Les phénomènes (aléas)
Depuis son activité explosive, visiblement phréatique, du 16 juillet dernier, le volcan n'est pas retourné au calme. Des émissions de cendres, plus ou moins importantes, ont continué d'être produites quotidiennement de façon assez continue, et non pas le biais d'explosions bien séparées". L'intensité (paramètre qui décrit le débit de cendres émises) et la violence( paramètre qui décrit la vitesse d'éjection des cendres) sont très faibles. Le panache produit s'élève à seulement quelques centaines de
mètres au-dessus du volcan, puis se disperse, généralement en direction de l'ouest ou du nord-ouest, au-dessus de la Mer des Moluques.
Depuis qu'elle a commencé on peut donc dire que l'activité est restée plutôt peu intense, mais continue. On ne sait pas pour l'heure si, depuis le 16 juillet, il y a eu ou non un changement de la composition des cendres et l'on ne peut donc pas dire aujourd'hui si l'activité reste purement phréatique (pas de magma dans les cendres) ou si elle est devenue partiellement ou totalement magmatique.
Le BNPB, organisme en charge de la gestion de crises, a toutefois précisé que l'activité tend à diminuer progressivement et cette évolution tend plutôt à faire penser que l'activité est restée phréatique, mais sans analyses des dépôts, pas de certitude.
Les cendres produites par le Gamalama au-dessus de la Mer des Moluques,vues le 18 juillet depuis l'espace. Image: MODIS/NASA |
Les conséquences
Il n'est pas necessaire qu'une éruption soit importante pour que les conséquences le soient aussi. On l'a vu avec la situation, hautement pédagogique, de l'éruption du Sinabung et celle du Gamalama en est une autre illustration, malheureusement moins bien documentée.
En effet, bien que l'activité soit plutôt modeste, c'est le caractère continue des émissions de cendres couplée à la proximité des habitants (les plus éloignés du sommet ne sont qu'à 6500 m) qui finit par poser des soucis.
Afin de protéger les personnes physiquement les plus faibles, enfants et personnes âgées, les autorités ont décidé hier d'évacuer de très nombreuses personnes. Les chiffres exactes ne sont pas clairs mais au moins 1500 personnes ont été déplacées (plus de 400 familles), en provenance des villages de Togafo et Loto, situés sur la côte ouest de l'île...autant dire sous les chutes de cendres en provenance panache depuis le 16 juillet. Elles ont été logées, semble-t-il, dans des bâtiments du Ministère de la Marine et de la Pêche, à Ternate sur le côte Est mais, en prévision d'un possible afflux de personnes, 3 autres zones d'accueil ont été préparées.
Les résidents du village de Takome, au nord-ouest, ont décidé de ne pas quitter leurs habitations: la gêne est peut-être moindre dans le secteur, ou alors d'autres motivations les retiennent:
- crainte des pillages
- un entretient insuffisant des zones de cultures ou des élevages qui se traduirait ensuite par des baisses de revenus
etc...
Ces motivations sont peut-être aussi celles des habitants du village d'Afe-Taduma sur le versant ouest de l'édifice, car il est sous les cendres lui-aussi, tout comme ses voisins Togafo et Loto, mais les habitants ont des réticences à quitter leur maison.
Parmi les personnes rapatriées sur la côte est, plusieurs soufrent de l'inhalation prolongées de cendres: irritations des voies respiratoires et diarrhées ont dores et déjà été recensées, et les autorités ont dépêché des équipes médicales pour traiter les patients.
Sources: BNPB; Presse Indonésienne; MODIS/NASA
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