L'activité sismique est restée très intense depuis mon post du 23-24 août avec, pour la seule journée d'hier, quelque chose comme 1500 secousses et déjà environ 250 ce matin (comptées de minuit à minuit). La grande majorité de ces séismes se localisent au bout du dyke, sur une longueur d'environ 10km. Il est important de noter que la progression du dyke a de nouveau fortement ralenti depuis hier* et que l'arrière du dyke se trouve toujours sous le glacier tandis que son front est déjà situé dans un croûte libérée de la glace, aussi il est logique que les volcanologues continue de laisser le scénario
d'une éruption partiellement sous-glaciaire ouverte, bien qu'il s'agisse pour eux de l'idée maintenant la moins probable. En effet il est logique de penser que si une éruption démarrait maintenant elle se produirait le long d'une fissure éruptive, expression du dyke à la surface de la Terre, or il n'est pas rare en Islande que de telles fissures fassent plusieurs kilomètres voire dizaines de kilomètres de long.
d'une éruption partiellement sous-glaciaire ouverte, bien qu'il s'agisse pour eux de l'idée maintenant la moins probable. En effet il est logique de penser que si une éruption démarrait maintenant elle se produirait le long d'une fissure éruptive, expression du dyke à la surface de la Terre, or il n'est pas rare en Islande que de telles fissures fassent plusieurs kilomètres voire dizaines de kilomètres de long.
Localisation des secousses enregistrée depuis ce matin minuit. La longueur du de la partie active du dyke est indiquée tout comme le bord du glacier Dyngjujökull. |
En plus du scénario de l'éruption partiellement sous glaciaire, qui générerait donc à la fois:
- des coulées de lave au niveau de la partie libre de glaces
- une activité phréatomagmatique générateur d'un panache de cendres** dans la partie sous-glaciaire
- un Jökulhaup en raison de a libération brutale des eaux de fonte.
les volcanologues Islandais estiment deux autres scénarios probables:
- le dyke arrête sa progression et, n'ayant pas la capacité de remonter à la surface, cristallise au sein de la croûte, comme la majorité des dykes le font.
- une éruption démarre uniquement dans la partie la plus au nord (septentrionale) du dyke, celle qui n'est plus sous la glace, et c'est une éruption mixte effusive (coulée) et faiblement explosive (fontaines de lave) qui démarre sur un bout de fissure.
A l'heure actuelle il n'est pas possible de savoir lequel de ces deux scénarios est le plus probable: ils sont donc, par voie de fait, à 50/50.
Avec l'évolution de la situation la Protection Civile à réouvert une partie du réseau de routes fermées en début de crise avec notamment l'accès à nouveau autorisé sur la route 864. A l'inverse la route qui mène à Dettifoss (862) reste fermée. Ces deux portions, qui sont très loin de la zone de sismicité, sont avant tout sous la menace d'un Jökulhaup.
Tout au nord une portion de la route 862 reste fermée |
*: les deux principales journées de forte progression vers le nord-est puis le nord ont été les 18 et 23 août.
** dont personne ne peut prévoir l'ampleur évidemment
Source: I.M.O
Kilauea, Etats-Unis, 1222m
L'activité effusive poursuit sa route et les coulées continuent de progresser vers le nord-est. Par rapport au post rédigé le 16 août, le front de cette coulée a progressé d'une manière tout à fait étonnante.
A partir du 21 ou 22 août la lave du front le plus éloigné a plongé dans une fissure ouverte dans le sol. Il y a en effet dans ce secteur toutes une séries de fissures parallèles, béantes, qui marquent en fait la position du Rift Est du Kilauea. En plongeant dans la fissure, la lave a cessé de brûler la forêt mais progresse maintenant en sous-terrain: elle n'est visible en surface que grâce aux panaches de vapeur qu'elle génère à travers le sol!
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Elle a parcouru environ 2 km sous terre avant de vraisemblablement ressortir de la fissure un peu plus loin: les volcanologues ont en effet pu repérer un spot incandescent sur l'une des webcams installée par l'HVO sur le cône du Pu'u O'o. Il y a pourtant environ 11 km de distance entre le cône, sources des coulées, et le front de ces dernières.
La distance parcourue, et le fait que la lave soit bien canalisée, commence d'ailleurs à générer une inquiétude pour les habitants de Puna. Il n'y a pas de risque immédiat mais le front le plus avancé de la coulée ne se trouve plus qu'à 3.5 km de la limite de la réserve forestière de Puna au- delà de laquelle on commence à avoir des zones cultivée, des routes...et quelques habitations.
Source: H.V.O.
Salut Fabrice et merci pour tes résumés journaliers de l'actualité volca.
RépondreSupprimerLa zone qui se trouve a l'applomb du dyke dans sa position actuelle, est une pleine alluviale sablonneuse gorgée d'eau et sillonné de rivières. Donc, si le magma atteignait la surface a cet endroit lá, l'eruption serait tout de même phreatomagmatique avec production de cendres. Un tel scenario s'est produit lors des éruptions de Veidivotn et de Vatnaöldur, et lors des phases d'ouvertures des fissures du Laki
Salut Robin et merci pour tes encouragements :-).
SupprimerClairement il y aurait une phase phréatomagmatique en début d'éruption mais probablement rien de comparable avec ce qui se passerait sous le glacier. Les dépôts et coulées de ce départ d'éruption pourraient assez rapidement isoler le système d'alimentation de l'eau ambiante et donc faire passer l'éruption de phréatomagmatique à purement magmatique. Je suppose que cette phase phréatomagmatique pourrait poser des soucis en Islande, probablement pas en Europe ce qui finalement est l'un point clé regardé pour cette éruption.
D'ailleurs ta remarque me fait constater qu'en effet aucune des scénarios établis dans les rapports ne précise ce point ("effusive lava eruption with limited explosive, ash-producing activity").
Faut dire qu'avec peu de temps avant d'aller au travail ce matin je n'ai pas pris (eu) le temps de creuser et d'aller plus loin....Merci d'avoir donc permis à ce post d'être plus clair :-)