Vous aurez peut-être constaté que je ne parle plus du Sakurajima, mais d'Aira-Sakurajima. Loin d'être une fantaisie de ma part, cela vient juste du fait que je me suis calé sur l’appellation officielle du Global Volcanism Program, qui a tout simplement enlevé Sakurajima pour parler, à la place, d'Aira. Il s'agit, pour le détail, de la caldera dans laquelle le stratocône du Sakurajima s'est formé et le GVP prend donc en compte le système volcanique global. Peut-être
penserez-vous qu'il s'agit d'un détail: il n'en est rien car cela implique que, pour les volcanologues, même si le Sakurajima est actuellement le seul évent actif de la caldera, il peut arriver que d'autres évents s'y ouvrent ailleurs dans le futur. C'est la même chose pour d'autres systèmes calderiques: caldera du Tengger (aucune fiche "Bromo" n'existe au GVP) ou Crater Lake pour n'en citer que deux autres célèbres.
Bref: pour l'heure c'est bel et bien le stratocône du Sakurajima qui est la zone active de la caldera. Après l'explosion* du 05 février le volcan en a produit de nouvelles, après une pause les 06 et 07 février, dès le 08 au matin, puis en fin d'après-midi et la nuit du 08 au 09. Systématiquement plus faibles, elles n'en sont toutefois pas moins le signe que le système volcanique est actuellement moins stable que depuis novembre-décembre dernier.
Quelques-unes des explosions des 08 et 09 février. Images: MBC |
La vidéo ci-dessous montre l'une des explosions du 08 février au matin: merci à Shérine France pour le lien.
Après l'explosion du 05 février le niveau d'alerte avait été logiquement repassé à 3 (sur une échelle de 1 à 4).
* inutilement décrite comme spectaculaire (SciencePost; Le Parisien; Maxiscience), impressionnante (Le Figaro, Huffington Post), ou encore (une mauvaise habitude d'humaniser les objets et phénomènes naturels) considéré comme "la colère" du Sakurajima (Paris Match) alors qu'il ne s'agissait que d'une explosion plutôt modeste en réalité.
Sources: MBC; JMA; Shérine France
Fuego, Guetamala, 3763m
Autre édifice dont l'activité montre les signes d'une montée en puissance. Dès le 06 février après-midi deux coulées de lave ont occupé les ravines Las Lajas et Trinidad. Mais actuellement seule celle de Las Lajas (versant sud-est) reste active avec une longueur de 900m environ. Sa lueur est visible sur les images de nuit de la webcam installée au poste d'observation de l'INSIVUMEH, à Panimaché.
Fuego, Guetamala, 3763m
Autre édifice dont l'activité montre les signes d'une montée en puissance. Dès le 06 février après-midi deux coulées de lave ont occupé les ravines Las Lajas et Trinidad. Mais actuellement seule celle de Las Lajas (versant sud-est) reste active avec une longueur de 900m environ. Sa lueur est visible sur les images de nuit de la webcam installée au poste d'observation de l'INSIVUMEH, à Panimaché.
Pour le moment l'activité reste supérieure à la normale pour ce volcan (explosions plus fréquentes, coulée active) mais n'a pas encore donné de paroxysme.
Affaire à suivre.
Sources: INSIVUMEH; Graig Wait
Turrialba, Costa-Rica, 3340 m
Encore un autre édifice pour lequel le système d'alimentation reste instable. A plusieurs reprises depuis fin janvier (30 janvier, 02 février, 06 et 08 février) l'édifice a de nouveau produit de petites émissions de cendres, sans conséquences pour les habitants proches. Elles n'en demeurent par moins, là encore, le signe que l'équilibre n'est pas encore rétablit à l'intérieur de l'édifice.
Je n'ai rien trouvé concernant l'origine des cendres (magma neuf et/ou lave ancienne pulvérisée?) mais l'OVSICOR-UNA a, dès le 22 janvier, noté une augmentation légère de la sismicité et de la concentration en SO2 émis par le volcan. Il semble donc que des fluides magmatiques soient parvenus à transiter vers la surface, et provoquent cette faible activité superficielle.
Là encore: affaire à suivre!
Source: OVSICORI-UNA
Tengger-Bromo, Indonésie, 2329 m
L'activité éruptive continue sur le célèbre cône de cendres. Elle semble avoir cependant légèrement évolué car, maintenant, des bombes incandescentes sont projetées hors du cône jusqu'à mi-pente, dans toutes les directions (de facto celle de l'escalier d'accès). Cette activité semble strombolienne, mais sans détails il est difficile d'être sûr: sur une photo, toutes les explosions qui projettent des fragments incandescents forment des paraboles en pause longue, qu'il s'agisse des explosions stromboliennes, vulcaniennes, les phases d'Ash Venting sur les dômes de lave etc.
Projections incandescentes hors du cône du Bromo le 08 février. Image: Øystein Lund Andersen |
En réponse à la crise touristique que connait le site depuis le départ de l'éruption, boudé plus en raison de l'annonce de la fermeture de l'accès au cône qu'à cause d'éventuels risques liés à l'activité, les hôteliers ont décidé de pratiquer une baisse drastique de leurs tarifs (jusqu'à -50%, ce qui donne des chambres à environ 120 000 roupies/nuit, soit 7.8€) afin de tenter de stimuler l'afflux de visiteurs.
Le niveau d'alerte reste à 3, sur une échelle de 1 à 4.
Sources: Øystein Lund Andersen; Presse Indonésienne
Sakurajima : depuis la dernière éruption je retourne voir la webcam de temps en temps... et il semble y avoir une activité en pointillés mais relativement soutenue tout de même. Ce matin au japon 3 explosions d'affilée (5:54, 6:00 et 6:14 modestes mais nombreuses en gros) ce qui ne ressemble pas à ce que nous avons connu les années passées (seulement 3 ou 4 grosses par 24h, mais plus grosses certes). J'ai hâte d'y retourner !!
RépondreSupprimerBonjour Pascal.En effet le rythme des explosions est redevenu plus important, même si leur intensité ne l'est pas forcément (quelques assez grosses quand même de temps en temps).
SupprimerBonne journée :-)
CV