Sinabung, Indonésie, 2460 m
L'activité se poursuit sur le petit stratovolcan, sans vraiment qu'elle semble varier. L'extrusion produit de petites avalanches de blocs, visibles surtout la nuit sur la webcam et, parfois, quelques émissions (explosions ou phénomène de "ash venting"*, difficile à dire) de cendres produisent un panache qui
s'élèvent au-dessus de l'édifice.
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* l'Ash Venting , pour elles et ceux qui ne connaissent pas le terme, est une sorte d'activité explosive dans le sens ou elle pulvérise la roche en cendres, qui ne démarre pas comme une explosion, donc pas brutalement avec une onde de choc. Il s'agit d'un jet de gaz sous pression qui se met en place, souvent sur les dômes, de manière progressive. La puissance du jet est telle que la roche est pulvérisée et forme d'un panache
Source: PVMBG
Nyiragongo, République Démocratique du Congo, 3470 m
Les coulées issues du nouvel évent ont commencé à remplir le fond du cratère, autour du lac de lave principal. Maintenant que l'épaisseur du nouveau champ de lave ainsi formé est devenue suffisante, certaines coulées commencent à cascader dans le lac de lave principal. Un spectacle qui doit valoir la peine d'être observé.
L'un des fronts de coulées émis par le nouvel évent se terminé dans le lac de lave permanent (à gauche). Image: João Cunha Monteiro, via Shérine France |
Alaid, Russie, 2285m
L'éruption continue d'après les différent signaux émis depuis le volcan, en particulier le rayonnement
thermique, bien entendu mais aussi parce que certaines images produites à partir des données montrent que le flanc Est est salie par des cendres. Cette observation permet de déduire que l'activité au sommet est devenue, au moins pendant un temps, un peu plus intense.
Flanc Est sali par des cendres. Image: MODIS/NASA |
Je profite de cette brève pour une mise en garde concernant des images qui circulent sur cette éruption. L'une d'entre elle en particulier, que j'ai reproduite ci-dessous, est accompagnée de la mention "Volcan Alaid, 06 mars 2016" en dessous.
Le volcan Alaid? Non. Image: Sergey Golodnikov |
Or il est clair qu'il ne peut en aucun cas s'agir de ce volcan. En effet plusieurs éléments de reliefs ne collent pas:
- le "cône" sombre du plan moyen au milieu de l'image, et le "cône" situé sur le même plan sur le bord droit de la photo, n'existent pas sur la côte d'Alaid.
- Mais surtout Alaid ne possède aucun dôme sur ses versants, qui sont des pentes plutôt lisses. Or un ancien dôme est bien visible sur le volcan de cette image.
C'est lors d'une conversation avec Shérine France via twitter que le doute concernant l'identité du volcan a été levé: c'est le Chikurachki, photographié depuis la côte nord-ouest à environ 20 km de l'édifice. Il s'agit peut-être de l'une des très rares photos prises depuis le sol de l'éruption de février 2015. Ou qui, sait, une trace de la petite activité supposée d'avril 2015?
Mise à jour, 19h57
Je viens de tomber sur une photo de l'activité faite le 05 mars par T. Goryunova et partagée par l'Institut de Volcanologie et Sismologie (IVR FEB RAS). On y voit un panache de gaz et cendres qui s'étend en direction du sud-est.
Panache de cendres produit par l'éruption du volcan Alaid. Image: T. Goryunova, via IVR FEB RAS |
Sources: MODIS/NASA; MIROVA; Shérine Franc; IVR FEB RAS
Colima, Mexique, 3850 m
Le volcan continue d'émettre plusieurs fois par jour des panaches de cendres. Cette activité explosive reste modeste mais plus ou moins régulière. L'image la plus récente que j'ai pu trouver concernant le nouveau dôme en croissance et a été prise lors d'un nouveau survol réalisé le 29 février.
La petite galette sombre au fond du cratère est le nouveau dôme ne croissance. Image:Protection Civile de Jalisco |
Le nouveau venu a continué sa croissance depuis sa découvert en février et (estimation personnelle, donc à confirmer) semble avoir atteint au moins les 40 m de diamètre. Sa morphologie actuelle le classe parmi les dômes-surbaissés (diamètre bien plus grand que hauteur, si cette terminologie a toujours cours), conséquence à la fois d'une viscosité intermédiaire de la lave émise et du très faible taux d'extrusion
Le spectacle laissé par les émissions de cendres au couché du soleil ne me lasse pas!
Superbe ambiance d'un panache qui s'élève dans les derniers feux du jour. Image: webcamdemexico.com/Retuit |
Source:s Protection Civile de Jalisdco; webcamdemexico.com/Retuit
Telica, Nicaragua, 1061 m
Après quelques jours plus calmes la lueur qui avait été observée dans le cratère du Telica est revenue. L'intensité de la lueur semble variable et, pour le moment il n'y pas de nouveaux rapports indiquant ce qu'il se passe sur le volcan.
On peut supposer, par analogie avec la première fois où cette lueur est apparue, que de nouveau une petite quantité de lave est émise au fond du cratère, mais cela reste à vérifier.
La lueur dans le cratère du Telica est e nouveau bien présente. Image: INETER |
Source: INETER
Etna, Italie, 3330m
L'INGV a publié un rapport intéressant qui qui présente le résultat d'une année de déformation du massif tout entier, suivi grâce au satellite Sentinel 1A de l'ESA. Les données ont été acquise par l'instrument TOPSAR, qui permet de faire un relevé de la surface de la Terre via des ondes radar. La mesure de la déformation résulte de la comparaison des données acquises lors de plusieurs passages du satellite. Cette technique, dite interférométrie radar, permet de mesurer des déformation de la surface plutôt faible, de l'ordre du centimètre.
Le rapport de l'INGV explique ainsi que, sur le GIF animé ci-dessous produit à partir des données acquises entre début 2015 et début 2016, on voit la partie ouest du massif se soulever (il devient bleu) en raison de la remontée de magma et de la pressurisation de l 'édifice, jusqu'au paroxysme de début décembre qui relâche toutes ces tensions et provoque une déflation (dégonflement).
On en déduit donc que le paroxysme de fin 2015 s'est préparé pendant 9-10 mois.
Déformation de l'Etna pendant un an repéré grâce à l'intrsument TEPSAR emabrqué sur le satellite SENTINEL 4A. image: INGV |
Source: INGV
Akita-Komagatake, Japon, 1637m
Le volcan présente actuellement une sismicité légèrement au-dessus de l'habituelle pour cet édifice d'après le Japan Meteorological Agency. Cependant, pour le moment, l'activité fumerolienne ne semble pas avoir connu de modification majeure et les mesures de déformations ne montrent aucune déformation particulière d'après les volcanologues Japonais.
Pour le moment aucune alerte particulière n'a été décidée pour ce volcan.
Une image Google Earth sur la caldera sud et les coulées de 1970-1971 sur le cône Me-Dake. Image: Google Earth/Annotations Culture volcan |
La dernière éruption remonte à septembre 1970-janvier 1971. Une éruption strombolienne modeste, sans signes précurseurs reconnus à l'époque, s'était déroulée le long d'une fissure ouverte sur le flanc du cône Me-Dake. C'est au cours de cette éruption qu'une succession de courtes coulées se sont mises en place sur cette même fissure.
Source: JMA; Merci à Shérine France
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