13 février 2014

L'actu des volcans d'Amérique Centrale: Chaparrastique-San Miguel, Fuego, Santiaguito

L'activité de plusieurs édifice de cette partie du globe a connu quelques changements ces derniers, insuffisants pour justifier un post par volcan, je vous propose d'en faire ici une synthèse.

L'activité sismique sur l'édifice ne s'est pas atténuée depuis mon précédent post à son sujet (03 février). Les secousses, essentiellement superficielles, sont toujours situées à environ 1km sous le versant nord de l'édifice où elles délimitent une zone précise sous l'édifice, qu'il reste à interpréter. Cette sismicité anormale s'exprime aussi dans la mesure du RSAM (mesure de la vibration de l'édifice en quelque sorte) qui, bien qu'elle fluctue au quotidien, reste sur une tendance croissante depuis le 16 janvier. Les volcanologues Salvadoriens ont pu constater qu'une phase de décroissance de cette vibration, observée hier, était
associée à un dégazage plus puissant e une hausse de la quantité de dioxyde de Soufre (SO2) dans l'atmosphère. Leur interprétation du phénomène est donc simple: la vibration augmente avec une hausse de pression, qui favorise la microfracturation et l'injection de fluides sous pression. Cette injection fait vibrer les parois des fissures et micro fissures, un peu comme les tuyaux d'eau chaude chantent parfois à cause de phénomènes de résonance et/ou de cavitation. Une fois que ces fluides parviennent à la surface, ils sont libérés et la mesure de SO2 atmosphérique augmente alors. La pression étant libérée, le RSAM diminue puis ré-augmente avec la remise sous pression par les fluides.

Localisation des foyers sismiques, sous le flanc nord (échelle verticale exagérée). Image: Culture Volcan

Evolution du RSAM depuis le 16 janvier. Image: SNET/MARN

Pour la première fois depuis son activité explosive du 29 décembre dernier, le volcan a de nouveau manifesté de l'activité en superficie, autre que par un dégazage relativement abondant. Une nouvelle, mais faible, explosion a en effet été observée hier en fin d'après-midi, à 16h44 (heure locale). La phase a duré au total une dizaine de minutes et à produit un panache de cendres haut de 500 m maximum, en photo et en caméra thermique ci-dessous.

Les étapes de l'explosion d'hier. Images: MARN





Bien entendu, à la vue de l'évolution des différents signaux depuis un mois, les volcanologues ne peuvent exclurent que d'autres manifestations éruptives puisse apparaitre. En conséquence, tous les acteurs (organisateurs) d'une gestion de crise se tiennent prêt "au cas où" mais, pour le moment, personne n'est évacué. L'une des principales préoccupations quotidienne reste l'émission de SO2 dont
la concentration est mesurée en temps réèl. En effet, ce gaz peut entrainer, chez les personnes fragiles, des problèmes de santé et, en fonction du vent, les zones proches du volcan impactées par le panache de dégazage, plus ou moins chargé en SO2, changent.
Si vous voulez suivre l'activité en temps réèl de ce volcan, le MARN a créé une page spéciale que je vous invite à mettre dans vos favoris.


Fuego, Guatemala, 3763m

L'INSIVUMEH indique que l'activité du Fuego est un peu au-dessus de la normale avec une activité strombolienne qui a gagné en vigueur ces derniers jours. Les volcanologues guatémaltèques décrivent des explosions modérées à fortes, à l'origine d'ondes de choc qui font toujours vibrer les carreaux des fenêtres dans les villages alentours (Panimaché 1 et 2, La Morelia, Santa Sofìa). Une courte coulée est toujours présente, débordant du versant sud-ouest, en direction de la ravine Ceniza.

Explosion strombolienne au levé du jour, hier. La coulée n'est pas visible. Image: INSIVUMEH.

Santiaguito/Santamaria, Guatemala, 3772 m

Les volcanologues Guatémaltèques de l'INSIVUMEH indiquent que l'activité éruptive s'intensifie depuis plusieurs jours déjà. Dans un bulletin mis en ligne le 11 février ils indiquent que l'activité explosive est modérée à forte et accompagnée de très fréquentes avalanches de blocs. Des écoulements pyroclastiques, liés à la déstabilisation des zones où la galette de lave qui remplit le cratère déborde sur les flanc* , ont été observés par l'observatoire (OVSAN) au sud de l'édifice.

Écoulement pyroclastique hier au Santiaguito. Image: INSIVUMEH


*principe similaire à ce qui se passe au Sinabung, mais avec moins de lave et, surtout, une lave beaucoup plus visqueuse.

Sources: MARN; SNET; La Prensa Grafica; INSIVUMEH

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