L'activité n'a pas vraiment varié depuis mon précédent post. Les coulées n'ont pas cessé d'être alimentée alors même que le trémor était à un niveau à peine plus haut que la normal. En conséquence le champs de coulées s'est simplement encore agrandit au pied du Nouveau Cône Sud-Est. Au sommet de ce dernier l'activité strombolienne a cessé probablement au cours de la journée d'hier
(présente la nuit du 21 au 22, absente cette nuit).
(présente la nuit du 21 au 22, absente cette nuit).
Le champs de lave vu ce matin depuis Nunziata et la zone de Taormine. Images: Etnaweb/Villa Ducale |
A noter que depuis hier le trémor est repartit sur une tendance à la hausse, modeste mais constante.
L'activité n'a cessé de décliner depuis le paroxysme ce qui avait conduit les volcanologues à abaisser le niveau d'alerte. Le 18 février dernier, un peu moins d'une semaine après le paroxysme, un
photographe local, nommé Suwarno, s'est aventuré sur le chemin d'accès puis dans le cratère et en a rapporté des images. Celles-ci ont été publiées sur le blog blog d'Øystein Lund Andersen.
photographe local, nommé Suwarno, s'est aventuré sur le chemin d'accès puis dans le cratère et en a rapporté des images. Celles-ci ont été publiées sur le blog blog d'Øystein Lund Andersen.
L'état d'esprit du web 2.0 étant le partage, je ne vous fait passer que celle qui me semble la plus parlante et vous invite à aller voir les nombreuses autres par vous-même (vous abreuver à la source en quelque sorte :-)).
Le blogger lui-même, Øystein Lund Andersen, a été sur place les 22 et 23 février. Ses photos du chemin d'accès et des zones proches de l'édifice, où l'ambiance est vraiment impressionnante; montrent bien l'impact qu'à eu l'éruption. Vous remarquerez que les dépôts sont multicolores: blocs clairs, jaune ou beige, certains gris voire presque noires. Les éléments les plus colorés et sombres sont les roches anciennes (morceaux du dôme de 2007, roches altérées par l'activité hydrothermale) qui ont été expulsées par l'éruption du magma neuf, tout cela se mélangeant joyeusement pour retomber en miettes multicolores autour de l'édifice. Les images montrent aussi l'impact d'écoulements pyroclastiques dans la vallée qui s'ouvre au sud-ouest de l'édifice. Notez que les arbres ne semblent pas carbonisés ce qui pourrait être le signe d'écoulements de température moyenne ou faible.
A noter qu'une anomalie thermique a été repérée par le MODVOLC le 20 février et sur une image satellite LANDSAT 8 le 21 février. L'idée de la présence d'un dôme a été avancée en premier par Volcanodiscovery pour expliquer une telle anomalie. Pour ma part, même si la présence d'un nouveau dôme ne peut être exclue car tout à fait possible et envisageable après une telle explosion, je préfère attendre d'autres indices concordants pour être sûr de sa présence.
En effet l'ouverture même du cratère, le 13 février dernier, a probablement éventré le système hydrothermal, très actif sur le volcan et probablement surchauffé par la présence du(des) dyke(s) (le(s) filon(s) de magma) qui ont provoqué l'éruption. Des gaz à très haute température ne pourraient-ils pas être responsables d'une telle anomalie (modeste sur le MODVOLC)?
Ne pourrait-on pas imaginer, seconde idée, que ces hautes températures pourraient être produites par le sommet du dyke lui-même, affleurant au fond du cratère mais immobile (= sans extrusion)?
Le dernier rapport du VSI, la sismicité est décrite comme faible et en décroissance ce qui est, à priori, peu favorable à la croissance d'un dôme. Mais elle reste au-dessus de la normal et la croissance extrêmement lente d'un dôme n'est pas non plus impossible.
Actuellement il faut donc reconnaitre que c'est un peu le flou sur ce qui se passe au fond du cratère: c'est un moment (normal et même classique) de flottement où les indices "pour" et les indices "contre" ne sont pas assez nombreux ni claires (le mieux resterait encore une photo du fond du cratère, si quelqu'un veut se dévouer...!-)).
Pour faire simple: la présence d'un nouveau dôme ne peut (ni ne doit) être exclue, mais elle n'est pas encore non plus suffisamment "étoffée" à mon sens pour en parler de sa présence à l'affirmative. J'espère que nous serons vite fixés sur ce point.
A noter qu'une anomalie thermique a été repérée par le MODVOLC le 20 février et sur une image satellite LANDSAT 8 le 21 février. L'idée de la présence d'un dôme a été avancée en premier par Volcanodiscovery pour expliquer une telle anomalie. Pour ma part, même si la présence d'un nouveau dôme ne peut être exclue car tout à fait possible et envisageable après une telle explosion, je préfère attendre d'autres indices concordants pour être sûr de sa présence.
En effet l'ouverture même du cratère, le 13 février dernier, a probablement éventré le système hydrothermal, très actif sur le volcan et probablement surchauffé par la présence du(des) dyke(s) (le(s) filon(s) de magma) qui ont provoqué l'éruption. Des gaz à très haute température ne pourraient-ils pas être responsables d'une telle anomalie (modeste sur le MODVOLC)?
Ne pourrait-on pas imaginer, seconde idée, que ces hautes températures pourraient être produites par le sommet du dyke lui-même, affleurant au fond du cratère mais immobile (= sans extrusion)?
Le dernier rapport du VSI, la sismicité est décrite comme faible et en décroissance ce qui est, à priori, peu favorable à la croissance d'un dôme. Mais elle reste au-dessus de la normal et la croissance extrêmement lente d'un dôme n'est pas non plus impossible.
Actuellement il faut donc reconnaitre que c'est un peu le flou sur ce qui se passe au fond du cratère: c'est un moment (normal et même classique) de flottement où les indices "pour" et les indices "contre" ne sont pas assez nombreux ni claires (le mieux resterait encore une photo du fond du cratère, si quelqu'un veut se dévouer...!-)).
Pour faire simple: la présence d'un nouveau dôme ne peut (ni ne doit) être exclue, mais elle n'est pas encore non plus suffisamment "étoffée" à mon sens pour en parler de sa présence à l'affirmative. J'espère que nous serons vite fixés sur ce point.
L'activité strombolienne reste vraiment intense avec une fréquence et une intensité des explosions assez haute: il peut y avoir une grosse explosion toutes les demie-heures mais le sommet est incandescent en permanence. Les blocs n'affectent généralement que la zone sommitale mais il n'est pas rare de voir la partie amont des ravines Ceniza et Taniluya, à deux kilomètres du sommet, briller de l'incandescence des blocs qui viennent d'y retomber après les explosions les plus fortes. Aucune coulée n'est alimentée actuellement.
L'activité du Fuego cette nuit. Image: USAID/MichiganTech/INSIVUMEH |
Sources: USAID/Michigan Tech/Insivumeh; Etnawb; INGV; Villa Ducale; MODVOLC; Volcanodiscovery;@rudigerescobar; blog d'Øystein Lund Andersen
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