14 février 2016

Volcan Momotombo (Nicaragua): une explosion, mais deux types de cendres


Après les explosions des 11 et 12 février, une nouvelle  a eu lieu le 13 vers 10h40 (heure locale). Il est avant tout intéressant de noter que dans son bulletin du 12 février l'INETER précise que le trémor (son amplitude en réalité) n'a pas connu de variation significative pendant l'explosion du 12. Cela pourrait signifier que l'origine
de cette explosion est  superficielle, n'impliquant pas directement du magma juvénile, ni même les fluides situé dans les conduits plus profonds du volcan.

Mais c'est surtout l'explosion du 13 février qu'il faut regarder avec détails. Elle n'a pas été particulièrement plus importante que les 2 précédentes mais, cependant, un écoulement pyroclastique s'est mis en place dans la ravine qui balafre le flanc nord-est du stratocône, celle-là même qui avait canalisé les coulées de lave des éruptions de 2015 et 1905.

Mais avant de tirer des conclusions quand à cet écoulement, regardons d'un peu plus près l'image, prise au bon moment, de la webcam située au sud-est (Papalonal). Bien que le détail en question soit visible avec l'image normal, un léger travail sur les couleurs permet de le rendre flagrant: les cendres du panache de l'explosion ne sont pas du tout de la même teinte que celles de l'écoulement pyroclastique! Cela signifie rien de moins que deux matériaux différents ont participé à cet événement.

Un seul événement mais deux cendres différentes. Image: INETER, retravaillée

Il est évidement difficile de se prononcer quand à la qualité, la composition, des cendres grises. Elles peuvent être constituées de lave un peu ancienne, ramonée dans les conduits par les gaz sous pression (vapeur d'eau essentiellement si c'est toujours le système hydrothermal qui est instable). Elles pourraient aussi contenir une part de lave juvénile, qui sait mais seule l'analyse d'échantillons pourra doner vraiment des infos.
Par contre il est clair que les cendres brunes sont constituées, elles, de lave altérée. Cette teinte est liée d'abord à l'oxydation des particules sous l'action des gaz acides et de l'eau.

Don si l'explosion trouve son origine dans le volcan, même si ça n'est que dans les premiers dizaines de mètres de conduits, l'écoulement pyroclastique, quand à lui, est totalement superficiel. Il est, vraisemblablement, lié à la déstabilisation d'un bout de paroi, voir d'un reste du dôme qui avait observé après l'éruption de 2015. L'écoulement est donc tout à fait accidentel, et une conséquence de l'explosion.

J'espère que des analyses d'échantillons pourront être faites rapidement!

Source: INETER

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