Les actus volcaniques de la semaine, volcans Chaparrastique, Etna, Heard Island, Dukono, Sinabung

Chaparrastique (San Miguel), El Salvador, 2130 m

L'activité sismique reste importante et largement au-dessus de la normale. Le SNET continue de décrire un dégazage important, pulsant (bouffées de gaz) de couleur généralement claire qui indique une charge importante en vapeur d'eau. Il n'est pas fait état de la présence de cendres dans le panache actuellement émis par le volcan, qui peut atteindre une hauteur d'environ 800m. Le bulletin rédigé hier rapporte que des observateurs sur place ont entendu des bruits ressemblant à des retombées de

bombes mais l'interprétation ne semble pas avoir été confirmée pour le moment.

La sismicité du volcan Chaparrastique reste très perturbée et intense aujourd'hui. Image: SNET/MARN

Les personnes qui vivent encore près de l'édifice sur le versant nord-ouest on dû, en plus d'être soumises à la crainte d'une potentielle éruption, nettoyer les rues de leurs villages des coulées boueuses produites par d'abondantes pluies qui ont affecté la zone ces derniers jours.

Nettoyage des rues obligatoire sur le versant nord-ouest du volcan, le 23 mai. Image: La Prensa Grafica

Sources: La Prensa Grafica; SNET/MARN

Etna, Italie, 3330m

Pas grand chose de nouveau de puis mon précédent post le concernant. Les projections incandescentes sont toujours présentes sur le Nouveau Cône Sud Est ( NCSE) et leur fréquence semble s'être intensifiée (pas leur intensité, ou alors très peu). Le trémor a inversé sa tendance et montre maintenant une très légère hausse, depuis le 22 mai.

Evolution du trémor sur le volcan Etna au cours de la semaine écoulée. Image: INGV

Ce matin les projections incandescentes étaient toujours présentes sur le volcan. Image: Radiostudio7.

Sources: INGV; Radiostudio7

Heard Island, Australie, 2745m

Une activité semble se poursuivre au sommet de ce volcan isolé et englacé, qui est aussi le point culminant de l'Australie. Le MODVOLC continue de capter de temps à autres des signaux thermiques qui laissent peu de doutes quand au fait qu'une activité éruptive est présente, même si cela reste non seulement à prouver mais à aussi à préciser. Car en l'absence d'observateurs ou d'images satellites en assez haute résolution, il est impossible de dire précisément ce qui se passe là-haut. Est-ce une activité strombolienne? Ou y a-t-il un petit lac de lave? Est-ce autre chose? Beaucoup de questions, pas de réponse pour ce volcan.

Les signaux thermiques relevés par le MODVOLC au sommet du volcan hier. Image: MODVOLC/Université d'Hawaï

L'image MODIS prise hier ne montre rien de particulier. Image: MODIS

Un indice cependant: l'image MODIS prise hier ne montre rien de spécial. L'île est recouverte de neige et de glace, parfaitement blanche, ce qui permet de dire que s'il y a une activité éruptive en cours, elle ne peut être que très peu ou pas explosive. Une activité strombolienne un peu soutenue par exemple laisserait immanquablement une trainée sale sur la neige, ce qui ne semble pas être le cas ici (le top serait d'avoir des imaghes en beaucoup plus haute résolution).

Sources: MODIS; MODVOLC

Dukono, Indonésie, 1185 m

Il y a très peu d'observations directes sur ce volcan mais les images satellites suggèrent que l'activité éruptive reste assez intense. Pour faire court il semble que les seuls jours où le panache de cendres n'est pas visible depuis l'espace, c'est quand il y a des nuages pour le masquer! Les émissions de cendres restent donc abondantes et alimentent un panache qui peut s'étirer sur une centaine de kilomètres lorsque le vent le permet.

Le panache de cendres du Dukono, le 24 mai. Image: MODIS/NASA

Le niveau d'alerte volcanique est toujours au jaune sur le site du VSI alors que le niveau d'alerte aviation est à l'orange pour le VAAC de Darwin.

Source: MODIS/NASA; VSI; VAAC de Darwin.

Sinabung, Indonésie, 2460m

Juste un petit complément à mon actu précédente concernant le volcan. Des vues dégagées ont permis, ces derniers jours, de constater que les effondrement se font en réalité en 3 endroits distincts, alors que jusqu'à présent seules deux étaient bien visibles.
Tout d'abord au front de la coulée qui continue donc de progresser à une vitesse si faible qu'on a du mal a la voir bouger, même sur plusieurs jours. Ensuite, au niveau du sommet, les effondrement génèrent des écoulements pyroclastiques juste au sud de la coulée. Les images permettent d'ailleurs de voir qu'un dépôt clair (cendres surtout) s'est mis en place sur la pente. Mais il y a aussi des effondrements qui longent le côté nord de la coulée principale. Plus petits et moins fréquents que leurs homologue du côté sud, il n'en sont malgré tout pas moins la preuve que la lave a tendance à déborder aussi de ce côté.

Les trois zones instables de la coulée du Sinabung: au front (devant) et sur les deux côté (nord et sud) au niveau du cratère, 25 mai. J'ai noté les limites approximatives de la coulée en pointillé sur l'image de gauche. Images: VSI

Source: VSI