Les actualités du jour: Alaid (mis à jour), Nevados de Chillan et Masaya

Alaid, Russie, 2285 m

Le doute n'est plus permis quand au déroulement d'une activité éruptive au sommet du volcan Alaid, le plus septentrional de l'archipel des Kouriles. Les signaux thermiques ont devenus aussi forts que lors de l'éruption d'octobre 2015-janvier-2016, et sont bien visualisées sur les images en fausse couleur produites par le MODIS, images qui intègrent le rayonnement thermique.

Rayonnement thermique relevé par le MIROVA: on note facilement la présence du nouveau groupe d'anomalies, à droite, signe de l'éruption en cours.Image: MIROVA

Signal thermique coloré en bleu , détecté ce matin par le MODIS. L’activité se déroule au sommet du volcan. Image: MODIS/NASA

Cette activité semble s'être par ailleurs accrue depuis hier car un panache de gaz, contenant peut-être un peu de cendres, était bien visible, là encore sur les images MODIS, s'étirant sur au moins une quarantaine de kilomètres, probablement plus. Le VAAC de Tokyo a signal sa présence à une altitude de 3000 m environ.

Le panache de gaz, contenant peut-être des cendres, observé hier depuis l'espace. Image: MODIS/NASA

Cette intensification de l'activité à poussé le KVERT à élever le niveau d'alerte aviation à l'orange.

Mise à jour, 14h14

Le satellite LANDSAT 8 a produit, le 29 février, une belle image du volcan Alaid sur laquelle on perçoit l'activité éruptive par le biais de deux détails:
- les signaux thermiques, intégré dans l'image lors de sa fabrication à partir des données du satellite
- une trace sombre, d'une largeur faible (500 m environ) et très allongée dans le sens de la pente. Il s'agit là de la trace laissée par des cendres, produites par une activité explosive au sommet.

Hautes températures et trace de cendres sont les indices d'une activité explosive (strombolienne?). Image: LANDSAT 8 /USGS

Mise à jour 06 mars 2016, 15h54

Shérine France a fait passer une image du volcan prise aujourd'hui. Peu de détails y sont visibles mais on distingue clairement un panache, qui pourrait contenir un peu de cendres (pas facile d'être sûr, à dire vrai). Il n'en reste pas moins que, prise depuis l'île de Paramushir, voisine, c'est la seule image que je connaisse qui montre l'activité en cours...

Черно-белый конус Алаида 06.03.2016 #Вулкан #Алаид #Дымка

Une photo publiée par Никита (@niksk89) le 6 Mars 2016 à 0h58 PST

Sources: MODIS/NASA; KVERT; VAAC de Tokyo; MIROVA; Landsat8-USGS; Shérine France

Nevados de Chillan,Chili, 3212 m

Après une belle pause le volcan a recommencé hier à émettre du gaz puis, en milieu de journée, un peu de cendres. L'activité, si elle peut-être décrite comme "explosive" du fait que ce sont des cendres (donc un matériau pulvérisé) qui a été émis, semble s'être déroulé sans explosion au sens littéral du terme.  Le panache produit semble avoir été produit  par un dégazage fort, soutenu, mais pas brutal comme une explosion.

Le panache de gaz et cendres émis hier, sur l'un des nouveaux cratères

Cette activité est la première depuis le 07 février, ce qui fait quasiment un mois de pause. Les derniers bulletins du SERNAGEOMIN indiquent que seule la sismicité semblent montrer des fluctuations, la déformation ne montrant rie de spécial. Ces derniers temps la sismicité liée à la circulation des fluides sous pression a montré une hausse: il est vraisemblable que les manifestations d'hier soient la conséquence de l'arrivée d'une partie d'entre eux à la surface de l'édifice.
Cette activité est toujours susceptible, avec le temps, de devenir plus important, voire même éruptive mais pour l'heure les SERNAGEOMIN décrit plutôt un état relativement stable entre le système  hydrothermal superficiel et le système magmatique, plus profond.

Le niveau d'alerte reste au jaune pour ce volcan.

Source: SERNGEOMIN

Masaya, Nicaragua, 635 m

Depuis la toute fin février l'INETER a constaté une augmentation de l’activité au niveau du lac de lave. Le bulletin publié le 01 mars indique en particulier que deux évents distincts se son rejoints, peut-être sous l'effet de l'érosion progressive que fait subir, sur les parois, le brassage du lac. Car il n faut pas perdre de vue que, bien qu'on parle d'une lave fluide, cela n'a rien en commun avec de l'eau. La matière brassée est très dense d'une part, et d'une viscosité bien supérieure à celle du plus précieux liquide terrestre.
Des images, spectaculaires à mon sens, ont été faites l 1er mars de ce brassage, qui s'est intensifié depuis la dernière fois dont j'en ais parlé.



Le trémor associé à cette activité est considéré par l'INETER comme très élevé.

Sources : INETER; Youtube