L'activité reste soutenue au volcan Santamaria-Santiaguito

L'activité sur le jeune stratocone Caliente reste en effet plutôt soutenue même si, à priori, elle est d'abord extrusive. En effet les explosions sont un phénomène très peu décrits dans les bulletins quotidiens de l'INSIVUMEH, qui mettent l'accent d'abord sur les avalanches de blocs qui sont observées sur le flanc est.

Mais à certains moment, l'activité génères d'importants panaches de cendres et des écoulements pyroclastiques qui peuvent être importants. C'est un processus qui s'est enclenché l'an dernier d'autant que je me souvienne, car des panaches de cendres plus importants que l'habituel ont commencé d'être décrits dès décembre 2015, peut-être même avant, et qui se poursuit actuellement.

Ci-dessous par exemple la phase du 28 avril, filmée par un amateur qui permet de voir la dynamique du panache en particulier, qui indique une émission verticale de cendres, donc une activité explosive verticale, très vraisemblablement au sommet du Caliente.

Depuis lors il y a eu à plusieurs reprises la formation de ces panaches de cendres importants, accompagné, ou accompagnant, la plupart du temps des écoulements pyroclastiques. L'INSIVUMEH et le CONRED ont ainsi fait savoir que ces dernières 48 h l'activité avait été marquée par deux de ces phases importantes, générant à chaque fois des chutes de cendres essentiellement au sud et au sud-ouest de l'édifice.

Le panache de cendres produit par l'activité du 02 mai 2016. Image: Auteur non identifié/Stereo100noticias

Les chutes de cendres à San Felipe (13 km au sud du Santiaguito). image: Rolando Miranda/La Prensa Libre

Le panache de cendres du 02 mai repéré et suivi grâce aux données de GOES 13. Images: NOAA-CIMSS; Gif: Culture Volcan

Reste à savoir quel est le mécanisme qui déclenche ces phases. S'agit-il d'une activité explosive qui génère des écoulements pyroclastiques? Ou au contraire s'agit-il de phases d’effondrements volumineux de la galette de lave, qui génèrent d’importants écoulements pyroclastiques, suivis d'une décompression de la partie supérieure du conduit magmatique et donc d'une activité explosive?

Ou peut-être autre chose?

Pour l'instant rien n'est décrit concernant les détails de cette activité. MAis ce n'est pas étonnant: avant d'interpréter il faut certes observer les phénomènes au moment où ils se produisent, mais il faut aussi récolter des échantillons, des données géophysiques et géochimiques comme autant d'indices de ce qu'il s'est produit, puis les regrouper sous la forme d'un mécanisme cohérent avec l'ensemble.

Bref: la science, c'est d'abord une question de temps.

Sources: INSIVUMEH; CONRED; GEOS 13