19 décembre 2014

Eruption du volcan Gamalama

Le Gamalama, volcan historiquement très actif des Moluques, est entré en éruption dans la nuit de jeudi à vendredi, à  22h41 (Heure locale).
L'activité explosive, relativement intense a alimenté tout au long de la journée un panache plutôt bien chargé cendres, mais rapidement dévié par le vent (faible inertie). Sa trajectoire initiale l'a porté vers l'est: il a donc abondamment arrosé de cendres plusieurs zones habitées et obligé la fermeture de
l'aéroport Sultan Baabulah, recouvert d'au moins 5 cm de cendres (ce qui rend tout décollage et atterrissage dangereux).

Le Gamalama et l'aéroport Sultan Baabulah.




Le site des volcanologues indonésiens permet de voir que le niveau d'alerte a été élevé d'un cran (passé à 3 sur une échelle de 1 à 4) hier soir suite au départ de l'éruption, la sismicité qui a précédée n'ayant pas montré de variation significative. Une donnée importante car elle rappelle le drame d'Ontake, bien entendu. Seul un tremor est apparu une demie-heure avant que l'explosion ne se produise. Autre donnée qui accentue le rapprochement entre les deux crises est qu'une proportion d'éruption du Gamalama sont phréatiques ou phréatomagmatiques. En tout cas il semble que de l'incandescence ait été observée au sommet pendant la phase nocturne de l'éruption, ce qui semble indiquer qu'il y aurait du magma neuf impliqué. Mais seuls un échantillonnage et une analyse des dépôts pourrait donner une information claire ce point.



"Drame" pourrait aussi être un troisième point commun avec l'éruption japonaise car, malgré des rapports très contradictoires, il semble qu'il y ait des personnes blessées et disparues. Le nombre varie en fonction des sources. Là où l'on peut lire que 10 personnes ont disparu, on peut voir ailleurs que ce sont 12 alpinistes qui se trouvaient au sommet, dont deux (peut-être trois) manqueraient à l’appel. Un article cite même 8 disparu le matin, mais ils ont pu être retrouvé pendant la journée. Plusieurs blessés ont en tout cas été transportés à l’hôpital, avec au moins un trauma crânien: il ne serait pas dû à un impact de bombe volcanique, mais à une chute pendant la fuite.

Il semble que les émissions de cendres se soient poursuivies une bonne partie de la journée. En tout cas elle étaient assez abondantes pour être clairement visibles sur les images satellites.

Les cendres du Gamalama aujourd'hui. Image: MODIS/NASA; annotations: Culture Volcan
La crainte majeure pour ce volcan n'est pourtant pas l'activité explosive mais plutôt sont "bras armé": le lahars. La saison des pluies va commencer sur la zone et l'ajout de cendres au sol risque d'en produire. Tout de suite après le lahars c'est l'écoulement pyroclastique qui est vraiment redouté car la distance qui sépare le sommet des zones habitées n'est pas très importante (environ 6 km). Une ravine en particulier pourrait être à "risques accrus": elle s'ouvre sur le versant est et directement en face de l'aéroport. Un autre couloir, plein nord, arrive sur le versant le moins peuplé: en cas d'éruption importante, l'évacuation est plus rapide que sur les autres versants.
Pour le moment en tout cas, et malgré le niveau d'alerte passé à 3, aucune évacuation n'a été ordonnée.


Pour finir, quelques images de l'activité qui me semblent authentiques .




Soures: VSI; VAAC de Darwin; Twitter;MODIS/NASA; Antaranews

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