12 novembre 2014

Un point sur la situation du volcan Bardarbunga

Pour cause de suivi en direct de l'"acomètissage" de Philae je n'ai pas encore rédigé de post aujourd'hui mais, franchement, ça valait le coup!
Je reviens sur un sujet plus Terre à Terre.
"Stabilité" reste le maître mot de l'éruption depuis plusieurs semaines. En tout cas stabilité dans la situation globale puisque:
- la sismicité intense et l'affaissement de la caldera se poursuivent.
- l'effusion abondante se maintient sur la fissure éruptive ouverte dans la plaine d'Holuhraun, où se mélangent, s'interconnectent si vous préférez, les deux systèmes volcaniques d'Askja et du Bardarbunga.

La surface du champ de lave a atteint les 70 km² il y a quelques jours. La dernière image radar montre bien qu'il s'est surtout étendu vers le sud.

Extension du champ de lave de l'éruption du volcan Bardarbunga dans la plaine d'Holuhraun, 12 novembre 2014
Extension du champ de lave mesuré le 08 novembre: à peine moins que 70 km². Image: Garde-Côte Islandais/Université d'Islande
L'activité effusive sur la fissure n'a pas pu beaucoup être étudiée directement car les conditions météo sont souvent exécrables (et le mot est faible). Quelques superbes images ont toutefois pu être filmées le 04 novembre dernier: elles montrent  l'évolution de la morphologie des spatter-rempart (qui au départ n'était que des spatter-cone isolés) qui ont tous fusionné pour former un véritable chaudron dans lequel barbote ce superbe lac de lave ci-dessous. En comparant avec les images de la vidéo que j'avais faite passer le 05 octobre vous constaterez par vous-même que le brassage est bien moins important maintenant.




Cela semble suggérer que la quantité de gaz émis (c'est lui produit le brassage en sortant) est moins importante, ce qui n'empêche pas l'activité de continuer d'alimenter des pics de pollution au SO2 tous azimuts sur l'Islande. A ce propos l'Université d'Islande a indiqué que la quantité de ce gaz rejetée quotidiennement est de l'ordre de 50 000 tonnes! Pour mémoire, la quantité émise quotidiennement par 33 pays de la zone Europe est de 20 800 tonnes!


Il y a donc un paradoxe concernant le gaz: moins de brassage mais toujours autant de gaz rejeté...Peut-être faut-il regarder du côté des dimensions de la fissure? Si elle s'est élargie, sous l'effet mécanique de la sortie permanente de lave à très haute température par exemple, cela peut-il avoir causé une baisse de pression (ce qui peut produire la baisse de vigueur du brassage) sans que le débit n'ai changé (ce que suggère les émissions de gaz quotidiennes)? Finalement un peu comme quand on augmente le diamètre d'un tuyau d'arrosage: le débit d'eau est le même, mais le jet est plus large et moins puissant (moins de pression) .

Sources: Université d'Islande; IMO

5 commentaires:

  1. Merci pour toutes ces explications, images, vidéos, graphiques....Nous sommes des amateurs passionnés de volcans et d'Islande (deux séjours de 6 semaines en 2012 et 2014) mais n' avons jamais eu la chance de voir une éruption, aussi nous nous régalons avec votre journal. Encore merci!

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    1. C'est avec plaisir et j'espère que vous pourrez assister à une belle activité éruptive un jour! Bonne journée et merci :-)

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  2. Bonjour,
    Avez vous des nouvelles des chaudrons, j'ai trouvé certains infos mais rien de bien concret.
    http://en.vedur.is/
    Merci de votre aide

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    1. Bonjour. Non, rien de nouveau les concernant. Il faut dire que la météo est vraiment exécrable sur la zone depuis un moment et le sommet n'a pas émergé des nuages depuis fin octobre: ça n'aide pas :-)
      Bonne Journée

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