3: c'est le nombre de volcans qui, ces derniers jours, ont montré des signes tangibles d'activité dans l'archipel Papoue. Cela vaut bien de dédier ce post à ces volcans du bout du monde non? L'archipel étant soumis à un climat équatorial, les nuages sont souvent un frein au suivi de l'activité par les images satellites. Ces dernières restent malgré tout une des seules manières d'avoir des informations sur leur activité car, malheureusement, les équipes du RVO (Rabaul Volcano Observatory) n'ont pas les moyens d’installer et d'entretenir des webcams qui permettraient de mieux suivre et comprendre ce qui se passe sur certains d'entre eux. Ils informent toutefois très régulièrement le GVP du résultat de leur observations.
On va tout de même regarder ce que nous proposent les données satellites, et regarder ces volcans en partant du plus à l'ouest.
Manam, 1807 m
C'est un volcan généralement assez actif, dont les phases éruptives sont plutôt versées dans le style strombolien. Cette activité est discontinue, et l'alternance de phases éruptive et de repos est irrégulière. Il est très difficile de suivre l'activité du Manam et de bien comprendre ce qu'il s'y passe tant les informations sont parcellaires. Quoi qu'il en soit, côté satellite, le MODIS a relevé courant novembre des signaux thermiques dans le cratère sommital et, hier, un panache de gaz modéré s'étirait au large, en direction de l'est.
L'activité du Manam vue par le MODIS à deux moments, et de deux manières différentes. Images : MODIS/NASA; Université de Tokyo |
Dans le dernier bulletin du Global Volcanism Program, le RVO indiquait que des lueurs incandescentes avaient été observées dans le cratère sud à la toute fin novembre, suivies d'émissions de cendres diluées le 30 novembre. Une activité éruptive faible se manifeste donc de temps en temps au sommet du Manam.
Une activité, assez peu intense mais bien présente, se maintient sur le volcan. Le RVO a décrit au GVP quelques petites bouffées de cendres (100 m de haut environ) pendant la second quinzaine du mois de novembre, parfois suivies chutes de cendres, entre autres sur le village de Navo (flanc Sud-ouest). Actuellement un panache de dégazage continue d'être observé depuis l'espace.
Le panache de dégazage du Ulawun, le 03 décembre. Image : MTSAT/Université de Tokyo. |
Le VAAC de Darwin maintient un niveau d'alerte aviation à l'orange à proximité de volcan.
Le volcan reste actuellement, et de loin, le plus actif de l'archipel. Il émet en permanence un abondant dégazage et la chaleur produite par son activité est très régulièrement repérées par les capteurs spécialisés, embarqués sur le MODIS entre autres. Ce matin notamment le panache de gaz, riche en SO2 (qui lui confère une teinte bleutée caractéristique), s'étirait jusqu'à plus de 150 km de l'édifice. Le VAAC de Darwin, qui maintient un niveau d'alerte aviation à l'orange, a dû mettre en ligne un bulletin dans lequel il est indiqué qu'il pourrait y avoir un peu de cendres.
L'activité du Bagana vue par le MODIS durant la semaine écoulée. Images: MODIS/NASA; Université de Tokyo |
Il reste malgré tout difficile de caractériser l'activité en cours sur le volcan. Les signaux envoyés par l'activité pourraient correspondre à une activité extrusive (émission de lave visqueuse) mais tant qu'il n'y aura pas eu d'image en très haute résolution, voir des photos, il sera impossible de vraiment savoir ce qui se déroule au sommet du volcan le plus actif de Papouasie Nouvelle-Guinée.
Pour finir, il faut signaler que le Rabaul a connu une phase éruptive modérée en novembre, qui semble s'être calmée actuellement. C'est la même chose pour le Langila qui semble moins actif depuis quelques temps (à suivre tout de même), seul un léger dégazage étant visible sur une image LANDSAT 8 prise le 02 décembre.
Le faible dégazage du Langila, le 02 décembre, vu par LANDSAT8. Image: NASA |
Sources: RVO via GVP; MODIS; Université de Tokyo; MTSAT; LANDSAT8
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