Après celle décrite dans mon post du 14 février, le volcan est resté plutôt calme en surface avec un dégazage, relativement important, entrecoupé parfois d'émissions de cendres à faible pression (sans véritable explosion), comme le 14 au matin par exemple, et des incendies sur plusieurs de ses flancs. Mais depuis le 15 février, plusieurs nouvelles explosions ont eu lieu. Si celle du 15 au matin a été faible celles qui ont suivi dès le 15 après-midi, même si elles ont toutes été modérées jusqu'à présent, ont probablement fait un peu plus de bruit.
Il semble qu'à partir du 17 février on commence à voir augmenter la fréquence de ces explosions modérées:
-15/02: 1 très faible le matin, une modérée l'après-midi
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-16/02: pas d'explosions repérées
-17/02 : 1 explosion modérée tôt le matin, 1 autre en début de nuit
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-18/02: 2 explosions modérées et une faible émission de cendres le matin, 2 explosions modérées et une faible émission de cendres le soir.
-19/02: un explosion en milieu de nuit
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Les explosions dites "modérées" arrosent tout de même tous les versant de blocs et de bombes à haute température, qui relancent presque systématiquement des incendies. Et pour les populations situées sous le vent, ce sont de petites chutes de cendres qui se manifestent sans créer de problème grave pour le moment, mais qui peuvent être tout de même gênante. Plusieurs zones ont été touchées, comme La Concha, Matuzán, Boca de Cántaro, Flor de la Piedra, Puerto Momotombo, soit des zones tout de même situées, pour certaines, à plus de 20 km du sommet. La presse Nicaraguyenne indique que médecins passent dans les villages proches de l'édifice pour vérifier qu'aucun symptôme respiratoire ou épidermique ne se déclenche suite à l'exposition répétée aux gaz volcaniques et aux cendres. Ils en profitent visiblement pour rappeler quelques règles sur la protection individuelle: port de masque à poussière (visiblement distribués), port de haut à manche longue pour ne pas exposer les bras, protection des yeux, protection des réserves d'eau et de nourriture etc..
Un rapport édité le 17 février par l'INETER donne une information plutôt rassurante quand à la suite éventuelle des événements. Les volcanologues indiquent avoir enregistré pour les explosions [du 17/02, NDLR] une sismicité plutôt faible ce qu'ils traduisent par une résistance peu importante des roches sous l'effet de la remontée du magma à l'origine de cette activité* (voir ce post précédent). En conséquence, en cas d'éruption (= sortie de magma confirmée**) le scénario qui a pour l'instant la plus grande probabilité de se réaliser, d'après eux, est une activité explosive modérée avec coulées de lave. Quelque chose de similaire donc à l'éruption de décembre dernier. Un scénario qui génère un risque moins important pour les habitants. Toutefois ce n'est pas parce qu'un scénario est le plus probable qu'il va forcément se réaliser. Ou même si il se réalise dans les grandes lignes, certains points peuvent modifier la perception et l'anticipation du risque volcanique.
Un regroupement d'experts venus des Etats-Unis (USGS) et de l'Open University (Angleterre) sont venus prêter main forte à l'INETER pour tenter d'y voir plus clair sur la situation actuelle des volcans du Nicaragua. En ce qui concerne le Momotombo, l'équipe constituée par ce regroupement a déjà pu observer de déformations d'ordre structurelle avec notamment la présence d'une fissuration au sommet de l'édifice.
Un rapport édité le 17 février par l'INETER donne une information plutôt rassurante quand à la suite éventuelle des événements. Les volcanologues indiquent avoir enregistré pour les explosions [du 17/02, NDLR] une sismicité plutôt faible ce qu'ils traduisent par une résistance peu importante des roches sous l'effet de la remontée du magma à l'origine de cette activité* (voir ce post précédent). En conséquence, en cas d'éruption (= sortie de magma confirmée**) le scénario qui a pour l'instant la plus grande probabilité de se réaliser, d'après eux, est une activité explosive modérée avec coulées de lave. Quelque chose de similaire donc à l'éruption de décembre dernier. Un scénario qui génère un risque moins important pour les habitants. Toutefois ce n'est pas parce qu'un scénario est le plus probable qu'il va forcément se réaliser. Ou même si il se réalise dans les grandes lignes, certains points peuvent modifier la perception et l'anticipation du risque volcanique.
Un regroupement d'experts venus des Etats-Unis (USGS) et de l'Open University (Angleterre) sont venus prêter main forte à l'INETER pour tenter d'y voir plus clair sur la situation actuelle des volcans du Nicaragua. En ce qui concerne le Momotombo, l'équipe constituée par ce regroupement a déjà pu observer de déformations d'ordre structurelle avec notamment la présence d'une fissuration au sommet de l'édifice.
Une question se pose alors aux spécialistes sur place: cette fissuration est-elle inquiétante ou non?
A titre d'exemple: imaginons une activité éruptive strombolienne qui démarre. Joli spectacle: projections et coulées de lave. Super. Mais que se passerait-il si, pendant cette activité, une petite partie du sommet venait à s'effondrer à cause de cette fissuration. Cela aurait-il un impact (ou non) sur l'intensité de l'éruption, et donc sur le risque qu'elle génère?
* ce qui ne veut pas dire que le magma participe directement pour le moment à ces explosions. Il peut, par sa chaleur et les fluides qu'il libère, être une cause principale, mais seule l'analyse des cendres permettra de dire si lui-même est émis à l’extérieur ou toujours situé sous l'édifice.
** encore une fois, pour que tout soit bien clair sur la situation: pour le moment on ne sait pas si les panaches observés ne sont constitués que de lave ancienne (activité phréatique, et pas seulement hydrothermale, car du magma semble bien être en cause ici) ou si une partie est constituée de lave neuve, juvénile.
Sources : INETER; Presse Nicaraguayenne
Bonsoir,
RépondreSupprimerLa fissuration est-elle décrite plus précisément ? Elle n'est pas très surprenante, au vue de ce qu'il s'est passé suite à l'explosion du 30 janvier. Cette activité effusive faisait penser à une fuite du conduit, ce qui m'avait complètement surpris !
En tout les cas, cette observation n'est pas très rassurante quand même pour les habitants de la zone.
Bonjour Ludovic. C'est bien ce qui m'embête: non. Pas d'images, et je n'ai pas encore trouvé de rapports décrivant le phénomène. J'ai été tout autant surpris par la fissuration de flanc, pour laquelle il n'y a pas d'autre nouvelle non plus...ce qui est là encore très étonnant.
RépondreSupprimerBref: avoir des infos précises sur ce qu'il se passe au Nicaragua n'est pas évident mais il semble que l'équipe internationale qui a été étudié l'édifice parte sur l'idée qu'il s'agit d'une crise modeste, sans risque majeur pour la population locale.
A suivre en tout cas.
@+!