L'activité devient plus intense au Fuego (mis à jour)

Il semble qu'une nouvelle crise ait débuté au Fuego, la 5ème depuis le début d'année. Alors que depuis la crise précédente (début mars) l'activité strombolienne classique se déroulait, la fréquence des exposions et leur intensité se sont accentuées ces derniers jours.

Dès le 21 mars l'INSIVUMEH a indiqué détecter une hausse de l'activité sismique sur le volcan dans un bulletin spécial, mais c'est surtout depuis la nuit du 24 au 25 mars que cette activité se modifie en surface. En effet on a pu observer la mise en place progressive au cours de la nuit d'une activité de type avalanche de blocs, constante, émise depuis le sommet. 

Hausse de l'amplitude du trémor, signal lié à l 'activité éruptive, dès le 21 mars, via la mesure du RSAM (Real-time Seismic-Amplitude Measurement). Image: INSIVUMEH

Gregory Wait, volcanologue au Michigan Tech University, a fait remarquer qu'à certains moments ces avalanches avaient des caractéristiques proches de l'écoulement pyroclastique, sans qu'on puisse pour autant être sûr (météo et/ou éclairage défavorable) qu'il se soit agit de véritables écoulements de ce type. Toutefois ces avalanches étaient le signe de l'instabilité d'une masse de lave nouvellement apparue au sommet: les avalanches en question étaient en réalités les prémices de la formation d'une nouvelle coulée de lave.

Celle-ci est apparue progressivement au cours de la journée d'hier et semble encore alimentée à l'heure actuelle mais elle n'est pas encore particulièrement longue.

Au sommet l'activité explosive s'est encore intensifiée et est devenue quasiment continue: des phases de fontaines de lave semblent être en cours.

L'activité en cours vue depuis le Sud-Est. Image: INSIVUMEH/USAID/Michigan Tech University

Cette activité peut rester à ce niveau d'intensité mais peu aussi devenir bien plus intense. Pour l'heure aucune information n'a été transmise par l'INSIVUMEH ou le CONRED, mais cela ne tardera peut-être pas. Le risque principal étant la formation d'écoulement pyroclatiques importants, et des coulées de boue en cas de fortes pluies.

Mise à jour 20h02

Pas manqué: l'INSIVUMEH a publié un nouveau bulletin spécial dans lequel il est indiqué que deux coulées de lave sont maintenant présentes sur les flancs du Fuego. La plus importante est celle qui descend dans la ravine Las Lajas (c'est elle qui est visible sur l'image webcam ci-dessus) sur le versant sud-est: elle est longue de 1500m pour le moment. La seconde est plus modeste: 800m de longueur, et descend sur le versant ouest, dans la ravine Santa Teresa.
Un panache de cendres est alimenté en continue et atteint une altitude de 5000m environ, puis est déplacé par le vent au-dessus des zones situées entre le sud-ouest et le nord-ouest. Les capteurs du satellite GOES 13 permettent de détecter leur présence jusqu'à plus de 160 km à l'ouest, au-dessus de l'océan Pacifique.

Les cendres sont détectées par GOES 13 à une altitude comprise entre 4 et 6000m. Image: GOES 13/NOAA

Mise à jour 20h25

Nouveau bulletin spécial qui n'apporte pas de choses foncièrement différentes mais indique que les deux coulées continuent de grandir: 1700 m pour celle de la ravine Las Lajas (versant sud-est) et 1000m pour celle de Santa Teresa (versant ouest).

Sources: INSIVUMEH/USAID/Michigan Tech University; Gregory Wait/MTU; NOAA