L'IGEPN a émis hier un bulletin spécial concernant ce volcan. Depuis plusieurs semaines maintenant l'activité interne reste au-dessus de sa normale, sans être très intense non plus: elle est donc décrite actuellement dans les bulletins comme "modérée-haute". Il faut noter que cette activité était décrite fin septembre comme "modérée" puis début octobre comme "élevée" et c'est vrai qu'à plusieurs reprises depuis le début du mois des chutes de cendres, faibles, ont été décrites dans plusieurs villages
alentours. Le volcan malheureusement était à chaque fois dans les nuages, ce qui a empêché d'observer l'intensité réelle de l'activité en surface. Après un léger affaiblissement, l'activité interne au volcan a recommencer à augmenter dans les derniers jours, en particulier les vibrations liées aux mouvements de fluides. Elle a donné lieu à un premier bulletin spécial au cours de la journée d'hier dans lequel on apprenait que des émissions relativement fortes de cendres avaient repris.
alentours. Le volcan malheureusement était à chaque fois dans les nuages, ce qui a empêché d'observer l'intensité réelle de l'activité en surface. Après un léger affaiblissement, l'activité interne au volcan a recommencer à augmenter dans les derniers jours, en particulier les vibrations liées aux mouvements de fluides. Elle a donné lieu à un premier bulletin spécial au cours de la journée d'hier dans lequel on apprenait que des émissions relativement fortes de cendres avaient repris.
Panache de cendres du Tungurahua hier. Image: IGEPN |
Dans le second bulletin spécial d'hier cette nouvelle phase d'émissions de cendres, résultat d'une activité explosive, a été décrite. Les volcanologues ont notamment pu constater que les explosions étaient parfois assez fortes pour expulser hors du cratère une quantité non négligeable de fragments incandescents. Des chutes de cendres ont accompagné cette phase: comme à l'accoutumée, elles ont affecté des villages qui font face aux flancs ouest et sud-ouest (Mocha, Pillate, Choglontus).
Projection de blocs incandescents. Image : IGEPN |
Source: IGEPN
Cotopaxi, Equateur, 5911m
Depuis plusieurs jours les émissions de cendres ont repris sur le volcan: elles étaient de nouveau visibles à la webcam dès le 05 octobre (et il y a même une petite bouffée le 28 septembre). Au tout début du mois l'incandescence qui avait été photographiée fin septembre a commencé à devenir bien visible à la webcam installée par l'IGEPN à Sincholagua (en face du versant nord). Puis elle n'a de nouveau plus été observable via cette webcam, du moins plus de façon continue (elle apparait de temps à autres sur les images, jamais très forte et peu fréquente).
Les émissions de cendres ont donc repris mais elles non plus ne sont pas continues, en tout cas pas pour l'instant. Depuis leur retour, donc le 05 octobre, elles se sont manifestées part "vagues", chacune produisant un panache de teinte plutôt marron ce qui pourrait être le signe que les roches anciennes et altérées (oxydées) sont toujours très majoritaires dans les produits. Ce n'est qu'une idée car seule l'analyse des dépôts, évidemment, peut apporter des informations sur la composition des cendres. En fonction de l'intensité de l'activité dans le cratère, et de la force des vents, le panache a pu s'élever entre 500 et 2500m au-dessus de l'édifice.
Cette nouvelle phase d'activité coïncide avec une émission plus importante de SO2, gaz en provenance du magma responsable de cette crise.
Dans un rapport spécial édité le 07 octobre les volcanologues de l'IGEPN concluent que l'ensemble des observations va plutôt dans le sens de leur scénario noté "a", à savoir: des remontées successives de petites quantités de magma, qui produisent l'activité en surface. Le magma peut atteindre librement la surface, sans rencontrer de blocage particulièrement important. La pression se libère donc , comme au Tungurahua actuellement, par à coups qui se manifestent sous la forme de crises éruptives à répétition mais d'une intensité modérée. Le risque qu'il y est des explosion importantes n'est pas exclue: des bombes peuvent retomber dans un rayon de 2 km autour du cratère. Mais elles restent peu fréquentes.
Pour moi une question subsiste tout de même: le magma responsable de cette activité s'évacue-t-il ou non? C'est-à-dire: de quoi sont faites les cendres qui sont actuellement émises? Car si il n'y a que très peu de magma juvénil dans les panaches, que devient-il, où se stocke-t-il? Je n'ai pas vu de résultats d'analyses de cendres dans les rapports, raison pour laquelle je me pose cette question.
Source : IGEPN
Copahue, Chili, 2965m
On reste en Amérique du Sud avec cette fois un point sur l'activité du Copahue. Celle-ci a un peu évolué depuis mon précédent post avec l'apparition, le 02 octobre* d'émissions de cendres. Là encore il ne s'agit pas d'une émission continue de cendres mais de "bouffées", qui peuvent durer quelques heures. Autant les premières étaient relativement diluées, autant l'émission qui a eu lieu hier a produit un panache avec une charge en cendres relativement importante: l'activité à l'origine de ce panache semble donc un peu plus intense. Petite comparaison d'images, l'une prisel e 03 octobre, l'autre prise le 11.
Dans le cratère, en lien avec ces émissions de cendres, une incandescence est toujours visible.
Dans un rapport édité le 02 octobre les volcanologues du SERNAGEOMIN avaient indiqué qu'il n'y avait aucune déformation particulière, et une sismicité modérée, associée avec la situation en cours. Dans un autre rapport publié le 06 octobre, ces mêmes volcanologues indiquent que la situation n'a pas changé sur le fond: l'activité actuelle semble plus liée à une déstabilisation du système hydrothermal** qu'à une arrivée de magma. Il faudra attendre les prochains rapport pour savoir si, depuis, cette situation a changé, en même temps que l'activité en surface (peut-être y aura-t-il des informations concernant la composition de cendres).
Les niveaux d'alertes, volcanique et institutionnels, restent au jaune car la sismicité reste globalement modérée.
* j'avais fait passer un image en date du 03 octobre via twitter, mais je me suis rendu compte qu'il y a eu une bouffée, peu chargée en cendres, le 02 au soir.
** toute la zone à l'intérieur de l'édifice où l'eau (pluie, neige fondue etc) infiltrée est chauffée et mélangée avec des fluides (gaz divers) en provenance de zones profondes du volcan et à des composés dissouts au contact des roches.
On reste en Amérique du Sud avec cette fois un point sur l'activité du Copahue. Celle-ci a un peu évolué depuis mon précédent post avec l'apparition, le 02 octobre* d'émissions de cendres. Là encore il ne s'agit pas d'une émission continue de cendres mais de "bouffées", qui peuvent durer quelques heures. Autant les premières étaient relativement diluées, autant l'émission qui a eu lieu hier a produit un panache avec une charge en cendres relativement importante: l'activité à l'origine de ce panache semble donc un peu plus intense. Petite comparaison d'images, l'une prisel e 03 octobre, l'autre prise le 11.
Évolution de l'intensité des émissions de cendres entre les 03 et 11 octobre. Images: SERNAGEOMIN |
Dans le cratère, en lien avec ces émissions de cendres, une incandescence est toujours visible.
Dans un rapport édité le 02 octobre les volcanologues du SERNAGEOMIN avaient indiqué qu'il n'y avait aucune déformation particulière, et une sismicité modérée, associée avec la situation en cours. Dans un autre rapport publié le 06 octobre, ces mêmes volcanologues indiquent que la situation n'a pas changé sur le fond: l'activité actuelle semble plus liée à une déstabilisation du système hydrothermal** qu'à une arrivée de magma. Il faudra attendre les prochains rapport pour savoir si, depuis, cette situation a changé, en même temps que l'activité en surface (peut-être y aura-t-il des informations concernant la composition de cendres).
Les niveaux d'alertes, volcanique et institutionnels, restent au jaune car la sismicité reste globalement modérée.
* j'avais fait passer un image en date du 03 octobre via twitter, mais je me suis rendu compte qu'il y a eu une bouffée, peu chargée en cendres, le 02 au soir.
** toute la zone à l'intérieur de l'édifice où l'eau (pluie, neige fondue etc) infiltrée est chauffée et mélangée avec des fluides (gaz divers) en provenance de zones profondes du volcan et à des composés dissouts au contact des roches.
Source: SERNAGEOMIN
Bonjour,
RépondreSupprimerA propos du Cotopaxi: Pour moi une question subsiste tout de même: le magma responsable de cette activité s'évacue-t-il ou non? En effet, jusqu’à preuve du contraire, NON, donc le comparer au Tungurahua est peut être un peu optimiste, pour l'instant ça relève plutôt du wishful thinking....
Vendredi matin il y a eu une émission de cendre noire comme du charbon, visibilité quasi nulle sur la panaméricaine.
Cordialement,
Arno