L'activité dans la Caldera de Cha continue mais semble être maintenant au ralenti. Après la légère hausse constatée par les volcanologues en décembre, elle a progressivement diminué. Actuellement l'ensemble des coulées dans la caldera sont à l'arrêt, bien qu'encore à très haute température. Il semble donc que l'alimentation ait cessé au niveau de la fissure pour le moment. C'est quelque chose de très
récent puisque au 3 janvier le MODVOLC relevait encore des signaux thermique dans la caldera, malgré une très légère couche de nuages sur l'île.
récent puisque au 3 janvier le MODVOLC relevait encore des signaux thermique dans la caldera, malgré une très légère couche de nuages sur l'île.
Signaux thermiques repérés le 03 janvier. image: MODVOLC |
Sur la fissure elle-même les volcanologues continuent de décrire des émissions de gaz modérée formant un panache de quelques centaines de mètres de haut. Des explosions, faibles, sont toujours présentes et, parfois, quelques cendres parviennent à chuter sur la ville de Sao Felipe. Avant de s'arrêter le lobe nord de la coulée ouest a tout de même partiellement détruit fin décembre-début janvier une dernière maison à Ilhéu de Losna.
Mise à jour 07 janvier
L'activité a connu un regain de vigueur hier avec la mise en place d'une petite colonne de cendres haute de 1500m, observée depuis la ville de Sao Felipe, et par les équipe de le l'Observatoire et de la protection civiles. Ils sont en effet monté dans la caldera pour observer le phénomène et ont pu constater qu'en plus de cette activité explosive plutôt modeste, une courte coulée (50m) avait pu se mettre en place. Il semble que cette phase se soit arrêtée rapidement. A la presse la volcanologue Capverdienne Sonia Silva a expliqué que ces courtes phases de recrudescence ne remettent pas en cause le pronostic de la fin d'éruption, qui reste le scénario le plus probable pour le moment, au vu des différents signaux récoltés et des observations de terrain.
Sources: MODVOLC; Fogonews; OVCV
Hunga Tonga-Unga-Ha'apai, Tonga, 149 m
L'activité se poursuit sur ce volcan partiellement émergé. Sur les images du satellites MODIS, lorsque la couverture nuageuse n'est pas trop dense, on peut toujours voir le panache de "vapeur" et la tâche colorée qui signent la présence de l'activité éruptive. Dans la presse locale c'est le néant: pas une image, pas une info.
Eruption du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha'apai, 03 janvier 2015. Image! MODIS/NASA |
Les images fournies par le satellite LANDSAT 8 permettent de préciser l'endroit où se déroule l'éruption. Il s'avère qu'il est différent du site des deux précédentes éruptions (1988 et 2009).
Le sommet du volcan et coupé, tronqué, par une caldera large d'environ 6 km. A l'intérieur de celle-ci l'activité volcanique a édifié plusieurs cônes situé non loin de la bordure. Deux émergent: les îles Hunga Tonga et Hunga Ha'apai tandis qu'un troisième cône est presque complètement immergé, bien qu'en réalité de fragiles îlots battus par les vagues , visibles sur Google Earth, en marquent le sommet.
L'éruption de 1988 s'était déroulée non loin du rebord sud de la caldera, le long d'un fissure. L'éruption était resté complètement sous-marine et n'avait créé aucune terre, le site de l'éruption étant trop profondément émergé (plus de 200m si l'on regarde les cartes bathymétriques). Elle s'était ouverte à la base du flanc sud-est, situé sous l'eau, du cône Hunga Ha'apaiet seuls quelques fragments de roches, ainsi qu'une tâche d'eau colorée et un peu de vapeur étaient observables (un peu la même chose qu'à El Hierro en 2011).
En 2009 l'activité éruptive s'est à nouveau déroulée sur le cône Hunga Ha'apai mais cette fois la fissure s'est ouverte en coupant l'île en deux: l'éruption s'est déroulée à faible profondeur et donc en partie à l'air libre, d'où les images spectaculaires de l'activité surtseyenne* que j'avais transmises dans mon post précédent.
Pour cette nouvelle éruption le cône actif affecté est toujours le Hunga Ha'apai mais cette fois l'activité semble se dérouler plutôt à la base du flanc nord-est, peut-être au niveau du col qui sépare le Hunga Tonga et le Hunga Ha'apai. Ci-dessous l'image Landsat 8 annotée et une carte bathymétrique que j'ai faite pour l'ACTIV mappée sur Google Earth mpermettent de visualiser (approximativement) l'endroit. L'inconnue étant: s'agit-il là encore d'une éruption fissurale ou non?
Sources: MODIS/NASA; LANDSAT 8/USGS; ACTIV
*: pourquoi "d'où''? Lorsqu'une éruption se déroule sous l'eau sa virulence dépend de l'épaisseur del a tranche d'eau. Trop profond, l'éruption est étouffée par la pression qui empêche les gaz de sortir brutalement, et la chaleur est dissipée pour chauffer l'eau environnante sans possibilité de vaporisation de masse. L'éruption est dite alors "Tangaroaïenne". Si l'épaisseur d'eau n'est pas trop forte ni trop faible, alors l'activité explosive peut se manifester car les gaz ne sont plus écrasés par la pression de l'eau. Par ailleurs l'eau en contact avec le magma peut se vaporiser brutalement et augmenter l'explosivité de l'éruption: l'activité est site "surtseyenne".
*: pourquoi "d'où''? Lorsqu'une éruption se déroule sous l'eau sa virulence dépend de l'épaisseur del a tranche d'eau. Trop profond, l'éruption est étouffée par la pression qui empêche les gaz de sortir brutalement, et la chaleur est dissipée pour chauffer l'eau environnante sans possibilité de vaporisation de masse. L'éruption est dite alors "Tangaroaïenne". Si l'épaisseur d'eau n'est pas trop forte ni trop faible, alors l'activité explosive peut se manifester car les gaz ne sont plus écrasés par la pression de l'eau. Par ailleurs l'eau en contact avec le magma peut se vaporiser brutalement et augmenter l'explosivité de l'éruption: l'activité est site "surtseyenne".
Kilauea, Etats-Unis, 1222m
La situation sur le volcan n'a pas beaucoup évolué depuis mon précédent post. La coulée qui menace la zone commerciale de Pahoa s'est plutôt élargie sous l'effet de la formation de nombreux lobes latéraux plutôt qu'elle n'a progressé vers les zones occupées. Elle a seulement coupé fin 2014 une voie part-feu ouverte dan la forêt au-dessus du supermarché. La bonne nouvelle en ce début d'année c'est que la partie la plus active de cette coulée se situe depuis peu à environ 2 km en amont, et sur le rebord nord, de la coulée (zone marquée "additional breakouts upslope of tip" sur la carte ci-dessous).
Avec de la chance l'alimentation de la coulée laissera donc de côté la trajectoire qui l'amène sur la zone commerciale et la fera arriver dans une zone bien moins critique, car moins habitée, située plus au nord.
L'autre possibilité, moins drôle à envisager mais tout de même envisageable, c'est qu'il y ait assez de lave pour alimenter les deux zones (la nouvelle qui part vers le nord ET celle qui s'est arrêtée à quelques centaines de mètres du supermarché, marquée "Breakouts behind stalled tip")...Il ne reste qu'à attendre et voir.
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Cartographie de la coulée grâce à une image satellite du satellite EO1 (capteur ALI) prise le04 janvier. Image: HVO/USGS |
Source: HVO/USGS
Etna, Italie, 3330m
L'activité s'est un peu calmée au sommet de l'Etna, sans toutefois être revenue au silence complet. La Voragine a continué de manifester hier les signes d'une activité éruptive et la Bocca Nuova a de nouveau émis des cendres (brunes, peut-être de la lave ancienne) ce matin. Par ailleurs de petits éboulements sur le Nouveau Cône Sud-Est ont été observés aujourd'hui.
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#Etna, stamattina #crollo con nube di materiale lavico nella zona della frattura dell'eruzione del 28 dicembre scorso pic.twitter.com/TJWQt5Stac
— Turi Caggegi (@TuriCaggegi) 6 Janvier 2015
Le trémor reste assez faible pour le moment mais on sais que ce la peut changer rapidement.
Pour finir, l'INGV a publié un compte-rendu très complet (en italien) concernant l'activité depuis le 28 décembre. On y trouve notemment la carte des coulées émies lors du paroxysme.
La carte des coulées récentes du volcan Etna. Image: INGV |
Sources: INGV; Etnatrekking
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