Cela fait maintenant une petite quinzaine de jours que le POVI ("Proyecto de Observacion del Villarica") a commencé à faire savoir que le Villarica était entré dans une phase sensiblement plus active que ces 2 dernières années.
Une rapide remise en contexte s'impose, toujours dans le but de mieux comprendre ce qui se passe actuellement.
Le Villarica, l'un des plus beaux stratovolcans du monde (membre du Top 10 des plus réguliers et archétypaux dont je parlais dans un post précédent) est
probablement le volcan le plus actif du Chili. Son activité historique est plutôt calme, dominée par des VEI de 1 et 2. Les deniers VEI 3, qui sont le signes d'activités explosives qu'on peut commencer de considérer comme intenses, remontent à 1948 et 1963. Toutefois on aurait tord de considérer qu'en dessous de ce VEI ses éruptions ne soient pas spectaculaires, voire même dangereuses. L'éruption de 1971 en est un exemple: d'un VEI 2 (explosivité modérée), elle a duré environ 4 mois et généré d'importantes fontaines et coulées de lave non seulement au sommet, mais aussi le long d'importantes fissures sur le versants Nord-est et Sud-ouest. Avec la couverture de glace qui recouvre en permanence l'édifice, même cette éruption d'intensité modérée a généré d'importantes coulées de boue qui firent entre 15 et 30 morts.
probablement le volcan le plus actif du Chili. Son activité historique est plutôt calme, dominée par des VEI de 1 et 2. Les deniers VEI 3, qui sont le signes d'activités explosives qu'on peut commencer de considérer comme intenses, remontent à 1948 et 1963. Toutefois on aurait tord de considérer qu'en dessous de ce VEI ses éruptions ne soient pas spectaculaires, voire même dangereuses. L'éruption de 1971 en est un exemple: d'un VEI 2 (explosivité modérée), elle a duré environ 4 mois et généré d'importantes fontaines et coulées de lave non seulement au sommet, mais aussi le long d'importantes fissures sur le versants Nord-est et Sud-ouest. Avec la couverture de glace qui recouvre en permanence l'édifice, même cette éruption d'intensité modérée a généré d'importantes coulées de boue qui firent entre 15 et 30 morts.
L'activité éruptive principale au Villarica reste toutefois la présence, au fond du cratère, d'un petit lac de lave dont le niveau varie. Une fois arrivé au sommet on ne sait donc jamais vraiment si l'on verra ou non la surface du lac, qui dépend du niveau où il se trouve (sauf si on s'est renseignés juste avant). Depuis le début des années 2000 l'intensité de l'activité éruptive, qui peut s'apprécier grâce au niveau du lac, a varié connaissant un niveau très faible jusqu'en 2002 puis une progressive hausse à partir de 2003, suivi d'un pic en 2006, puis d'une baisse jusqu'en 2008-2009 suivi d'une nouvelle hausse.
En 2010 une activité explosive faible, de type "spattering" (éclatement de bulles de gaz dans le lac et projections de fragments liquides), était observée dans le cratère. Jusqu'en novembre 2010 le volcan est resté assez actif, générant souvent de petits panaches de cendres, certains dûs à de l'activité explosive, d'autres à l'effondrement de bouts de paroi.
En 2011 l'activité est globalement faible: quelques lueurs incandescentes de temps à autres, quelques cendres. Mais en 2012 le POVI indique que le volcan atteinte son niveau d'activité le plus bas depuis 2004. En 2013 et jusqu'en novembre 2014, le volcan est resté parfaitement serein: pas de signal thermique, aucune activité externe visible.
A partir de novembre les signaux thermiques relevés depuis l’espace ont progressivement augmenté. Le POVI signal, le 09 décembre, que le volcan émet à nouveau des cendres, pour la première fois depuis 2011. Celles-ci ne sont probablement dûes qu'à des effondrements de paroi, qui peuvent être le signe de changements dans les contraintes exercées par la colonne de magma car rien, par ailleurs, n'indique que le magma soit en surface (pas d'incandescence visible par exemple). Le lendemain, 10 décembre, des observations faites au sommet permettent d'entendre des expulsions brusques de gaz, sous forme de détonations. La source est profonde dans la cheminée et aucune incandescence n'est visible. Par contre le POVI note sur la paroi la trace de ces expulsions de gaz sous la forme de traces de neige blanche sur une paroi où le reste de la couverture neigeuse est salie par les émissions de cendres des jours précédents: les jets de gaz chauds ont fait disparaître localement la neige sale.
Trace du souffle des gaz chauds ("Volcanic Jetting") sur la neige accumulée dans le cratère actif: Image: POVI |
De ces observations il semble que le volcan est donc actuellement dans une phase de hausse progressive de son activité. Il n'est toutefois visiblement pas considéré comme étant en éruption: aucune trace tnagible, directe, de la colonne de magma n'ayant été relevée. Par contre il se pourrait qu'elle ne soit pas très loin, libérant du gaz sous pression et une quantité croissance de chaleur depuis fin novembre.
Affaire à suivre.
Pour une description un peu plus détaillée des étapes de la formation de ce volcan, vous pouvez consulter sa fiche ACTIV.
Sources: POVI; Global Volcanism Program; ACTIV
Bonsoir C.V.
RépondreSupprimerJe vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année et que 2015 soit aussi bien et instructif que 2014.
L'uile de foie de morue fait des miracles (parait-il) :-)
Bonjour Dom67. J'ai réussi à passer les repas de Noël sans autre encombre qu'une petite angine: côté foie, tutti va bene! Merci pour le compliment :)
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