L'activité éruptive semble avoir totalement cessé depuis plusieurs jours déjà. Les bulletins quotidiens de l'Alaska Volcano Observatory indiquent qu'un signal thermique est toujours repéré mais d'après eux il semble être plutôt lié à la présence des coulées en train de se refroidir et non plus à des coulées encore alimentées. Le signal du trémor, qui a connu un pic le 12 septembre (dont on ne sais pas si il est bien lié à une reprise d'activité ou à de très mauvaises conditions météo) est assez calme depuis cette date.
De côté de la webcam de Perryville, c'est aussi le calme plat. Plus aucune activité n'est visible sur le cône. L'absence de panache de vapeur corrobore l'idée que les coulées de lave ne sont plus actives et n’interagissent donc plus avec la glace de la caldera. Sur le cône, il n'y a plus d'émission de cendres, signe que l'activité explosive a aussi cessé. Cette webcam permet aussi de voir la modification morphologique qu'a subit le cône intracalderique. Car l'activité explosive, même modeste, à expuslé pendant plusieurs semaines une quantité importante de projetions (bombes, blocs, cendres, lappilis) qui se sont lentement mais sûrement accumulés. Pour se rendre compte de cette évolution, rien de tel
qu'une petite comparaison d'images. La première est prise en juin dans les premières heures de l'éruption, et l'autre date d'hier hier (sur cette image vous noterez l'absence actuelle d'activité). Les conditions de lumière sont similaires pour faciliter la comparaison.
qu'une petite comparaison d'images. La première est prise en juin dans les premières heures de l'éruption, et l'autre date d'hier hier (sur cette image vous noterez l'absence actuelle d'activité). Les conditions de lumière sont similaires pour faciliter la comparaison.
Comparaison d'image qui montre l'évolution de la morphologie du cône intracalderique. Images : FAA |
Pour les volcanologues il est encore toutefois bien trop tôt pour décréter que l'éruption est vraiment terminée, le volcan pouvant n'être que dans une phase de pause. Le niveau d'alerte aviation reste donc à l'orange.
MàJ 22 septembre
L'Alaska Volcano Observatory a abaissé, le 20 septembre, le niveau d'alerte aviation du Veniaminof d'un cran, ce qui le ramène au jaune. Plus aucun signe tangible d'activité n'a été détectée depuis plusieurs jours, ce qui a entrainé la décision.
Sources : AVO; FAA
Tout d'abords une petite carte pour pouvoir localiser les différents noms évoqués dans le post (pour le Kilauea, c'est toujours utile).
Carte des champs de coulées associés au Pu'u O'o depuis 1983. Image : HVO |
Fondamentalement, l'activité reste la même au Kilauea. Venu des profondeurs (plus de 60 km pour la zone de fusion), le magma continue de traverser le manteau puis la croûte avant d'arriver sous le sommet (Halema'uma'u). Là il est pris en charge par un important réseau de fractures latérales (les Rift Zone) qui guident le magma sur le flanc est, où il sort au Pu'u O'o. Une petite fuite permet toutefois à un fraction de ce magma de remonter jusqu'en surface au sommet (Halema'uma'u) où il devient visible sous la forme d'un lac de lave.
Dessin montrant la morphologie supposée de la plomberie du Kilauea. Image :USGS |
Rift-Zone Nord-est: le Pu'u O'o et ses champs de coulées
Depuis le 21 septembre 2011, la lave émise au niveau du Pu'u O'o a été prise en charge par un réseau de fractures ouvertes sur son flanc est. Les coulées se sont lentement accumulées, progressant jusqu'à l'océan pacifique, à 10 km de là. Elles ont formé ce que les volcanologues appellent un "champs de coulées" ("lava flow field") ou "champs de lave"("lava field"). Celui qui a commencé sa formation en 2011 a été appelé "Peace Day" (jour de paix), ce qui ne l'a pas empêché de détruire la maison de Jack Thompson, dernière habitée dans les Royal Gardens, le 02 mars 2012. Ce champs de lave a été alimenté en continu jusqu'à récemment. Les derniers bulletins de l'HVO indiquent en effet qu'il n'y a maintenant plus trace d'activité ni sur la plaine côtière, ni en amont de la rupture de pente (Pali) qui la sépare du Pu'u O'o. Cette absence est bien visible sur l'une des webcams de l'HVO qui pointe vers cette fameuse plaine côtière. Il va de soi qu'en l'absence de coulées, il n'est même plus question de voir de la lave entrer dans l'océan. Même si le système de tunnels de "Peace Day" était à nouveau alimenté aujourd'hui, il faudrait probablement quelques semaines pour que le contact avec l'océan se fasse à nouveau.
Depuis le 21 septembre 2011, la lave émise au niveau du Pu'u O'o a été prise en charge par un réseau de fractures ouvertes sur son flanc est. Les coulées se sont lentement accumulées, progressant jusqu'à l'océan pacifique, à 10 km de là. Elles ont formé ce que les volcanologues appellent un "champs de coulées" ("lava flow field") ou "champs de lave"("lava field"). Celui qui a commencé sa formation en 2011 a été appelé "Peace Day" (jour de paix), ce qui ne l'a pas empêché de détruire la maison de Jack Thompson, dernière habitée dans les Royal Gardens, le 02 mars 2012. Ce champs de lave a été alimenté en continu jusqu'à récemment. Les derniers bulletins de l'HVO indiquent en effet qu'il n'y a maintenant plus trace d'activité ni sur la plaine côtière, ni en amont de la rupture de pente (Pali) qui la sépare du Pu'u O'o. Cette absence est bien visible sur l'une des webcams de l'HVO qui pointe vers cette fameuse plaine côtière. Il va de soi qu'en l'absence de coulées, il n'est même plus question de voir de la lave entrer dans l'océan. Même si le système de tunnels de "Peace Day" était à nouveau alimenté aujourd'hui, il faudrait probablement quelques semaines pour que le contact avec l'océan se fasse à nouveau.
Evolution des coulées de lave sur plaine côtière entre août et septembre. Images: HVO |
"Peace Day flow" semble donc pour l'instant s'être tarit. Mais la lave ne s'est pour autant pas arrêtée de couler! Au Pu'u O'o un second champs de lave, appelé "Kahauale`a 2" a commencé à se former depuis plusieurs mois. Il prend sa source sur la plancher du cratère du Pu'uO'o, au niveau d'un petit évent, de type "spatter cone". La lave emprunte le versant nord-est du Pu'u O'o qu'elle descend dans des tunnels pour arriver, à un peu plus de 2 km de là, au bord de la foret de Fern, dont plusieurs arbres disparaissent chaque jour dans les flammes.
Le sommet et le lac de lave du Halema'uma'u
Quand à la "fuite" dont j'ai parlé plus haut, elle continue d'alimenter le lac de lave dont le niveau varie assez peu ces derniers jours. Sa surface se trouve actuellement à environ 54 m sous le plancher de la caldera du Halema'uma'u.
Le lac de lave en imagerie thermique ce matin. Image: H.V.O |
MàJ: le dernier bulletin de l'H.V.O., mis en ligne en cours d'après-midi, indique qu'un front de coulée pourrait être encore actif dans la partie haute de champs de lave "Peace Day", entre le Pu'u O'o et les Royal Gardens...donc loin de la côte.
Source : Hawaïan Volcano Observatory
Fuego, Guatemala, 3763 m
Le nouveau site de l'INSIVUMEH se semble pas permettre d'accéder aux bulletins quotidiens et il est donc difficile de savoir quelle est l'activité actuelle du Fuego. Heureusement Youtube est là pour nous aider! L'activité éruptive a été filmée le 17 septembre et nous montre clairement une activité explosive modérée, qui reste à la frontière entre styles strombolien et vulcanien (nous rappelant en même temps que les limites, nécessaires, sont toujours arbitraires). Une activité tout à fait caractéristique de ce que connait la plupart du temps le Fuego.
J'en profite pour vous faire passer le lien vers une autre vidéo très intéressante qui fait un bilan, via des images LANDSAT, sur l'activité du Fuego entre 1999 et 2012. Personnellement, je suis fan!
Sources: youtube via @LitchfieldD; @rudigerescobar
Shikotsu, Japon, 1320m
Cet édifice, proche de la ville de Sapporo, est considéré comme étant historiquement le plus actif de l'île d'Hokkaïdo. C'est un volcan complexe dont l'élément principal est une caldera formée il y a environ 34 000 ans. Elle est entourée par 3 petit stratovolcans qui se sont construits sur ses bords sud-est et nord-ouest. Ils sont tous trois parfaitement alignés, permettant ainsi de visualiser la présence d'une importante fracture qui coupe la caldera en deux du nord-ouest au sud-est. Dans l'ordre chronologique, il s'agit du Fuppushi (bord sud-est), du Eniwa (bord nord-ouest) et enfin du Tarumai, collé au flanc sud-est du Fuppushi.
Rapide présentation des principaux éléments du volcan Shikotsu. Image : Google Earth |
Le dernier rapport du Japan Meteorological Agency indique qu'une activité sismique accompagnée d'une déformation ont été enregistrées au Tarumai entre fin juin et début juillet. D'après le rapport mis en ligne aujourd'hui, la sismicité profonde a été importante depuis début juillet, et est apparue après que la déformation ait été constatée. Par contre cette dernière, qui a affecté le versant ouest du Tarumai, semble s'être stabilisée courant juillet. Aucune source n'a été évoquée pour expliquer cette déformation.
En surface, rien d'anormal n'a été noté pour le moment. L'activité fumerolienne est restée stable. Quelques lueurs nocturnes très faible ont été observées mais c'est un phénomène qui n'est pas rare sur l'édifice.
Source : Japan Meteorological Agency
Ubinas, Pérou, 5672 m
L'Institut Natiional de la Défense Civile du Pérou édite régulièrement des bulletins qui font le point sur l'avancement des différentes facettes de la gestion de la crise que connait l'Ubinas depuis le début du mois de septembre. Sont ainsi synthétisées les dernières informations concernant le volcan et son activité (Institut de Géophysique) ou encore les actions menées aurpès des poupulations (prévention, distribution de masques, aides diverses).
Le bulletin édité hier donne une information tout aussi intéressante que probablement inquiétante pour les personnes qui vivent près de l'édifice. L’Institut de Géophysique a en effet commencé à enregistrer des modifications de la sismicité. Le trémor en particulier a vu son amplitude augmenter à partir de 02h00 (heure locale) le 18 septembre. Et si cette hausse n'est que faible pour le moment, elle n'en est pas moins interprétée comme étant le signe de la présence d'une masse de magma.
Sismogramme extrait du rapport de l'IGP. Les volcanologues ont placé un main pour indiquer l'heure (2h00, heure locale) à laquelle l'amplitude du trémor a entamé sa hausse. Image: IGP |
Ainsi s'ouvre la possibilité qu'une activité éruptive autre que phréatique, comme ce fut le cas entre les 01 et 05 septembre, se produise sur l'Ubinas à plus ou moins brève échéance. Avec, bien sûr, toute l'incertitude qui accompagne ce type de situation, et qui rend toute gestion de crise plus difficile.
En attendant la suite des événements, les autorités ont fait vérifier la composition chimique des points d'eau, pour voir si une pollution par les cendres était en cours et, le cas échéant, pour purifier les points d'eau concernés.
Sources : IGP; Gouvernement du Pérou
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