C'est dans un bulletin spécial publié hier que l'IGEPN fait savoir que l'activité du Sangay, considérée comme au moins semi-permanente, connaît une phase de hausse. C'est l’enregistrement de la sismicité qui a mis la puce à l'oreille des volcanologues Équatoriens. Ils sont en effet commencé à enregistrer une hausse des signaux liés à
la circulation de fluides, mais aussi certaines secousses produites par des explosions.
La présence de trémor peut être liée à un émission de cendres. L'IGEPN évoque en effet la présence des particules volcaniques sur les données du MODIS récoltées à 07h05 TU. Le problème ici c'est que la zone où les cendres ont été repérées s'étend entre le Sangay (et même un peu au sud) et le Tungurahua, dont l'activité se maintient aussi (voir ci-dessous). Pas facile donc de réattribuer les cendres à telle ou telle activité éruptive, d'autant plus que le VAAC de Washington n'a émis aucun bulletin concernant la présence de cendres attribuables au Sangay (il est possible que le VAAC ait attribué l'ensemble des cendres repérées à l'activité du Tungurahua).
Le rapport indique enfin la présence d'un signal thermique, mais il n'a pas été repéré pour le moment par le MIROVA, pourtant particulièrement sensible. Il faut dire que la couverture nuageuse en Equateur est dense et très abondante ce qui ne rend pas facile la détection des signaux thermiques (infrarouge), qui sont bloqués par les particules d'eau atmosphériques.
Source: IGEPN
Tungurahua, 5023 m
L'activité sur le volcan se poursuit, et est décrite dans les bulletins successifs comme "modérée-haute". Il ne s'agit pas d'une activité éruptive strictement continue: des phases de calme, avec seulement un dégazage, entrecoupent des phases d’émissions de cendres, parmi lesquelles on note de franches explosions. Les panaches peuvent s'élever jusqu'à 2500-3000 m de hauteur. D'après le rapport publié hier les blocs et bombes peuvent, après leur chute, rouler jusqu'à 1500 m en contrebas du cratère. C'est donc une crise similaire en intensité, et aussi au niveau de son déroulement, plutôt classique si on la compare à toutes celles qui l'ont précédées.
L'activité du Tungurahua photographiée le 05 mars 2016 depuis les hauteurs de Banos. Image: El Commercio |
Gros plan sur l'activité du Tungurahua photographiée le 05 mars 2016 depuis les hauteurs de Banos. Image: El Commercio |
Le panache de cendres produit par l'activité, le 05 mars 2016, vu depuis l'observatoire. Image: IGEPN |
Explosion avec formation d'un écoulement pyroclastique, le 08 mars 2016. Image: IGEPN |
Cette activité éruptive s’accompagne, comme à chaque fois, de côtés positif et d'autres négatifs.
Le côté négatif concerne tout le secteur agricole: des productions sont détruites sur pied par les cendres, et certaines zones de pâturage sont durement touchées, ce qui a des conséquences sur l'élevage. Certains éleveurs ont du commencé à donner de l'ensilage produit à partir des peaux de banane à leurs cheptels, et les représentants '" régionaux" du ministère de l’agriculture ont fait parvenir de la mélasse comme nourriture pour les cheptels.
Dépôts de cendres sur les production agricoles, le 06 mars 2016. Image: IGEPN |
Le côté positif concerne le tourisme, qui semble être en hausse. Une éruption est toujours un spectacle extraordinaire, qui suscite la curiosité et l’attirance. Il faut dire que l'environnement du Tungurahua est superbe (quand la météo se dégage assez) et permet des observations fantastiques.
Cette activité reste globalement stable.
Sources: IGEPN; Presse nationale Equatorienne
Equateur-Nicaragua-Guatemala en ce début d'année 2016 ça "explose" !
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