Pic d'activité hydrothermale au volcan Kverkfjöll

Le blog de Jòn Frimann indique que le Kverkföll a connu le 16 août une activité phréatique. L'édifice est connu pour être le siège de manifestations hydrothermales mais elles se déroulent généralement sous les masses de glaces qui constituent l'immense inlandsis du Vatnajoküll.

Il se trouve que depuis quelques jours les géologues islandais expliquaient que cette activité sous glaciaire fait fondre progressivement la base de la masse de glace. L'eau liquide ainsi créé remplie une dépression, qui peut être sous glaciaire ou non, et qui, de manière irrégulière, est évacuée sous forme de jökulhlaup (torrent boueux lié à la fonte des glaces en islande).

Or un jökulhlaup a eu lieu le 15 août à proximité du Kverkföll et a vidangé les deux bassins, normalement bien visibles sur l'édifice.

Le cratère du Kverkfjöll et les dépôts sombres de l 'activité phréatique. Image : Almannavarnir

Image Google Earth du même cratère, vu du même angle, mais rempli. Image : Google Earth

La relation de cause à effet est la dépressurisation du système hydrothermal liée à l'évacuation du jökulhlaup. En effet, plus la pression augmente plus la température de vaporisation de l'eau (composante majoritaire d'un système hydrothermal) est élevée, principe utilisé par les cocottes-minutes pour permettre aux aliments de cuire plus vite en baignant dans une eau liquide à plus de 100°C.

Cette pression importante est, dans ce cas, exercé par la présence de glace et des bassins d'eau liquide.

Sous la masse de glace et d'eau piégées dans la dépression, le système hydrothermal fonctionne donc avec des eaux liquide à de très hautes températures, bien supérieurs à 100°C. L'évacuation brutale de l'eau, donc d'une partie de la pression, provoque une ébullition dans le système. La vapeur ainsi créée s'évacue brutalement sous forme d'une activité phréatique, à même de pulvériser une partie des roches présentes, ce qui explique les dépôts sombres sur l'image.

A priori rien n'indique que l'édifice prépare une éruption: l'activité phréatique n'est qu'une conséquence secondaire de la vidange du bassin sommital.

Sources : blog de Jòn Frimann; Géoforum