Et c'est une activité qui est passée totalement inaperçue depuis plus d'une semaine: le Karangetang a commencé, le 23 avril, une nouvelle phase éruptive qui produit des coulées de lave. Mais ce n'est pas le pire: une autre éruption s'est produite, dans le silence média le plus total (y compris ce blog d'ailleurs) début janvier, là encore avec des coulées de lave.
Histoire de rattraper le temps perdu, l'éruption de janvier a semblé être la première depuis celle qui s'était déroulée en juillet 2014 (je veux dire par là qu'il ne semble pas s'en être produite d'autres
discrètes). Comme de nombreuses éruptions du Karangetang, le phénomène principal qui avait été produit était des coulées de lave (éruption effusive), vraisemblablement sur le flanc sud. Les autorités avaient alors demandé aux résidents des villages exposés, essentiellement le versant sud, de garder un oeil sur l'édifice au cas où la situation dégénèrerait. Il semble que cela n'a pas été le cas et que l'activité s'en est retourné dans une phase plus calme tout début février.Les coulées de lave du Karangetang, janvier 2015. Image: newzulu.com |
Une nouvelle éruption a donc débuté le 23 avril générant de nouvelles coulées de lave. Il faut savoir que l'un des aléas principaux, même lorsqu'il ne s'agit "que" d'une éruption effusive, c'est que les coulées peuvent donner, au cours de leur progression, naissance à des écoulements pyroclastiques qui vont aller plus vite que les coulées, et ont donc un potentiel (néfaste) de surprise pour les populations du versant exposé.
Sur place donc les coulées ne sont jamais vraiment regardées uniquement comme des choses inoffensives.
Les premiers jours de l'éruption, rien de particulier ne semble s'être produit et les gens ont continué visiblement à vaquer à leurs occupations quotidiennes.
Cependant il semble que la situation soit devenue un peu plus critique ces 3 derniers jours à priori sous l'effet de la progression des coulées qui pourraient être arrivées à proximité de zones habitées. Là, la traduction automatique a ses limites malheureusement. Cependant il semble bien qu'au moins deux zones habitées (au moins une trentaine de personnes au total, chiffre provisoire) aient commencé à évacuer, à priori Kulu et Kolo-Kolo (ou Kora-Kora), que je n'ai pas pu localiser pour le moment (les coulées peuvent affecter aléatoirement les flanc ouest, sud-ouest, sud-est et est au gré des éruptions).
Une photo de l'éruption en cours, prise en avril. Image : |
Anomalies thermiques dues aux éruptions du Karangetang. Image: MIROVA |
Le volcan reste pour l'heure en alerte orange, ou 3/4, et ce depuis le 03 septembre 2013.
Affaire à suivre.
Mise à jour 02 mai (09h21)
Un rapport avait été publié par le CVGHM le 22 avril concernant l'évaluation de l'alerte 3, afin de faire le point sur la situation des semaines précédentes. On y apprend que des lueurs incandescence tes et des projections, hautes de quelques dizaines de mètres seulement, étaient observées au moins depuis le 15 avril. Au regard du document produit par le MIROVA, ci-dessus, qui a détecté de fables signaux thermiques dès début avril, on peut supposer que la crise en cours a débuté en réalité à ce moment-là, passant à un stade plus effusif à partir du 23 avril, qui est lui-même devenu plus problématique à partir du 30 avril.
Mise à jour 02 mai (13h45)
D'après un article paru dans le journal Liputan, il semble que le versant le plus affecté soit le versant est. Les personnes évacuées, une petite trentaine, viennent de zones à faible densité d'habitants mais qui résident à seulement 3 km du sommet. Elles ont reçu des matelas et des couvertures et les autorités locales ont indiqué aux résidents de cesser les activités qui les obligent à s'approcher trop près de l'édifice.
Sources: MIROVA; Newzulu ; Kompass; Liputan
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