C'est le PVMBG qui a pris cette décision hier, suite à des modifications importantes de la sismicité. Depuis au moins cet été, une sismicité importante se produit au Lewotolo, avec notamment un essaim de plus de 3700 secousses début août, pic de sismicité liée visiblement au dégazage (hembusan en Indonésien). A ce moment, aucune autre variation n'ayant été constatée le niveau d'alerte était restée à 1. Mais depuis fin septembre, les caractéristiques de la sismicité changent à nouveau, mais dans un autre registre.
Les volcanologues du PVMBG détectent en effet une sismicité en hausse mais ce sont cette fois plusieurs types de secousses, liées à différents processus, qui sont plus fréquents. Ils notent en premier lieu la hausse nette des secousses dues à la fracturation, qu'elle soit superficielle ou plus profonde. Plus important: une légère hausse des secousses dites "hybrides" (fracturation des roches + circulation des fluides) est aussi enregistrée. Tout cela pourrait signifier une mise sous pression du système volcanique. Il semble enfin que des phases de trémor (circulation des fluides encore) soient parfois détectées.
Evolution de la sismicité ces derniers mois (août-octobre). Image: PVMBG |
La dernière éruption sur cet édifice remonte à 2012: de faible intensité (probablement strombolienne) et plutôt courte (moins d'un mois au total). La totalité des éruptions historiques répertoriées (peu nombreuses: seulement 9 depuis 1660) sont faibles à modérées (VEI 2 en majorité, une seule VEI 3, en 1660).
La morphologie de l'édifice indique toutefois que, par le passé, au moins une activité éruptive a été assez violente pour ouvrir un cratère large d'environ 900 m. C'est dan ce cratère que les éruptions plus récentes ont fait croitre un cône qui est situé sur le point de sortie préférentiel du magma. Si une éruption devait se déclencher suite à cette crise sismique, elle se déroulerait très probablement au niveau de ce cône sommital.
Le Lewotolo vu sur Google Earth |
Pour le moment, rien de particulier n'a été observé au sommet: l'activité fumerolienne, permanente, ne semble pas avoir été modifiée. Le passage en alerte niveau 2 s'accompagne d'une restriction de l'accès au sommet: il est recommandé de ne pas s'approcher à moins de 2 km.
Source: PVMBG
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