Et la classification de cette activité comme purement magmatique ne fait plus de doute en tout cas, à la vue des dernières images publiées par le SERNAGEOMIN suite à un survol de contrôle effectué hier.
J'avais fait un point il y a peu sur le cône qui s'est, au cours de ces deux dernières années, édifié dans le cratère El Agrio. L'activité semblaient rester relativement soutenue et des projections à très haute températures pouvaient même parfois être observées sur les images des webcam. Le SERNAGEOMIN avait par ailleurs publié un bulletin dans lequel une augmentation de l'activité interne courant juin était décrite comme le résultat d'une intrusion magmatique, dont une petite partie était expulsée vers la surface du globe sous forme de cendres et de bombes.
Or lors d'un survol effectué hier, 03 juillet, les volcanologues Chiliens ont pu constater la présence, à l'intérieur du cône de cendres (celui de la vidéo dans le post précédent), d'un imposant spatter-cône, une belle bouche à canon au sommet de laquelle jaillissent les cendres et les bombes. Difficile d'apprécier ses dimensions réelles mais 2 ou 3 dizaines de mètres au moins de hauteur ne me parait pas invraisemblable.
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| La masse sombre du spatter-cône, lovée dans le cône de cendres, observée le 03 juillet. Image: SERNAGEOMIN |
Comment sait-on qu'il s'agit d'un spatter cône? Les pentes sont extrêmement raides, plus que les 35° qui caractérisent les pentes maximales des cônes de scories classiques. Ces derniers ne sont au final que des tas de fragments (lapillis, cendres, bombes etc), or la pente d'équilibre d'un tas de fragment est d'environ 35° et sera la même qu'il s'agisse de fragments de lave, de sable, de terre ou de gravier etc. Or pour atteindre des pentes aussi fortes il faut que les fragments de lave soient collés, donc encore mous et donc à haute température lorsqu'ils s'accumulent. Ils se soudent alors à chaud, s'agglutinent: c'est la caractéristique des spatter-cones.
Belle image: ça donne envie d'y aller!
Source: SERNAGEOMIN
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