Bardarbunga, Islande, 2000m
Que dire sans être répétitif? Les bulletins émis par les volcanologues Islandais se suivent et se ressemblent, à l'image de l'activité au quotidien sur le volcan.
Quelques différences sont à noter tout de même depuis peu.
Dans le bulletin en date du 14 novembre les volcanologues notaient une baisse du nombre de séismes de magnitude supérieure à 5. Deux se sont fait malgré tout particulièrement remarquer ces deniers jours
avec une magnitude de 5.4, ce qui les place parmi les secousses les plus intenses de cette crise. Pour aucun des deux il ne semble y a voir eu de réaction au niveau de l'affaissement de la caldera.
avec une magnitude de 5.4, ce qui les place parmi les secousses les plus intenses de cette crise. Pour aucun des deux il ne semble y a voir eu de réaction au niveau de l'affaissement de la caldera.
Comme depuis plusieurs semaines maintenant la sismicité sur la fracture au bout de laquelle le magma est émis, dans la plaine d'Holuhraun, est très faible: les volcanologues précisent toutefois qu'il est fréquent qu'elle augmente légèrement après les secousses de magnitude supérieure à 5.
Côté champ de lave, l'extension se poursuit avec une superficie estimée maintenant à environ 73 km² et un volume qui a vraisemblablement dépassé le km3 mais pour lequel il n'y a toujours pas de valeur précise.
A noter, sur l'image ci-dessous, que la direction du chenal principal de la coulée à changé de direction: orienté depuis plusieurs semaine vers l'est il bifurque maintenant vers le nord-est.
A noter, sur l'image ci-dessous, que la direction du chenal principal de la coulée à changé de direction: orienté depuis plusieurs semaine vers l'est il bifurque maintenant vers le nord-est.
Image satellite (LANDSAT) du champ de lave dans la plaine d'Holuhraun: le chenal principal, bien visible, bifurque maintenant vers le nord-est. Image: Université d'Islande |
C'est plutôt logique si l'on regarde comment a évolué le champ de lave: il s'est essentiellement étendu vers le sud récemment, donc en partie à contre-pente. Une situation à priori illogique mais qui s'explique par le fait que la lave est restée confinée au sud de la toute première coulée émise (celle qui a envahi la rivière Jokulsá á Fjöllum).
Pour en revenir sur une question pertinente qui avait été soulevée il y a quelques temps dans les commentaires: il semble logique que dans ce cas de figure la lave qui est acheminée par le chenal passe maintenant par dessus les coulées précédentes et, en quelque sorte, double localement l'épaisseur du champ de lave. Des images de l'activité en cours serait, sur ce point, des plus intéressantes à observer pour déterminer le ou les mécanismes par le(s)quel(s) croît ce champ de lave maintenant.
En ce qui concerne la vigueur de l'activité les volcanologues ne semblent pas constater de changements importants.
Ambiance toujours aussi impressionnante sur la fissure et lez champ de lave de la plaine d'Holuhraun, hier. Image: MILA |
La pollution au SO2 continue et reste importante. Des analyses d'eau de pluie ont révélé des pH parfois très bas, certains (heureusement pas la majorité) aux alentours de 3! Cependant les volcanologues ont tenu à préciser que si le panache participe forcément à ces résultats il ne peut être tenu seul pour responsable, la pollution antrhopique quotidienne ayant probablement une part majeure. Disons que l'activité du Bardarbunga n'arrange pas une situation déjà passablement dégradée.
Pour finir, cette vidéo publiée par le quotidien islandais RUV, à consommer sans modération bien entendu!
Sources: RUV; IMO; Université d'Islande
Copahue, Chili, 2965m
L'édifice reste le siège d'une activité supérieur à la normale. Le cratère d'El Agrio continue de produire, de manière plus ou moins importante, des cendres. Sur leurs images nocturnes les webcams montrent une incandescence variable mais pouvant être assez importante, signe que de hautes température sont toujours présentes. L'activité ne justifie pas, pour les volcanologues Chilien,s le passage de l'édifice en alerte orange, qui de facto reste en alerte jaune. Ce faisant il n'éditent pas de bulletins concernant la situation. L'absence de modification du niveau d'alerte peut être vu comme le signe que, mise à part les signaux extérieurs (cendres, incandescence) les autres paramètres surveillés, internes (sismicité essentiellement), restent dans les mages normales.
L'activité du volcan Copahue, vue par la webcam de Caviahue. Images: SERNAGEOMIN |
Source: SERNAGEOMIN
Shiveluch, Russie, 3283 m
Le VAAC de Tokyo a produit avant-hier une série de bulletins concernant des cendres émises par ce volcan. Le panache produit se serait dispersé vers le sud-est après avoir atteint une altitude d'environ 9 km. Les mauvaises conditions météo n'ont pas permis de voir l'événement, mais on peut cependant en voir les dépôts sur quelques images prisent par les webcams. Ci-dessous on voit que toute la partie située au pied du dôme actif est salie par des cendres, qui étaient absentes quelques jours plus tôt. La mauvaise météo qu'il y a sur cette partie du Kamchatka n'a pas permis de voir l'état du manteau neigeux la veille de l'événement, soit le 15 novembre: concrètement cela veut dire qu'il est possible que cette couche de cendres se soit mise en place entre les 14 et17 novembre, dates des deux photos. Cependant le fait que la couche de cendres ne soit par recouverte de neige malgré la météo exécrable est un signe fort de leur mise en place très récente, ce qui concorde avec l'événement du 16 novembre.
Leur présence ne correspond pas à un dépôt de cendres depuis un panache: en effet les vents soufflaient alors vers le sud-ouest et le dépôt est plutôt orienté vers le sud ou sud-est. On peut alors supposer qu'il s'agit de la trace laissée par un écoulement pyroclastique et son panache co-pyroclastique.
Cet événement du 16 novembre a pu être repéré sur des images satellites infrarouge produites par MTSAT. Elles montrent bien un panache de cendres, qui se disperse vite en direction du sud-ouest.
Shiveluch, Russie, 3283 m
Le VAAC de Tokyo a produit avant-hier une série de bulletins concernant des cendres émises par ce volcan. Le panache produit se serait dispersé vers le sud-est après avoir atteint une altitude d'environ 9 km. Les mauvaises conditions météo n'ont pas permis de voir l'événement, mais on peut cependant en voir les dépôts sur quelques images prisent par les webcams. Ci-dessous on voit que toute la partie située au pied du dôme actif est salie par des cendres, qui étaient absentes quelques jours plus tôt. La mauvaise météo qu'il y a sur cette partie du Kamchatka n'a pas permis de voir l'état du manteau neigeux la veille de l'événement, soit le 15 novembre: concrètement cela veut dire qu'il est possible que cette couche de cendres se soit mise en place entre les 14 et17 novembre, dates des deux photos. Cependant le fait que la couche de cendres ne soit par recouverte de neige malgré la météo exécrable est un signe fort de leur mise en place très récente, ce qui concorde avec l'événement du 16 novembre.
Comparaison du manteau neigeux au pied du Shiveluch sur des images prisent les 13 et 17 novembre 2014. Images: KVERT |
Leur présence ne correspond pas à un dépôt de cendres depuis un panache: en effet les vents soufflaient alors vers le sud-ouest et le dépôt est plutôt orienté vers le sud ou sud-est. On peut alors supposer qu'il s'agit de la trace laissée par un écoulement pyroclastique et son panache co-pyroclastique.
Cet événement du 16 novembre a pu être repéré sur des images satellites infrarouge produites par MTSAT. Elles montrent bien un panache de cendres, qui se disperse vite en direction du sud-ouest.
Le panache vu par satellite le 16 novembre 2014. Image: MTSAT |
Sources: KVERT; MTSAT
Kilauea, Etats-Unis, 1222m
Bonne nouvelle pour Pahoa à priori: la situation a évolué de manière favorable depuis le 14-15 novembre. En effet c'est entre ces deux dates que le tunnel de lave qui alimente la coulée qui à recouvert une partie de Pahoa a subit une sorte de "rupture d'anévrisme volcanique" libérant un flot de lave juste au pied du Pu'u O'o, dans la zone du Pu'u Kahaluale'a, un vieux couple de cônes de scories boisés, entourés par les coulées émises depuis 1983* . A partir de ce moment-là la pression en aval du tunnel a brsquement décru et l'ensemble des fronts encore actifs il ya quelques jours ont fini par s'arrêter à Pahoa.
Les volcanologues, lors d'un survol effectué hier, on fait des mesures infrarouge au-dessus de la petite ville et l'ont comparée avec la même situation quelques jours avant: la différence est flagrante, jugez par vous-même.
Comparaison d'images thermique dans la zone du Pahoa: le champ de lave se voit bien, mais à droite il y a nettement moins de rayonnement thermique. Images: HVO/USGS |
L'effusion n'est toutefois pas terminée et continue de produire des coulées au pied du Pu'u O'o et un peu plus loin, à peu près à l'endroit où la lave a plongé dans les crevasses ouverte du rift au cours de l'été.
Les coulées en cours de progression au pied du Pu'u O'o, dans la zone du Pu'u Kahauale'a. Images: HVO/USGS |
Pour finir une image Google Earth du Kahauale'a, goutte de verdure dans un océan rocheux, pour illustrer ce que sont les fragiles Kipukas.
Le Kipuka Pu'u Kahauale'a au Kilauea |
* ce que les Hawaïens nomment une Kipuka.
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