Phénomènes (aléas)
L'activité éruptive, toujours sur un dynamisme strombolien, qui anime en permanence le sommet connait une nouvelle hausse depuis aujourd'hui. Le CONRED indique que le sommet de l'édifice a commencé de produire des phases d'activité strombolienne plus soutenues que la normale, et une nouvelle coulée de lave qui, actuellement, est longue de 600 m. Elle descend sur le versant sud-est de
l'édifice, peut-être dans la ravine Las Lajas ou El Jute, à voir. Il semble que les explosions se produisent, tout comme lors de la précédente crise, sur au moins deux évents distincts, ouverts dans le cratère sommital. Cette crise pourrait tout aussi bien n'être que passagère ou déboucher sur une nouvelle phase paroxysmale.
l'édifice, peut-être dans la ravine Las Lajas ou El Jute, à voir. Il semble que les explosions se produisent, tout comme lors de la précédente crise, sur au moins deux évents distincts, ouverts dans le cratère sommital. Cette crise pourrait tout aussi bien n'être que passagère ou déboucher sur une nouvelle phase paroxysmale.
L'activité en cours sur le Fuego, au levé du jour aujourd'hui. Image : INSIVUMEH |
Les conséquences
Pour le moment ni la presse les les autorités telles que CONRED ou INSIVUMEH ne relayent rien de particulier de ce point de vue. C'est une activité un peu plus intense que la normale mais elle ne produit pas assez de cendres pour poser des soucis et la coulée est très très loin des premières habitations. L'activité est très surveillée avant tout pour le risque d'écoulements pyroclastiques qui peuvent se produire lors de la mise en place des coulée de lave, lorsque celles-ci sont très bien alimentées, et des risques de lahars lors du passage de pluie.
Sources : CONRED; INSIVUMEH
Juste une vidéo de l'éruption explosive paroxysmale du 31 juillet dernier. Une vidéo tout à fait exceptionnelle qui montre à quel point l'activité a été puissante, a été tournée d'après un point sque je soupçonne d'être sur la côte sud (à confirmer). Après que l’explosion démarre, des écoulements pyroclastiques d'assez gros volume se sont mis en place tandis qu'une puissante colonne de cendres s'élève verticalement et s'étale en altitude pour former un "chapeau" qui s'élargit. Lorsque ce dernier passe au-dessus du village, des chutes de lapillis (entre 2 et 64 mm), peut-être de petites bombes (si elle dépassent 64 mm de large) commencent à chuter. Pendant ce temps la colonne de cendres est alimentée par un puissant jet de gaz et cendres incandescentes, bien visible à 2'23".
Même s'il n'y a pas d'horodatage sur la vidéo il semble que l'activité a duré un moment, minutes ou dizaines de minutes, et s'est donc déroulée en conduit ouvert (plus de bouchon un fois que l'explosion a démarré): le terme "vulcanien" que j'avais proposé dans le post du 31 juillet n'est donc peut-être pas le plus approprié, même s'il pourrait éventuellement s'appliquer malgré tout: des explosions vulcaniennes peuvent générer des panaches haut de 20 km.
L'une des caractéristiques du dynamisme vulcanien en effet est sa très brève durée: quelques secondes à quelques minutes tout au plus. Or ici il semble (donc c'est à confirmer) que cette durée est surpassée.
Par ailleurs, même si des éruptions vulcaniennes peuvent générer de très imposants panaches de cendres, ces derniers sont plutôt le résultat d'une succession d'explosions vulcaniennes. Or ici, c'est une et une seule phase explosive qui génère cet imposante colonne de cendres.
En prenant cela en compte, le terme "subplinien" semble mieux convenir mais pour trancher cette question de sémantique, importante car les deux termes expriment des mécanismes éruptifs un peu différents il faudrait étudier les dépôts, leur dispersion, leur composition en fragments de lave nouvelle ("juvénile") ou ancienne et déterminer plusieurs paramètres, comme le débit massique de cendres (en kg/seconde) pendant l'éruption, le volume total émis etc...pour trancher la question.
Affaire à suivre mais, quoi qu'il en soit, il semble que depuis ce paroxysme le volcan n'est pas retourné au calme complet: le niveau d'alerte aviation est resté au rouge et des émissions de cendres ont été repérées à plusieurs reprise, relayées par le VAAC de Darwin. Par ailleurs les images satellites prises quotidiennement par le MODIS semblent indiquer que le dégazage s'est atténué au cours de ces 10 derniers jours, mais le MIROVA continue de repérer des signaux thermiques parfois relativement forts: une activité sommitales persisterait-elle? Et si oui, sous quelle forme?
Source : merci à Shérine France pour le lien!; MIROVA; MODIS
L'une des caractéristiques du dynamisme vulcanien en effet est sa très brève durée: quelques secondes à quelques minutes tout au plus. Or ici il semble (donc c'est à confirmer) que cette durée est surpassée.
Par ailleurs, même si des éruptions vulcaniennes peuvent générer de très imposants panaches de cendres, ces derniers sont plutôt le résultat d'une succession d'explosions vulcaniennes. Or ici, c'est une et une seule phase explosive qui génère cet imposante colonne de cendres.
En prenant cela en compte, le terme "subplinien" semble mieux convenir mais pour trancher cette question de sémantique, importante car les deux termes expriment des mécanismes éruptifs un peu différents il faudrait étudier les dépôts, leur dispersion, leur composition en fragments de lave nouvelle ("juvénile") ou ancienne et déterminer plusieurs paramètres, comme le débit massique de cendres (en kg/seconde) pendant l'éruption, le volume total émis etc...pour trancher la question.
Affaire à suivre mais, quoi qu'il en soit, il semble que depuis ce paroxysme le volcan n'est pas retourné au calme complet: le niveau d'alerte aviation est resté au rouge et des émissions de cendres ont été repérées à plusieurs reprise, relayées par le VAAC de Darwin. Par ailleurs les images satellites prises quotidiennement par le MODIS semblent indiquer que le dégazage s'est atténué au cours de ces 10 derniers jours, mais le MIROVA continue de repérer des signaux thermiques parfois relativement forts: une activité sommitales persisterait-elle? Et si oui, sous quelle forme?
Source : merci à Shérine France pour le lien!; MIROVA; MODIS
En effet, cet exemple permet de mettre en lumière que même si cette classification des dynamismes éruptifs permet de ranger la plupart des éruptions volcaniques, elle reste néanmoins imprécise, voir même insuffisante dans certains cas...
RépondreSupprimerLà où pour les faibles viscosités, on a les activités hawaïennes et stromboliennes qui font référence à différents régimes de mélange gaz/magma, pour le cas des viscosités intermédiaires, il n'y a pas véritablement de distinctions...
Bonne soirée,
Ludovic
Bonsoir Ludovic.
SupprimerEn fait la distinction se fait essentiellement par l'étude des dépôts. Le type subplinien est parfois difficile à caractériser surtout par rapport au Plinien: pas les mêmes volumes produit, pas tout à fait le même dynamisme dans le développement de la colonne de cendres (émissions plus constante dans le plinien, un peu plus "par à coup" dans le suplinien) etc.
Mais pour le vulcanien, l'activité explosive doit être courte (secondes-minutes) et les dépôts sont marqués par une forte (pas forcément dominante) proportion de fragments anciens,et souvent le magma juvénil est peu vésiculé. Souvent, mais pas systématiquement, il y a des ondes de chocs.
Le souci c'est qu'une activité explosive intense peu débuter par une phase vulcanienne qui débouche le conduit, puis du subplinien lorsque l'expulsion du mélange cendres-gaz se met en place et monte en puissance, pour aboutir à du plinien lorsque le débit en cendres se stabilise et dure plusieurs heures.
Reste que la vidéo est tout bonnement exceptionnelle...
Bonne soirée :-)
Vidéo exceptionnelle qui relève du miracle dans cette région.
RépondreSupprimerSource radio australia
Près de deux semaines après une éruption volcanique en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les habitants de l'île de Manam attendent toujours de l'aide. Le volcan fume encore, projetant des cendres sur toute l'île. Les habitants de Manam sont donc contraints de boire de l'eau contaminée par les débris volcaniques. Et selon Reuben Lulug, le responsable local de l'ONG World Vision, de nombreux enfants souffrent déjà de diarrhée à cause de cela. Précisons que plus d'un millier de personnes, qui vivent près du volcan, ont été évacuées à Bogia, mais il reste plusieurs milliers d'autres habitants à Manam
Bonjour Nicolas. En effet j'ai vu cet article, important, hier (relayé par radio Nouvelle-Zélande pour celui que j'ai lu) et l'ai partagé via twitter mais attendais la bonne opportunité pour le faire via le blog. Du coup, c'est fait :-)
SupprimerBonne journée