22 mars 2014

Volcans Shishaldin, Reventador et Fuego: un petit point d'actualité

Shishaldin, Etats-Unis , 2857 m

Le dernier bulletin de l'Alaska Volcano Observatory (AVO) indique que de faibles anomalies thermiques ont commencé à être relevées à partir de mercredi dernier (19 mars) au niveau du cratère sommitales. Elles sont visiblement trop faibles pour être sélectionnées par l’algorithme* MODVOLC mais sont synchrone avec l'émergence de signaux atmosphériques sonores sur les capteurs acoustiques proches de l'édifice. Sur les images MODIS d'hier soir, pas de traces d'émissions de cendres visibles sur la glace qui recouvre les flancs de l'édifice, mais le panache, vraisemblablement toujours gazeux, s'entraperçoit par contre sur certaines images de la webcam, installée à l'est-sud-est de l'édifice. Ce panache est fréquemment observé sur ce volcan et ne représente en lui-même
rien de neuf.

Le volcan Shishaldin et son panache, 21 mars 2014
Le discret panache du Shishaldin hier. Image: AVO/USGS

Pour les volcanologues, les faibles signaux thermiques et les ondes acoustiques pourraient être liées à
des émissions de gaz un peu brusques, plus qu'à une véritable activité éruptive. L'absence de cendres sur la neige, constatée sur les images prises par le capteur MODIS (embarqué sur les satellites AQUA et TERRA) semble plutôt aller dans ce sens.

Mise à jour 20h00

Le dernier bulletin de l'AVO indique que les signaux acoustiques sont toujours présents, mais en déclin.

Reventador, Equateur, 3562 m

Le 18 mars dernier une équipe du l'IGEPN s'est rendu sur l'édifice afin de faire la maintenance de l'équipement de surveillance. La webcam en particulier ne fonctionnait plus depuis déjà assez longtemps. Réparation faite, les images ont à nouveau commencé à affluer, permettant d'observer l'activité en cours. Celle-ci est faible actuellement, largement dominée par un dégazage abondant sur le cône intracladerique. Quelques explosions, marquées par des panaches de cendres, sont quelquefois observées, mais elles restent rares et peu intense actuellement.


Panaches de cendres sur le volcan Reventador, 21 mars 2014
Quelques modestes explosions hier sur le Reventador. Images: IGEPN


Fuego, Guatemala, 3763 m

L'INSIVUMEH a mis en ligne un bulletin spécial indiquant que l'activité connait depuis hier une nouvelle phase de hausse. Difficile à quantifier depuis que la nouvelle webcam a cessé son fonctionnement, fin février, le bulletin fait mention de 5 à 9 explosions/heure, décrites comme modérées à fortes. Elles produisent des ondes de chocs qui, comme souvent, font vibrer les carreaux des fenêtres dans les villages proches (La Morelia, Panimaché, Santa Sofià), situés tout de même à un petite dizaine de kilomètres de l'édifice. Plus de coulée active en revanche depuis quelques jours. L'activité du Fuego est souvent assez variable mais ces phases de hausses sont toujours accompagnées, pour les volcanologues comme pour les autorités et la population proche, de la crainte qu'elles ne deviennent paroxysmales, comme ce fut le cas entre mai et septembre 2012, avec fontaines et coulée de lave, écoulement pyroclastiques et évacuations massives (entre 10 et 30 000 personnes le 13 septembre 2012, consulter les archives de l'ACTIV pour les détails de ces phases éruptives)**.

Activité strombolienne sur le volcan Fuego, 21 mars 2014
Le Fuego au matin du 21 mars, avec un petit panache d'explosion strombolienne au sommet. Image: OVFGO/INSIVUMEH

J'en profite pour signaler qu'il manque une au moins une personne pour que le voyage proposé par Franck Pothé (Objectif France) puisse partir. Si cela vous tente, n'hésitez pas à consulter la fiche technique du voyage en question, qui vous emmènera à la découverte, ou redécouverte, des trois édifices parmi les plus actifs d'Amérique Centrale (Pacaya, Fuego, justement, et Santiaguito/SantaMaria).

Source: AVO/USGS; IGEPN; INSIVUMEH; Objectif France


* un algorithme est une suite d'opérations. Le MODVOLC, développé par l'Institut de Géophysique et Planétologie d'Hawaï, est un algorithme qui permet de filtrer, en fonction de certains critères, les anomalies thermiques relevées par les satellites MODIS afin de tenter d'isoler celles qui sont d'origine volcanique. Cependant, si l'algorithme fonctionne plutôt bien, il peut ne pas sélectionner des anomalies thermiques volcaniques trop faibles, ou des anomalies thermiques fortes mais non volcaniques (feux de forêts etc).

** archives du mois de mai 2012
archives du mois de juin 2012
archives du mois de juillet 2012
archives du mois de août 2012
archives du mois de septembre 2012

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