Le point du jour sur l'activité des volcans Etna, Marapi, Cleveland, Popocatepetl

Etna, Italie, 3330m

L'activité effusive s'est poursuivie tout au long de la semaine, accompagnée par une faible activité strombolienne au sommet du Nouveau Cône Sud-Est (NCSE), très irrégulière.

Le champs de coulée qui prend sa source dans le versant est-nord-est du NCSE poursuit donc tranquillement sa croissance et est devenu très volumineux.
Le trémor produit par cette activité reste modeste mais au-dessus de la normale.

L'activité éruptive ce matin, vue depuis la Montagnola (sud). Image: Radiostudio7

L'activité éruptive ce matin vue depuis Nunziata (est). Image: Etnaweb

Marapi, Indonésie, 2891m

Une émission de cendres s'est produite le 26 février à 16h15 heure locale. La hauteur du panache n'a pu être détérminé car ce dernier n'a pu être ni observé directement, ni repéré sur les images satellites. Ni le VAAC de Darwin ni le VSI n'ont par ailleur fournit de données quand à l'événement mais le VSI a maintenu le niveau d'alerte de l'édifice à 2 (jaune, Waspada). Le quotidien indonésien La Republika Online fait par ailleurs savoir que les autorités préparent actuellement un système de routes d'évacuations qui devrait, normalement, être fonctionnel d'ici le mois de mars. Le Marapi reste en effet un édifice assez actif (57 explosions généralement faibles en janvier de cette année) et bien que l'activité d'hier reste considérée comme plutôt normale, il est toujours plus logique de miser sur la prudence quand on est à proximité d'un édifice actif.

Le Marapi vu depuis la ville de Bukitingi, en 2005. Image: Hanafi via Wikipedia

Cleveland, Etats-Unis (Aleoutiennes), 1730m

Le VAAC d'Anchorage et l'AVO ont émis des bulletins indiquant qu'une série de petites explosions ont été repérées le 25 février grâce à un réseau de détection automatique d'infrasons et d'éclairs. Les volcanologues ont pu confirmer la présence des cendres plus tard grâce à l'imagerie satellitaire (ci-dessous, l'image GOES que j'avais transmise via twitter le 26 février).

Possible panache de gaz émis par le Cleveland suite à ses explosions sud 25 février. Image: GOES/HIGP

Malgré cette activité l'AVO a décidé (fait assez rare pour être signalé) de maintenir le niveau d'alerte aviation au jaune.

Popocatepetl, Mexique, 5465 m

L'activité sur le volcan reste, depuis la fin de sa crise éruptive de l'été 2013, tout à fait normale. Le sommet reste, de nuit, illuminé par l'incandescence qui résulte à la fois de l'émission de gaz à très haute température, et de l'extrusion très lente d'un magma visqueux.

Après cette crise importante, le fond du cratère du Popocatepetl était ainsi occupé par un dôme (le n°48 des rapports du CENAPRED) qui a progressivement grandit depuis septembre dernier. Les survols des volcanologues Mexicains ont permis de constater, en début de mois (survol du 11 février) que ce dôme faisait alors 200 m de diamètre environ et demeurait à très haute température, signe qu'il était toujours alimenté à ce moment-là. 

Image thermique (à gauche) et réelle (à droite) du cratère sommital du Popocatepetl. La galette brillante sur l'image de gauche est le dôme n°48, le 11 février 2014. Images: CENAPRED, via Azteca Noticias.

Par le biais de leurs rapports, ces mêmes volcanologues rappelaient alors que, dans ce cas de figure (activité normale, croissance lente d'un dôme et dôme devenue assez grand) il n'était pas impossible d'assister à sa destruction par une activité explosive. Il se comprend assez facilement que plus le dôme devient grand et large, plus il bloque efficacement l'échappement des gaz ce qui génère des surpressions qui, elles-même, détruisent le dôme.

C'est ce qui se passe depuis un peu plus d'une semaine maintenant. Le CENAPRED a fait savoir que plusieurs explosions de taille modeste, générant des panaches de cendres, se sont produites ces derniers temps.

Deux des explosions qui ont accompagné la destruction du dôme n°48. Images: CENAPRED (webcam Tlamacas)

Un survol effectué le 26 février pour faire un point sur la situation a révélé que le dôme n°48 n'a pas résisté à cette période d'activité et a totalement disparu, remplacé par un cratère de 80 m de profondeur qui éventre le plancher du cratère sommital (système de cratères imbriqués).

L'extrusion de lave, nullement gênée (bien au contraire) par la disparition du dôme 48, se poursuit et a déjà entamé la construction du n°49, qui mesure pour le moment une petite trentaine de mètres de large, au fond de ce nouveau cratère.

Le dôme n°49 du Popocatepelt, au fond du cratère laissé par la destruction du dôme n°48. Image: CENAPRED.

Mise à jour 21h15

Si vous regardez dans les commentaires de ce post , vous verrez que le volcanologue Robin Campion, qui tient le blog Robin des volcans (qui est aussi en colonne de droite de ce blog) était sur place le 21 février au moment où l'activité explosive décrite ci-dessus s'est produite. Il donne quelques détails supplémentaire de l'événement.

Sources: Azteca Noticias, CENAPRED, AVO; VAAC d'Anchorage; La Republika Online, Erik Klemetti et Volcanodiscovery via twitter (@eruptionblog et @volcanodiscover respectivement)