L'activité éruptive se poursuit, toujours essentiellement effusive même si une petite activité explosive, strombolienne, se poursuit au sommet.
La coulée de lave reste en effet toujours plutôt bien alimentée, et continue d'illuminer le haut versant sud-est du majestueux stratocône. Mais en comparant (ligne pointillée rouge de l'image ci-dessous)
avec des images prisent en début de mois on se rend compte qu'elle est actuellement moins longue: le débit de cette coulée est donc actuellement stable mais un peu plus faible semble-t-il qu'il y a une dizaine de jours.
Sur cette même comparaison d'images, toutes deux prisent depuis le sud-est de l'édifice, on peut aussi noter sur la plus récente que la partie visible de la coulée est nettement détachée du sommet. Cela provient du fait que la partie haute de la coulée a formé un tunnel, qui bloque les rayonnement visibles et infrarouges émis par lave. Ces derniers ne peuvent donc se propager librement dans l'atmosphère, et atteindre le capteur de la webcam pour apparaitre sur les images, qu'au débouché de ce tunnel.
La coulée de lave, les 07 et 13 mai, vue depuis le sud-est. Images: KB-GS-RAS |
Il semble que les quelques écoulements pyroclastiques observés le 03 mai dernier aient été les seuls dans leur genre.
Le niveau d'alerte aviation est maintenu à l'orange par le KVERT.
Sources: KVERT; KB-GS-RAS
Kilauea, Etats-Unis, 1222m
L'éruption effusive se poursuit, en tout point semblable dans son déroulement à ce qu'il se passe depuis le mois de juin 2014. Au sommet, dans la caldera d'Halema'uma'u, le magma continue d'alimenter et de maintenir la présence du lac de lave qui occupe le cratère apparu en mars 2008. Son niveau varie en fonction des apports en magma, qui n'est jamais parfaitement stable, et il déborde parfois sur le petit plancher, qui s'était partiellement effondré début avril et se trouve à une trentaine de mètres sous le plancher de la caldera.
Plus au nord-est, à une vingtaine de kilomètres du lac de lave, une partie du magma continue de parvenir jusqu'au cône du Pu'u O'o où il parvient à sortir en plusieurs endroits.
Sur le cône lui-même on peut noter divers points de sortie dont le plus à l'ouest est actif en permanence avec la présence d'un lac de lave très actif, large de 25 m. Les variations de niveau de ce dernier ont permis, grâce à des débordements successifs, de construire un petit cône édifié par l'accumulation de courtes coulées de lave, et au sommet duquel réside le lac de lave. il s'agit donc d'un lac perché ("perched pond" chez les anglosaxons). Observer ce lac doit être absolument magique!
Le lac de lave perché du Pu'u O'o, photographié le 09 mai. image: HVO/USGS |
Sur le plancher du cratère du Pu'u O'o, au pied de son mur sud, des évents continuent de servir, lorsque le niveau de magma est assez haut dans les conduits, d'échappatoire pour ce dernier. On assiste alors à des épisode d'effusion qui recouvrent le plancher d'une croute de lave lisse, type "pahoehoe". Difficiles à observer avec les images normales, cela devient plus évident en imagerie thermique.
Débordement de lave sur la plancher du Puu' O'o du 11au 13 mai. Images: HVO/USGS; Gif: Culture Volcan |
Enfin, à l’extérieur du cône Pu'u' O'o, à la base de son versant nord-est, l'évent ouvert en juin 2014 continue de laisser s'échapper une partie du magma qui emprunte un vaste réseau de tunnel et ressort à plusieurs kilomètres de distance. Le front qui avait commencer à progresser le long d'un lit de rivière fin mars s'est arrêté. Les front actifs les plus éloignés sont maintenant à moins de 6 km de leur source, au lieu de 7 km auparavant.
Source: HVO/USGS
Santa Maria-Santiaguito, Guatemala, 3772 m (mis à jour 16 mai)
L'activité sur le volcan est encore importante, plus que la normale. Une nouvelle émission de cendres, forte, s'est produite le 14 mai au matin à 07h51 (heure locale), générant une colonne de cendres qui a atteint 4000 à 4500 m d'altitude environ (soit entre 1500 et 2000 m de haut). Elle est décrite par le CONRED notamment comme modérée, bien que les images soient plutôt impressionnantes, comme pour les émissions de cendres précédentes. Et comme pour les précédentes phases de ces dernières semaines, l'activité a généré des écoulements pyroclastiques qui sont, cette fois, descendus sur 2000m de longueur pour les plus importants. Des chutes de cendres ont suivi l'activité, essentiellement dans les zones situées au sud-ouest (Nuevo Palmar, San Felipe Retalhuleu, Aldea Loma Linda, San Marcos Palajunoj, El Patrocinio etc).
Le panache de cendres et l'écoulement pyroclastique générés le matin du 14 mai. Image: Luis Juarez, depuis Quatzaltenango |
Le bulletin spécial de l'INSIVUMEH parle de blocs (pas de taille précisée) projetés et retombés à 3 km de distance: difficile après ça de douter qu'il y a bel et bien des explosions importantes.
Mise à jour 16 mai 2016, 07h03
Un bulletin spécial de l'INSIVUMEH publié en soirée indique que l'activité sur le dôme Caliente reste importante. En fin d'après-midi le 15 mai, vers 17h45, une nouvelle explosion, assez importante, s'est produite, générant un panache qui a cette fois atteint l'altitude de 5000m. Simultanément se sont mis en place de multiples écoulements pyroclastiques dont les plus longs ont atteint 2km. Le son de l'activité a été entendu dans un rayon de 30 km
L'explosion au soir du 15 mai. Image: auteur inconnu, via CONRED |
Cette activité, intense par rapport à l'activité habituelle sur ce volcan, n'est toutefois au source de risques et de problèmes que dans la zone proximale du volcan. En particulier les fincas (plantations, exploitations) de café qui se trouvent au pied de son versant sud se trouvent à proximité des zones de danger.Pour les zones plus éloignées le principal problème provient des chutes de cendres produit par l'activité. Et sur le court-moyen terme, c'est au niveau des rivières qui descendent du volcan qu'il faudra faire attention car les cendres de cette activité pourront participer à la formation des lahars.
Sources: INSIVUMEH; CONRED Luis Juarez
J'aime bien le Santiaguito! Sympa de voir un volcan se reconstruire en direct après que le cône initial ait été à moitié pulvérisé par une éruption plinienne.
RépondreSupprimerD'un sens, ça fait bien penser au Rindjani ou à l'Anak Krakatau, ces deux volcans qui se sont autodétruits d'une façon à peu prés similaire, explosion et effondrement en caldera... A présent un nouveau petit stratovolcan se forme à la place de celui qui a été détruit... il grandit, grandit.... et ré-explosera de la même façon que son prédecesseur lorsque le système magmatique qui l'alimente aura atteint le développement suffisant pour devenir à nouveau instable...
Les volcans, c'est un peu comme les arbres, ou l'économie, ils ne montent jamais jusqu'au ciel.. Ils font boum avant! (et se reconstruisent, pour refaire boum!)... Tout est cyclique!
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