Tungurahua
L'édifice continue d'émettre des cendres, lors de phases plus ou moins continues. Ces dernières sont suivies de chutes de cendres essentiellement sur le quart sud-ouest du volcan, vers Manzano. Une météo plus clémente depuis hier permet d'avoir quelques vues de l'activité sur les webcams de l'IGEPN, et ainsi se faire une idée de l'intensité de l'éruption en cours.
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Les derniers bulletins de l'IGEPN précisent que le panache est alimenté par une activité strombolienne intense, dont les projections incandescentes retombent parfois jusqu'à plus de 500m en contrebas de la lèvre du cratère. Ce panache se cantonne actuellement à une hauteur d'environ 1000m au plus. En raison de l'intensité de l'éruption, et du fait qu'il est difficile de prévoir une possible intensification, les volcanologues recommandent aux populations de ne pas s'approcher des ravines, susceptibles de canaliser lahars et écoulements pyroclastiques. L'activité génère, de manière sporadique, quelques explosions plus puissantes ("en coup de canon") qui font vibrer portes et fenêtres, jusqu'à l'observatoire (15 km au nord-ouest).
Patricia Mothes, volcanologues de l'IGEPN en charge de l'observatoire, participe actuellement au congrès de l'IAVCEI, à Kagoshima (Japon). Elle y a décrit en particulier, dans une présentation faite ce matin, d'un système mis en place pour la surveillance volcanique, basé sur la création d'un groupe d'observateurs volontaires. Une bonne façon de faire participer les habitants concernés par l'activité du Tungurahua, et de resserrer le lien entre les volcanologues et les populations affectées.
L'IGEPN continue de relever une activité assez intense au Reventador, bien que les explosions soient décrites comme plutôt modérées. Le registre des signaux sismiques est dominé par les signaux de type Longue Période, liés à de la circulation de fluide sous pression, et des séquences de trémor. D'autres signaux associés à des éboulements de blocs semblent suggérer qu'une coulée est toujours alimentée, bien qu'elle soit indiscernable sur les images de la webcam. Cela pourrait être dû au fait qu'elle s'écoule sur versant nord de l 'édifice (la webcam est au sud) car les signaux ont été perçus plus nettement par la station située sur ce versant. La présence de cette coulée reste tout de même assez fantômatique: aucune image ne la montre clairement.
Sources : IAVCEI; IGEPN.
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