Au Guatemala, les volcans Santiaguito et Fuego font parler d'eux

La journée d'hier a été un peu chargée de l'autre côté de l'atlantique avec la publication de deux rapports spéciaux par l'INSIVUMEH, organisme en charge de la surveillance des aléas naturels, dont le volcanisme.

Fuego, Guatemala, 3763 m

L'INSIVUMEH a publié un rapport spécial qui indique que la sismicité connait actuellement une phase

de hausse. Ceci s'accompagne depuis quelques jours, au moins le 26 septembre, de l'apparition de coulées de lave. Celles-ci sont le résultat du progressif débordement de la lave à partir du cratère sommital.

Deux coulées sont donc alimentées: l'une au sud, l'autre sur le flanc ouest, dans les ravines Trinidad et Santa Teresa, régulièrement touchées par ces manifestations.

Les deux coulées de lave actuellement alimentées sur le volcan Fuego. Image: INSIVUMEH/USAID/Michigan Tech

Bien sûr l'activité explosive habituelle, strombolienne, n'est pas en reste: les explosions sont assez puissantes, relativement fréquentes et font vibrer, comme souvent en période d'activité un peu plus intense que l'habituelle, les carreaux des fenêtres dans les villages alentours.

L'activité strombolienne et les deux coulées, le 27 septembre.Image: INSIVUMEH

Rien ne dit que l'activité va continuer de monter en puissance: après tout, celle qui a eu lieu début août n'a mené à rien (et il y en a eu d'autres cette année). Mais chaque crise de ce type qui débute au Fuego porte aussi le potentiel de monter en puissance et donner naissance à des phases paroxysmales, avec écoulements pyroclastiques, comme en février dernier par exemple.

Pour l'heure une vigilance accrue est de mise, car l'activité reste intense.

Source : INSIVUMEH/USAID/Michigan Tech

Santa Maria/Santiaguito, Guatemala, 3772 m

A seulement 80 km plus à l'ouest du Fuego, le "Caliente", mini stratocône du Santiaguito, a fait des siennes hier. Le CONRED et l'INSIVUMEH ont en effet alerté en cours de matinée (locale) qu'une série d'effondrements avaient eu lieu depuis le sommet du Caliente, produisant des écoulements pyroclastiques. Ces derniers sont partie sur le versant Est mais ce dernier menant rapidement à une petite falaise, ils ont bifurqué vers le sud-est, suivant grosso modo le tracé de la coulée visqueuse qui avait fait son apparition suite au paroxysme de mai 2014. Les informations transmises sont peu précises dans l'ensemble mais elles suggèrent qu'une extrusion ayant rempli le sommet du Caliente, elle aurait commencé à déborder et, instable dans le pente, aurait généré les écoulements pyroclastiques d'hier.

Le plus long d'entre semble avoir atteint les 5 km de long, ce qui est loin d'être négligeable.

Il faut se souvenir que fin août dernier le CONRED et l'INSIVUMEH avaient alerté sur le fait que l'édifice connaissait une hausse de son activité.

Le front d'un écoulement pyroclastique, peut-être photographié depuis le post d'observation OFVGO, situé à 6 km du sommet du Caliente. Image: INSIVUMEH

VOLCÁN SANTIAGUITO. De acuerdo al boletín vulcanológico especial # 75-2015 de INSIVUMEH, el volcán Santiaguito registró...
Posted by Conred on mardi 29 septembre 2015

Il ne semble pas y avoir eu de conséquences particulièrement graves dans les zones habitées alentours. Mais la mauvaise météo qui sévit le pays en ce moment fait craindre que des lahars ne prennent naissance à partir des dépôts de cette activité.

Pour l’anecdote la coulée visqueuse qui s'est mise en place après le paroxysme du 09 mai et jusqu'à cette année est maintenant visible sur Google Earth.

La coulée visqueuse de 2014-2015 sur Google Earth.

Sources : CONRED; INSIVUMEH; Merci à Shérine France