Un point sur l'activité du volcan Bardarbunga

L'éruption ne semble pas faiblir particulièrement en terme de débit éruptif. Après plusieurs jours de mauvais temps, qui a empêché de voir la progression du champ de lave, des images relativement dégagées ce matin permettent de constater qu'un front actif visiblement assez vaste se déplace à nouveau en direction du nord ("front nord"). On peut voir aussi qu'un chenal de coulée active est toujours actif en direction de l'est
("coulée est") mais les images webcam ne permettent pas de savoir si ce chenal alimente toujours le front dont on a suivi la progression ensemble depuis fin septembre.

L'activité vue ce matin par la webcam. Image: MILA

En tout cas l'activité dans la fissure se résume maintenant à une sorte de vaste "lac de lave" longiligne, contenu entre deux imposants rempart de fragments de lave. Les fontaines de lave ont disparu et ont maintenant laissé la place à une vaste brassage de la surface du "lac", dûe à l'arrivée d'importants trains de bulles de gaz: une activité tout à fait impressionnante.

Cela fait déjà quelques temps que l'activité est sur ce mode: c'était déjà le cas sur la vidéo, faite fin septembre, que je vous avais faite passer sur le post du 05 octobre. A l'époque toutefois, il y avait encore quelques phases de fontaines qui se mettaient en place (voir la toute fin de la vidéo, mettez le curseur à 5'20'') mais l'activité sur la fissure était déjà dominée par un brassage important.

Court épisode de fontaine de lave sur la fissure éruptive, fin septembre. Image: extrait de la vidéo http://youtu.be/zGMHD6-aV34

D'ailleurs il est intéressant de comparer l'activité sur la vidéo faite fin septembre avec celle-ci faite ce vendredi. Vous verrez que même le brassage est devenu moins important ce qui signifie que la quantité de gaz émis est plus faible: une évolution parfaitement normale. L'éruption est donc un peu moins vigoureuse bien que le débit semble stable.

Côté sismicité, les secousses sont maintenant relativement rares sur le dyke, mais toujours aussi fréquentes, et fortes, au niveau de la caldera. Cette dernière s'affaisse....du moins "probablement" car une relai installé sur le volcan Kverkfjöll est en panne (problème électrique visiblement) depuis avant-hier matin et ne permet plus aux données d'arriver: sans données, on ne peut donc que supposer.

Sous le vent la pollution au SO2 est toujours aussi importante et pourrait toucher une bonne partie de l'île aujourd'hui.

Zone qui pourrait être touchée par la pollution due à l'éruption aujourd'hui. Image: IMO

Elle est à l'origine de belles mais toxiques couleurs au coucher du soleil.

Coucher de soleil marqué par la pollution aux aérosols de l'éruption, le 10 octobre au soir, à Reykjavik, à 260 km de distance. Image: Þórður Arason, via IMO

Sources: MILA; IMO; Youtube