Santa Maria-Santiaguito, Guatemala, 3772 m (altitude du Santa Maria)
Voilà déjà un moment que je n'ai pas fait un point sur ce volcan: il est donc temps d'y remédier, l'actualité Islandaise étant actuellement moins tendue. L'activité sur le mini stratocône Caliente, depuis son impressionnante phase d'instabilité du 09 mai dernier, est restée largement dominée par l'émission d'une épaisse coulée de lave. Celle-ci progresse dans la cicatrice laissée par l'effondrement,
ouverte sur le flanc est, puis entre dans le lit de la rivière Nima 1, qu'elle suit docilement depuis.
ouverte sur le flanc est, puis entre dans le lit de la rivière Nima 1, qu'elle suit docilement depuis.
L'épaisse coulée qui descend du Santiaguito, photographiée le 06 septembre par le volcanologue en post à l'OVSAN (Observatoire Volcanologique du SANtiaguito). Image: OVSAN/INSIVUMEH |
Lors de mon précédent post début août, la coulée en question mesurait environ 2 km de long. Mais grâces aux images LANDSAT 8 traitées par Rudiger Escobar Wolf, volcanologue au Michigan Tech Institut qui connait particulièrement bien les volcans du Guatemala, on peut assez facilement estimer qu'elle approche maintenant les 3000 m de longueur. Ce même volcanologue, en comparant deux images du même satellite prisent les 26 août et 02 septembre, a aussi pu estimer sa vitesse moyenne de progression de l'ordre de 30 m par jour (dans l'intervalle de temps entre les deux images évidemment)
Santiaguito's active lava flow keeps moving at ~ 30 m/day, as visible in the Landsat 8 images from Aug 26 and Sep 2. pic.twitter.com/MdeMtErCib
— Rudiger Escobar Wolf (@rudigerescobar) 6 Septembre 2014
Aucune activité explosive notable n'est répertoriée sur le Caliente mais les fortes pluies continuent de remobiliser les cendres, blocs et troncs d'arbres déposés le 09 mai sous la forme de lahars (coulées de boue). Ceux qui ont été observés hier par l'OVSAN faisaient 20 m de large pour 2 m et laissaient s'échapper une forte odeur de soufre, signe du passage de l'eau dans les dépôts volcaniques frais.
Sources: OVSAN/INSIVUMEH; Rudier Escobar Wolf
Sources: OVSAN/INSIVUMEH; Rudier Escobar Wolf
Semeru, Indonésie, 3676 m
Là encore il est temps de faire un point rapide sur la situation du Semeru qui, ne l'oublions pas, est en éruption quasi-permanente depuis 1967. Je n'ai rien écrit sur ce volcan depuis juillet dernier, moment où la quantité de données récoltées avait été suffisante pour mettre en évidence une coulée active dans la ravine Kembar, ouverte dans le flanc sud de ce magnifique édifice.
Depuis lors, peu d'informations ont été disponibles: la webcam installée à l'observatoire ne fonctionne bien qu'assez rarement, le volcan est souvent couvert et son activité n'est de toutes manières pas suffisante pour être bien visible sur les images satellites. Par ailleurs le VSI ne fait pas de compte-rendu régulier de ce qui s'y passe.
Cependant, la conjonction d'une atmosphère clémente et d'une webcam fonctionnelle ce matin est une occasion inespérée de voir si la situation est restée stable ou non.
Et en l'occurence c'est le cas puisqu'on peut toujours observer des éboulements, trahis par la poussière qu'ils soulèvent, dans la ravine Kembar et l'une de ses voisines dont j'ignore le nom. Ces éboulements se détachent du front d'une coulée, plus sombre que les cendres sur lesquelles elle progresse, qui longe la parois Est de la ravine Kembar et déborde dans sa voisine. Les blocs roulent ensuite assez bas sur les pentes.
Le niveau d'alerte pour ce volcan est toujours jaune, depuis mai 2012.
Source: VSI
Nishino-Shima, Japon, 38 m (officiellement, probablement plus maintenant)
Je rapportais fin août l'évolution de la plate-forme construite par les coulées contre l'assaut des vagues du Pacifique. Elle poursuivait alors son extension plus plein Est avec un bout de plate-forme ajouté au nord-est.
Cette évolution de la plate-forme vers le nord s'est en fait poursuivie depuis lors et des nouvelles images satellites montrent que la lave coule désormais essentiellement plein nord. Une partie des coulées avance même non plus en mer mais sur la terre ferme, recouvrant un bout du morceau d'île qui était présent avant l'éruption.
Cette évolution est plutôt une bonne nouvelle car elle signifie que le risque de tsunami, qui avait fait son apparition mi-août, s'éloigne pour le moment. En effet la topographie est ici plane et relativement éloignée des pentes sous-marines fortes à l'origine de ce risque.
A suivre.
Sources: GSI/AIST
Kilauea, Etats_Unis, 1222m
Peu de changements concernant l'activité sur le Kiluea: elle reste exclusivement effusive. Les coulées qui partent du flanc est du Pu'u O'o et suivent la Rift Zone Est continuent de s'approcher des zones anthropisées.
Par chance les coulées n'ont pas continué leur progression dans le même jeu de fissures qu'au début du mois. Elles ont dévié momentanément vers le nord ce qui a fait gagner un peu de temps sur les prévisions de leur entrée dans la commune de Kahoe, qui commence à la lisière de la forêt de Wao Kele o Puna. Le danger s'est donc éloigné momentanément des habitations qui étaient encore, début septembre, à moins de 2 km sur la trajectoire des coulées.
Rien n'est gagné toutefois car la lave a recommencé à bifurquer vers le nord-est et ainsi repris sa marche en direction d'autres maisons de Kahoe. Le front actif se trouve maintenant à moins de 600 m de la limite de la forêt et entrera ensuite officiellement sur la commune de Kahoe, même si elle ne détruira peut-être pas de maisons ou d'infrastructures immédiatement (les habitations sont dispersées, heureusement).
La société HELCO (Hawaïan Electric Light Compagny) regarde toutefois sérieusement l'évolution de la situation. En effet d'ici une quinzaine de jours sur sa nouvelle trajectoire la lave sera dans une zone où se trouvent des installations de distribution de cette société (lignes et des générateurs). Si ce matériel devait être touché une partie des habitants de Puna, et peut-être jusqu'à Kalapana, 15 km plus au sud-ouest, n'aura plus accès à l’électricité. Toutefois le risque n'est pas immédiat car à sa vitesse actuelle, il faudrait encore une grosse quinzaine de jours à la coulée, d'après les volcanologues, pour qu'elle arrive à la route. En même temps, 15 jours, ça passe vite et les équipe d'HELCO réfléchissent à des moyens d'actions selon les scénarios possibles.
Le risque à moyen terme, et ce que veulent avant tout éviter les autorités, c'est voir tout la pointe sud-est de Big Island se retrouver isolée du reste de l'île par la coulée de lave. C'est ce qui se passera si la route 130 et l’électricité sont coupées, raison pour laquelle les autorités ont commencé hier à construire une route d'évacuation, entre Hawaiian Beaches et Hawaiian Paradise Park pour remplacer la route 130 au cas où elle soit impactée. Une ancienne route côtière, dégradée, pourrait aussi être réhabilitée pour l'occasion..
La situation la pire serait que la lave parvienne jusqu'à l'océan, scénario pour l'instant à priori in-envisagé car la distance à parcourir est encore longue (un peu plus de 10 km en droite ligne): tous les accès terrestres seraient alors coupés.
Sources: HVO/USGS; Herald Tribune; Hawaian News Now
Là encore il est temps de faire un point rapide sur la situation du Semeru qui, ne l'oublions pas, est en éruption quasi-permanente depuis 1967. Je n'ai rien écrit sur ce volcan depuis juillet dernier, moment où la quantité de données récoltées avait été suffisante pour mettre en évidence une coulée active dans la ravine Kembar, ouverte dans le flanc sud de ce magnifique édifice.
Depuis lors, peu d'informations ont été disponibles: la webcam installée à l'observatoire ne fonctionne bien qu'assez rarement, le volcan est souvent couvert et son activité n'est de toutes manières pas suffisante pour être bien visible sur les images satellites. Par ailleurs le VSI ne fait pas de compte-rendu régulier de ce qui s'y passe.
Cependant, la conjonction d'une atmosphère clémente et d'une webcam fonctionnelle ce matin est une occasion inespérée de voir si la situation est restée stable ou non.
Et en l'occurence c'est le cas puisqu'on peut toujours observer des éboulements, trahis par la poussière qu'ils soulèvent, dans la ravine Kembar et l'une de ses voisines dont j'ignore le nom. Ces éboulements se détachent du front d'une coulée, plus sombre que les cendres sur lesquelles elle progresse, qui longe la parois Est de la ravine Kembar et déborde dans sa voisine. Les blocs roulent ensuite assez bas sur les pentes.
Le dôme somital, la coulée de lave qui descend la ravine Kembar et les blocs qui s'en détachent puis roulent dans la pente sont tous visibles sur cette image de la webcam du VSI. Image: VSI |
Le niveau d'alerte pour ce volcan est toujours jaune, depuis mai 2012.
Source: VSI
Nishino-Shima, Japon, 38 m (officiellement, probablement plus maintenant)
Je rapportais fin août l'évolution de la plate-forme construite par les coulées contre l'assaut des vagues du Pacifique. Elle poursuivait alors son extension plus plein Est avec un bout de plate-forme ajouté au nord-est.
Cette évolution de la plate-forme vers le nord s'est en fait poursuivie depuis lors et des nouvelles images satellites montrent que la lave coule désormais essentiellement plein nord. Une partie des coulées avance même non plus en mer mais sur la terre ferme, recouvrant un bout du morceau d'île qui était présent avant l'éruption.
Changement dans la direction prise par les coulées de lave entre les 21 août et 6 septembre 2014. Images: GSI/AIST |
A suivre.
Sources: GSI/AIST
Kilauea, Etats_Unis, 1222m
Peu de changements concernant l'activité sur le Kiluea: elle reste exclusivement effusive. Les coulées qui partent du flanc est du Pu'u O'o et suivent la Rift Zone Est continuent de s'approcher des zones anthropisées.
Par chance les coulées n'ont pas continué leur progression dans le même jeu de fissures qu'au début du mois. Elles ont dévié momentanément vers le nord ce qui a fait gagner un peu de temps sur les prévisions de leur entrée dans la commune de Kahoe, qui commence à la lisière de la forêt de Wao Kele o Puna. Le danger s'est donc éloigné momentanément des habitations qui étaient encore, début septembre, à moins de 2 km sur la trajectoire des coulées.
La coulée a contourné certaines maisons de Kahoe mais va en menacer d'autres. Image: HVO/USGS |
Rien n'est gagné toutefois car la lave a recommencé à bifurquer vers le nord-est et ainsi repris sa marche en direction d'autres maisons de Kahoe. Le front actif se trouve maintenant à moins de 600 m de la limite de la forêt et entrera ensuite officiellement sur la commune de Kahoe, même si elle ne détruira peut-être pas de maisons ou d'infrastructures immédiatement (les habitations sont dispersées, heureusement).
La société HELCO (Hawaïan Electric Light Compagny) regarde toutefois sérieusement l'évolution de la situation. En effet d'ici une quinzaine de jours sur sa nouvelle trajectoire la lave sera dans une zone où se trouvent des installations de distribution de cette société (lignes et des générateurs). Si ce matériel devait être touché une partie des habitants de Puna, et peut-être jusqu'à Kalapana, 15 km plus au sud-ouest, n'aura plus accès à l’électricité. Toutefois le risque n'est pas immédiat car à sa vitesse actuelle, il faudrait encore une grosse quinzaine de jours à la coulée, d'après les volcanologues, pour qu'elle arrive à la route. En même temps, 15 jours, ça passe vite et les équipe d'HELCO réfléchissent à des moyens d'actions selon les scénarios possibles.
Hawaii Electric Light Co
Hawaii Electric Light Co
Le risque à moyen terme, et ce que veulent avant tout éviter les autorités, c'est voir tout la pointe sud-est de Big Island se retrouver isolée du reste de l'île par la coulée de lave. C'est ce qui se passera si la route 130 et l’électricité sont coupées, raison pour laquelle les autorités ont commencé hier à construire une route d'évacuation, entre Hawaiian Beaches et Hawaiian Paradise Park pour remplacer la route 130 au cas où elle soit impactée. Une ancienne route côtière, dégradée, pourrait aussi être réhabilitée pour l'occasion..
La situation la pire serait que la lave parvienne jusqu'à l'océan, scénario pour l'instant à priori in-envisagé car la distance à parcourir est encore longue (un peu plus de 10 km en droite ligne): tous les accès terrestres seraient alors coupés.
Sources: HVO/USGS; Herald Tribune; Hawaian News Now
Bonjour,
RépondreSupprimerC'est un commentaire un peu tardif mais je viens de tomber pas hasard sur de belles photos l'activité extrusive du Semeru datant du 16 août:
http://images.voyageforum.com/posts4/medium/1410020954-XwcXym4eiNy8lOH.jpg
http://images.voyageforum.com/posts4/medium/1410021004-Yhu5pCKM58qfPi0.jpg
En effet très sympa: on voit bien le départ de la coulée. Aris Yanto, guide Indonésien en a mis en ligne de très récentes aussi. Ca fait plaisir parce qu'il n'y a pas tellement d'images de cette activité.
SupprimerMerci et bonne journée.