C'est ce que suggère une équipe internationale (USA-Tanzanie-Corée du Sud) menée par Sarah Stamps de l'Université Virgina Tech, dont les travaux ont fait l'objet d'un article dans le National Geographic il y a quelques jours. Ce groupe de scientifiques s'est intéressé plus particulièrement aux déformations que subit l'édifice et, pour cela, ils ont placé en juin 2016, puis à nouveau quelques mois plus tard, une série d'instruments visant à mesurer les déplacements fins du sol.
Il se trouve que les données récoltées par ces instruments indiquent que certaines parties de l'édifice semblent subir une légère inflation depuis le début d'année. Je précise "semble" car les données ne sont récoltées que depuis quelques mois et, de fait, il n'y a pas de "ligne de base" sur laquelle s'appuyer pour interpréter les variations détectées, puisque le volcan n'a jamais été monitoré avec précision (peut-être même ne l'a-t-il jamais été du tout). Ces déformations s'accompagnent par ailleurs, d'après l'équipe, de l'élargissement
d'une fracture sur le versant ouest du cône sommital, celui construit pendant l'éruption
de 2007-2008 au sommet du Lengaï. Cette fissure importante observée en février
2016 par Alex Molle d'Objectif Volcans, qui avait partagé dans les
commentaires du post précédent (et je l'en remercie!) le lien vers une vidéo faite à l'époque,
dans laquelle on peut voir cette ouverture béante assez
impressionnante. Il semble qu'elle soit apparue peu avant le passage d'Alex au sommet d'après son guide: sa formation remonterait donc à début 2016.
Ces variations ne sont bien sûr pas les seules indications qui font dire aux scientifiques que l'activité pourrait augmenter dans les mois ou années qui arrivent: les observateurs locaux parlent d'émissions de cendres de temps à autres par exemple, bien qu'il n'y ait pas de précisions les concernant, malheureusement.
Ce qui est intéressant c'est que cette phase de déformation constatée par les instruments depuis le début d'année, mais qui pourrait avoir commencé début 2016, se manifeste simultanément à la hausse globale d'activité suggérée par les images satellites, dont j'avais parlé à la fin du post précédent, hausse qui semble commencer vers août-septembre 2016. Il ne s'agit peut-être que d'une coïncidence, puisque les données satellites sont très partielles et que les données géophysiques manquent peut-être d'un peu de recul, mais elle tout au moins troublante.
En ce qui concerne l'activité actuelle, les images prisent par SENTINEL 2 et LANDSAT8 montrent que les émissions de carbonatites se sont poursuivies après la publication de mon précédent post fin juin, au moins jusque début juillet. On peut en effet noter sur l'image du 03 juillet (SENTINEL 2) la présence d'un signal thermique assez fort, signe d'une émission de carbonatite. Elle se déroulait au niveau du cône construit cette année au fond et en plein milieu du cratère sommital, mais plutôt sur le flanc sud-est de ce cône qu'à son sommet.
Une autre image réalisée cette fois le 12 juillet par LANDSAT 8 montre un signal thermique extrêmement faible, ce qui tendrait à indiquer que l'émission de carbonatite avait alors cessé, et probablement depuis peu de temps (quelques heures ou quelques jours). Les émissions de carbonatites sont donc toujours présentes mais ne sont pas continues.
L'équipe qui surveille les déformations de l'édifice ne croit pas qu'une activité éruptive accrue, type 2007-2008, pourrait directement menacer les sites paléo-anthropologiques présents à proximité du volcan (Olduwaï, Ngare Sero etc). Toutefois il n'est pas exclue que les dépôts de cendres d'une telle activité pourrait générer des écoulements boueux qui, eux, pourrait atteindre certains site, notamment celui de Ngare Sero. Ils ne peuvent pas non plus dire si cette future (potentielle) hausse d'activité se fera à court ou moyen terme, mais pour eux les déformations en cours en sont les prémices.
Il faudra donc rester vigilant dans les mois ou années qui arrivent.
Source: National Geograhic; SENTINEL 2 - ESA/Copernicus; LANDSAT 8 - NASA/USGS
Ce qui est intéressant c'est que cette phase de déformation constatée par les instruments depuis le début d'année, mais qui pourrait avoir commencé début 2016, se manifeste simultanément à la hausse globale d'activité suggérée par les images satellites, dont j'avais parlé à la fin du post précédent, hausse qui semble commencer vers août-septembre 2016. Il ne s'agit peut-être que d'une coïncidence, puisque les données satellites sont très partielles et que les données géophysiques manquent peut-être d'un peu de recul, mais elle tout au moins troublante.
En ce qui concerne l'activité actuelle, les images prisent par SENTINEL 2 et LANDSAT8 montrent que les émissions de carbonatites se sont poursuivies après la publication de mon précédent post fin juin, au moins jusque début juillet. On peut en effet noter sur l'image du 03 juillet (SENTINEL 2) la présence d'un signal thermique assez fort, signe d'une émission de carbonatite. Elle se déroulait au niveau du cône construit cette année au fond et en plein milieu du cratère sommital, mais plutôt sur le flanc sud-est de ce cône qu'à son sommet.
Une autre image réalisée cette fois le 12 juillet par LANDSAT 8 montre un signal thermique extrêmement faible, ce qui tendrait à indiquer que l'émission de carbonatite avait alors cessé, et probablement depuis peu de temps (quelques heures ou quelques jours). Les émissions de carbonatites sont donc toujours présentes mais ne sont pas continues.
Variations importantes, sur le court terme, de l'intensité du signal thermique émis par les carbonatites. Images: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus; LANDSAT 8 - NASA/USGS |
L'équipe qui surveille les déformations de l'édifice ne croit pas qu'une activité éruptive accrue, type 2007-2008, pourrait directement menacer les sites paléo-anthropologiques présents à proximité du volcan (Olduwaï, Ngare Sero etc). Toutefois il n'est pas exclue que les dépôts de cendres d'une telle activité pourrait générer des écoulements boueux qui, eux, pourrait atteindre certains site, notamment celui de Ngare Sero. Ils ne peuvent pas non plus dire si cette future (potentielle) hausse d'activité se fera à court ou moyen terme, mais pour eux les déformations en cours en sont les prémices.
Il faudra donc rester vigilant dans les mois ou années qui arrivent.
Source: National Geograhic; SENTINEL 2 - ESA/Copernicus; LANDSAT 8 - NASA/USGS
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