Depuis de nombreuses années j'ai perdu l'espoir de voir un jour un bon documentaire sur le thème du volcanisme. La plupart des docus modernes sont réalisés avec des plans courts, enchaînés en cadence rapide qui empêche le développement d'un sujet de fond. Pour couronner le tout, le catastrophisme est systématiquement le fil rouge, les volcans y sont "anthropisés" (décrits comme ayant un intention, une volonté, comme par exemple: " le volcan se retient" ou "le volcan déchaîne sa colère" ou pire "le volcan possède des armes destructrices d'une grande puissance") ce qui me hérisse littéralement le poil, et me détourne de presque toutes les productions de ces 10 dernières années.
Bref, cela peut paraitre du domaine du détail mais pour moi qui ais fait de la médiation en sciences de la Terre pendant 10 ans, après mes études de géologie, devant des scolaires comme des adultes, j'ai pu constater l'ampleur de l'impact de ce type de discours sur l'imaginaire collectif.
Mais hier soir, ENFIN! J'ai pu assister à un vrai documentaire, un docu-fiction pour être précis: "Face au volcan tueur". Et pour le coup le sujet était une catastrophe bien réèlle: l'éruption de l'Unzen (1991-1996), et la disparition des époux Krafft, avec plusieurs dizaines d'autres personnes.
Personnellement je n'ai pas d'admiration particulière pour les Krafft, bien que mon enfance ait été baignée de leurs images, autant que celles de Tazieff, comme pour bon nombre de personnes de ma génération et de la génération précédente. Aucun d'entre eux n'a pourtant éveillé en moi la passion du volcanisme. J'ai donc abordé le sujet avec une véritable curiosité pour le sujet, sans à priori sur les Krafft mais ave malgré tout une légère inquiétude, car le style du titre laissait présager le pire.
Rapidement j'ai compris que je regardais un docu-fiction parfaitement intéressant: un rythme posé qui permet de recréer l'ambiance complexe qui régnait avant la catastrophe du 03 juin. Une manière de décrire les différents protagonistes visiblement travaillée, réaliste, sans voyeurisme. Les acteurs qui entrent dans la peau des Krafft les dépeignent avec leurs qualités comme leur défauts.
Et plus intéressant, pour moi en tout cas, c'est toute la stratégie de gestion des risques et ses conséquences sur le moral de la population locale qui est parfaitement retranscrite. Et l'on suit, heure par heure, dans une ambiance qui évolue, les différentes tensions qui se manifestent entre décideurs et populations. On perçoit le contexte dans lequel les décisions sont prises, dont certaines conduiront à la mort de ceux qui les ont prises.
Nul critique dans ce documentaire: juste une très belle retranscritpion des événements qui permet de mieux les comprendre.
Bref: de la véritable culture volcan!
J'arrête là mon descriptif parce qu’honnêtement, la meilleur chose à faire ce n'est pas de me lire, mais d'aller voir ce documentaire, encore disponible en TVOD (suivez l'adresse).
Source : France 2.
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