Le volcan semble connaitre un nouvel épisode d'activité un peu plus intense depuis deux ou trois jours, bien qu'il reste dans les limites d'une activité dite "modérée". L'IGEPN a déjà indiqué dans son rapport en date du 02 septembre que le trémor avait connu un pic important lié à une émission de cendres qui s'est étendue vers l'ouest.
Et depuis au moins le 04 septembre les images envoyées par les webcams montrent que le versant sud
du stratocône est recouvert d'une zone qui produit une forte anomalie thermique. Sur les images normales cette zone est le siège d'incessantes avalanches de blocs qui empruntent divers couloirs, et descendent parfois jusqu'à la base du cône, bien que le plus souvent ils s'arrêtent à mi-pente.
Et depuis au moins le 04 septembre les images envoyées par les webcams montrent que le versant sud
du stratocône est recouvert d'une zone qui produit une forte anomalie thermique. Sur les images normales cette zone est le siège d'incessantes avalanches de blocs qui empruntent divers couloirs, et descendent parfois jusqu'à la base du cône, bien que le plus souvent ils s'arrêtent à mi-pente.
Ces éboulements semblent liés à un épisode d'émission de lave dont on a du mal, avec les images webcam, à savoir si elle forme ou non une coulée ou juste un lente extrusion au sommet qui déborderait dans la pente...ou autre chose comme par exemple de petites explosions fréquentes mais très discrètes.
Du fait d'un problème technique avec les webcams, qui n'ont pas émis d'images entre les 31 août et 04 septembre, il est impossible de savoir avec certitude à quel moment cet épisode a débuté mais il y a des raisons de penser que c'est en lien avec l'importante phase de trémor du 02 septembre.
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Sakurajima, Japon, 1117m
L'activité sur l'un des plus célèbres, et plus actifs, volcan du monde se poursuit sans changement notable. Le cratère Showa reste le siège de l'activité explosive qui est toujours actuellement d'une intensité très modérée avec l'expulsion, quelques fois par jour (il n'y en a eu aucun aujourd'hui depuis le levé du jour), de panaches de cendres vite dispersés.
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| Un modeste panache de cendres émis hier. Image: MBC |
Source: webcam MBC
Suwanose-Jima, Japon, 799m
Le volcan garde une activité relativement instable qui alerte des périodes calmes avec d'autres plus actives. Pendant ces dernières des émissions de cendres et de l'incandescence (probablement liées à des projections) se manifestent et sont repérées par le VAAC de Tokyo. Quand la météo est favorable, on peut les apercevoir sur les webcams pointées sur l'île.
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| Émission de cendres sur le Suwanosejima hier. Image: JMA |
Dukono, Indonésie, 1185m
Le volcan continue d'émettre des panaches de cendres, signe qu'une activté explosive s'y poursuit actuellement. Cette dernière est plus ou moins continue depuis mai 2008, lorsque les volcanologues indonésiens avaient élevé le nivea ud'alerte du volcan à 3, avant de le repasser à 2 en juin de la mêm année. Depuis lors des cendres sont régulièrement observées sur le volcan.
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| Émission de cendres parle volcan Dukono le 05 septembre. Image: MODIS/NASA |
Sinabung, Indonésie, 2460 m
En voilà un dont on a plus de nouvelles depuis un petit bout de temps. La lente extrusion de lave se poursuit sur le volcan mais elle continue de s'épuiser lentement. Sur les images de la webcam on ne distingue plus du tout d'effondrement sur la coulée principale, signe qu'elle est vraisemblablement figée. La lave visqueuse continue malgré tout de sortir à très faible débit, mais dès sa sortie du cratère elle contourne la coulée principale et s'épanche donc de chaque côté. Sur les deux sites ou elle sort, la pente est très forte et la lave a donc plutôt tendance à s’effriter et partir en petites avalanches de blocs. Cette activité très faible, qui reste susceptible de générer des écoulements pyroclastiques (si un bout plus gros que les autres se détache d'en haut), reste associée à un niveau d'alerte de 3 (sur une échelle de 1 à 4).
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| Petite avalanche de blocs sur le versant nord-est du Sinabung. Image: VSI2460 |
A moins qu'une réalimentation en magma ne vienne redonner un coup de peps à cette activité, l'éruption est vraisemblablement, à un peu plus d'une semaine de l'anniversaire de son commencement, plus proche de la fin que du début.
Source : VSI
Stromboli, Italie, 923m
Les émissions de cendres qui ont fait leur retour fin août, semblent se poursuivre actuellement. Il est toutefois très difficile à l'aide des seules images webcam de savoir quelle est leur fréquence réèlle, mais elle semble assez faible pour le moment.
La partie "effusion" de cette éruption n'est pas terminée et se poursuit même avec un débit relativement important. Elle n'a connu aucune interruption notable depuis le 07 août, mais depuis le soir du 04 août, la lave qui sort de la fissure ouverte à 650 m d'altitude, source de toutes les coulées depuis sa formation le 07 août, ne sort plus de la plate-forme.
On en arrive donc à une situation un peu étrange sur les images webcam: la lave continue de sortir du volcan, mais aucune coulée n'est plus active dans la Sciara del Fuoco, donnant l'illusion que l'effusion est arrêtée (la source est peu visible sur les webcams et en plus le mauvais temps est de la partie...).
La question est donc: où va toute cette lave?
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| La fissure effusive délivre de la lave sans discontinuer depsui presque 1 moi, mais aucune coulée active n'est visible dans la Sciara del Fuoco. Image: INGV |
Mise à jour 12h32
Il suffit parfois de parler d'un mystère pour qu'il trouve sa solution dans la foulée. "Où est passée la lave?" ais-je écrit plus haut. Elle était simplement stockée sur la plate-forme le temps de trouver une échappatoire, ce qu'elle a réussit à faire grosso modo au moment où je rédigeais le texte ci-dessus.
Depuis ce matin 04h30 TU environ une nouvelle coulée a commencé à déborder de la plate-forme, au sud-ouest, donc loin des webcams. Pour cette raison elle est peu visible aussi bien sur la caméra normale que sur la thermique. Elle se signal tout de même sur chacune par:
- des effondrements et des avalanches de blocs qui roulent dans la Sciara del Fuoco en soulevant de la poussière, sur la webcam normale
- un signal thermique intense sur la webcam thermique, bien entendu.
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| Nouvelle coulée de lave dans la Sciara del Fuoco, 06 septembre 2014. Images: INGV |
Source: INGV
Bonjour,
RépondreSupprimerJe suis tombé la-dessus sur le net, peut-être l'avez vous déjà vu :
http://www.liberation.fr/sciences/2014/09/07/l-eruption-du-mont-tavurvur-filmee-en-direct_1095348
Guillaume
Bonjour. Bien sûr que j'ai vu, et revu, et rerevu cette vidéo exceptionnelle d'une onde de choc produite par une explosion vulcanienne (en fait j'ai retweeté le lien vers la vidéo qui avait été postée sur facebook le 05 septembre, lien qui n'est pus actif actuellement).
SupprimerEt comment s'en lasser d'ailleurs.
Juste une précision par rapport à l'article de Libé: l'activité filmée est en fait la phase terminale du paroxysme qui s'est produit le matin du 29 août (cette vidéo a été tournée le jour-même).
L4article lui-même est très approximatif, et l'auteur s'embrouille en particulier dnas les dates et à lire l'article je suis convaincu que:
- l'auteur ne connait pas le contexte dans lequel cette vidéo a été prise (fin de paroxysme)
- l'auteur n'a pas regardé la date à laquelle cette vidéo a été tournée
- l'auteur est convaincu que l’explosion filmé est à l'origine du dépôt visible sur les images landsat 8, alors que ces derniers ont été produits par la phase paroxysmale, et pas du tout par cette explosion vulcanienne.
Il n'est reste pas moins que la vidéo a été déjà été plus de 6 millions de fois...et que ça, ça comprend parce qu'elle est fantastique, tout simplement.
Ca m'a rappelé une autre vidéo, moins spectaculaire car on voit moins l'onde de choc (on l'aperçoit mais il faut bien regarder), faite le sur le Popocatepetl.
http://youtu.be/tB-9LyEkXAo?list=PLjGFXzeV-eu_vJ14pETWAbUij36zUcj8w
En tout cas, bonne journée à vous :-)
Bonsoir,
RépondreSupprimerça tombe bien que vous parliez de cette vidéo, que j'ai vue grâce à votre retweet. Moi aussi je l'ai repassé en boucle et était également sous le choc, si je peux utiliser cette expression :-) et en lisant votre post sur le volcan islandais(je n'arriverai pas à écrire son nom ...), je me demandais où vous demandez quelques explications sur cette onde de choc car je ne trouvais pas d'article sur le tavurvur. J'en profite donc ici : pouvez vous nous fournir quelques explications de ce phénomène ? Merci d'avance à vous !
Estelle
L'onde de choc, cette sorte de "bulle" qui part du Tavurvur et grandit à la vitesse du son est en fait une zone d'air comprimé.
SupprimerL'explosion volcanique est la détente brutale, supersonique dans ce cas-là, des gaz piégés dans le magma.
La détente de ces gaz est tellement brutale que l'air situé au contact du cratère est brutalement comprimé : une perturbation est introduite dans l'atmosphère.
Cette perturbation (zone d'air comprimé) se déplace à travers l'atmosphère à la vitesse du son mais attention: elle ne déplace pas l'atmosphère, elle passe juste à travers.
Pour comprendre ça, prenons un analogue: la vague, dans la mer, les lacs et c. Quand on regarde une bouée à la surface de l'eau elle monte et descend lorsqu'une vague passe là où elle se trouve, mais la bouée elle-même ne se déplace pas avec la vague Elle monte et descend mais n'avance pas (ce qui la fait avancer c'est le courant, donc autre chose que les vagues).
Ainsi la vague est-elle une onde, une perturbation, qui se déplace à travers l'eau, mais qui ne fait pas avancer l'eau (ni la bouée posée dessus).
C'est pareil pour les ondes de chocs qui sont des sortes de "vague d'air comprimé" qui se déplacent à travers l'atmosphère à la vitesse du son (ou plus) soit 340 m/s, mais qui ne déplacent pas l'atmosphère.
Maintenant pourquoi est-elle "lumineuse"? Ce n'est pas vraiment de la lumière que l'on voit mais la condensation de la vapeur d'eau au moment où la perturbation passe à travers l'atmosphère. Quand la perturbation passe à un endroit où il y a un fort taux d'humidité, les molécules d'eau, indépendante les unes des autres à l'état de vapeur, sont comprimées et se rapprochent tellement qu'elles se lient et s’agglutinent en micro-gouttelettes d'eau liquide: un nuage (blanc) se forme. Mais une fraction de seconde plus tard, lorsque la perturbation est passée, l'air est à nouveau détendu et normal: les micro-goutelette se désagrègent et les molécules d'eau redeviennent libres et indépendantes: c'est la vapeur (gaz transparent, donc invisible à l'oeil nu).
En une fraction de seconde, à l'endroit où la perturbation passe on a donc l'enchaînement suivant:
- air détendu - air comprimé - air détendu . Et si cet air est chargé d'humidité
- eau détendue (vapeur invisible) - eau comprimée (micro-gouttes d'eau liquide = nuage blanc) - eau détendu (vapeur)
L'onde de choc serait donc invisible si il n'y avait pas l'humidité pour trahir sa présence et la rendre visible.
Les ondes de chocs sont assez fréquentes sur les volcans (nombreuses sont celles qui ont été filmées pendant les paroxysmes de l'Etna, et même pendant la dernière éruption). Mais celle-ci est vraiment importante, bien visible et très sonore donc très sensorielle. Nous on a que le son et l'image mais les touristes qui l'ont filmée l'ont même sentie passer à travers leur corps, ça doit être quelque chose.
C'est donc parce qu'elle mobilise plusieurs sens qu'elle est aussi sens-ationelle !
Bonne journée à vous
Merci pour vos explications très claires ! Vous avez une vraie capacité à vulgariser la volcanologie et à rendre toutes ces notions accessibles ! Le risque, c'est qu'on en redemande, ce qui est souvent le cas dans les différents comms de votre blog ;-)
SupprimerEn tous cas, en voyant les images, j'imagine en effet ce qu'on pu ressentir ces personnes qui étaient si près ! C'est vraiment ce qu'on appelle se trouver au bon endroit au bon moment !
Bonne soirée
Un grand merci pour ce compliment! :-)
SupprimerBonne journée