'immense brassage, projetant des bombes jusqu’à plusieurs centaines de mètres de hauteur. Ces dernières sont même parfois retombées sur le versant sud de la Bocca Nuova, à environ 500m de distance de la zone éruptive. Magnifique.

L'activité strombolienne de la Voragine en dernière partie de nuit, vue de l'est (Nunziata). Image: OMNM

L'activité strombolienne de la Voragine en dernière partie de nuit, vue de l'ouest (Bronte). Image: Nicola Zappala

Sources: OMNM; INGV; Etna Nord, Nicola Zappala