Nevados de Chillàn, Chili, 3212 m
Cela fait déjà quelques jours que l'activité est à nouveau en hausse sur cet édifice, au moins en ce qui concerne l'activité superficielle. Elle reste sur la même ligne que les phases précédentes: des explosions peu fréquentes, faibles à modérées, qui se déroulent au sommet du cône Arauco.
L'explosion d'hier matin, qui s'est produite à 10h50 (heure locale) a été particulièrement impressionnante et a généré un panache bien chargé en cendres qui a pu dépasser les 1000m de hauteur, notamment en raison de la quasi absence de vent sur le massif.Vue du panache de cendres depuis Arauco, au nord-ouest. Image: SERNAGEOMIN |
Observé par la webcam installée au nord-nord-est, et située près du sommet, on peut constater qu'à la base du panache se sont développés, sur une courte distance, de petits écoulements pyroclastiques*, long de quelques centaines de mètres pour le plus important.
Petits écoulements pyroclastiques "froids" en base de panache. Image: SERNAGEOMIN |
Ils sont probablement dus à la conjonction de plusieurs phénomènes: charge en cendres, faible température des produits libérés (gaz et cendres) qui implique une faible force ascensionnelle et donc une faible capacité d'entrainement vertical des cendres. La forme du cratère peut aussi jouer un rôle. La faible température des cendres et blocs projetés se constate aussi suite à leur dépôt au sol: bien qu'il y ait une couche de neige et que le sol soit humide, nul petit panache de vapeur, car les cendres ne sont pas assez chaudes pour la produire. Cela n'exclue pas au passage qu'une peu de magma soit présent, comme cela avait été observé en début d'année.
Quoi qu'il en soit ces explosions à répétitions modifient petit à petit la morphologie de la zone sommitale (on voit disparaitre des bouts de rebords de cratères par-ci par-là).
Pour le moment le niveau d'alerte ne change pas et reste au jaune. Il faudra attendre le prochain bulletin du SERNAGEOMIN pour avoir des détails plus techniques (sismicité, déformation) et voir si certains paramètres ont changé avant le départ de cette nouvelle phase, qui a débuté dans la nuit du 28 au 29 mai il me semble.
La première explosion de cette nouvelle phase s'est déroulée dans la nuit du 28 au 29 mai, avec projections d'abondants blocs à très haute température. Images: SERNAGOMIN |
* le terme "écoulement pyroclastique" n'est peut-être pas le plus adapté ici d'ailleurs.
Source: SERNAGOMIN
Copahue, Chili, 2953 m
Le niveau d'alerte, qui avait abaissé au vert courant avril, a été réévalué au jaune par le SERNAGEOMIN suite au retour, le 04 juin (ou peut-être le 03 juin, mais il faisait mauvais), d'émissions de cendres. Depuis la fin des émissions de cendres en février, le cratère sommital est resté le siège d'un dégazage abondant et à très haute température, assez chaud pour que les infrarouges produits soient repérés par la webcam installée à Caviahue, et ce malgré le passage en alerte verte. Mais ce système volcanique, marqué par un système hydrothermal très développé, reste instable et le rapport du SERNAGEOMIN qui indique le changement d'alerte, précise aussi que les paramètres géophysiques (sismicité, déformation) n'ont connu aucune évolution particulière avant cette nouvelle production de cendres.
Retour des émissions de cendres le 04 juin. Image: SERNAGEOMIN |
Cette activité reste modérée, et la production de cendres est discontinue: il n'est pas certain qu'il s'agisse d'une activité magmatique ou phréatomagmatique, peut-être n'est-elle que phréatique.
Source: SERNAGEOMIN
Fuego, Guatemala, 3763 m
La cinquième phase paroxysmale de l'année a débuté au Fuego, après plusieurs jours d'une progressive montée en puissance de l'activité explosive strombolienne sommitale. Comme à chaque fois les volcanologues ont constaté une hausse du trémor alors qu'en surface s'accentuait la fréquence de l'intensité des explosions. Puis a commencé à se former une première coulée dans la ravine Ceniza, longue maintenant de 1200 m, puis une autre dans la ravine Santa Teresa, longue de 400 m environ. Quand aux explosions sommitales, elles sont maintenant tellement rapprochées qu'on peut quasiment parler de fontaine de lave, haute d'environ 400m elle-aussi d'après les observateurs de l'INSIVUMEH. Le panache de cendres produit par cette activité soutenue monte à plus de 3000m de hauteur. Le communautés de San Pedro Yepocapa, Panimaché, La Morelia, situées à l'ouest et au sud-ouest sont affectées par les chutes de cendres.
Le cinquième paroxysme de 2017 est en cours. Image: INSIVUMEH |
Le dernier bulletin spécial précise par ailleurs que des écoulements pyroclastiques ont dores et déjà été observés, dans l ravine Santa Teresa (Nord-ouest du massif), donc au même endroit que lors du paroxysme précédent, il y a un mois. On peut d'ailleurs noter au passage, grâce aux données du MIROVA, que les paroxysmes continuent de se produire à une fréquence d'une régularité quasi horlogère: chaque pic du graphique ci-dessous correspond à l'un d'entre eux e il ya environ 1 mois entre chaque (ça varie un peu tout de même).
12 paroxysmes se sont produits au cours de l'année écoulée, soit en moyenne un par mois. Image: MIROVA |
A noter en fin qu'en raison de très très fortes pluies qui se sont abattues sur le volcan, des lahars impressionnants se sont mis en place, transportant troncs d'arbres et blocs de roches pouvant aller jusqu'à 3 mètres de large. Les écoulements boueux eux-même pouvaient faire jusqu'à 35 m de large et plus de 3 mètres de hauteur. ils sont descendu de la ravine Santa Teresa et ont été alimentés par le dépôts de cendres du paroxysme précédent.
Belle activité, à suivre évidemment.
Source: INSIVUMEH
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