Celles et ceux qui me suivent sur twitter savent depuis ce matin que le VAAC de Tokyo a commencé à émettre aujourd'hui, à 09h30 TU, des bulletins indiquant qu'une activité éruptive a débuté dans l'archipel des Izu, au sud-du Japon, sur le volcan Nishino-Shima.
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| Localisation du Nishino-Shima |
Cet édifice fait partie de l'arc volcanique des Izu, un groupe d'édifices tout ou partie sous-marins, qui commence près de la côte sud de Honshu, au niveau de Tokyo. En ce qui concerne le Nishino-Shima, il se localise à un peu moins de 1000 km au sud de la capitale japonaise. Il s'agit d'une île volcanique dont seul le sommet dépasse d'une petite quarantaine de mètres hors de l'eau. Sa base, quand à elle, repose par 3000m de fond à peu près, ce qui en fait un volcan à peine moins haut que l'Etna, à titre de comparaison. Le volcan qui se cache sous l'eau est massif, constitué d'un pic principal (qui dépasse de l'eau) et des trois sommets "satellites", au sud sud-est, à l'ouest et au nord-est. Cette morphologie complexe suggère une histoire qui ne l'est pas moins, mais qui reste largement méconnue (comme pour tous les volcans sous-marins).
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| Modèle 3D de la forme du Nishino-Shima. Image: Culture Volcan |
Les premières observations de l'éruption ont été faites par la marine japonaise qui a pu voir un panache vers 10h20 (heure locale), le 20 novembre. Des gardes-côtes ont ensuite survolé la zone, vers 16h00, réalisant les premiers clichés de l'éruption. L'activité surtseyenne* avait déjà édifié à ce moment-là une île large d'environ 200m ce qui laisse supposer que l'évent éruptive s'est ouvert dans une zone de très faible profondeur. Sur les images rapportées par les Gardes-côtes, l'activité surtseyenne est relativement intense, sans être d'une grande violence pour autant. Elle s'est déclenchée au sud-est de l'île principale, à environ 500 m de la côte d'après le rapport édifié par le Japan Meteorological Agency.
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| L'activité surtseyenne photographiée aujourd'hui par les gardes-côtes japonais. Image: Gouvernement Japonais |
Pour le moment, l’activité ne génère qu'un faible panache, essentiellement composé de vapeur d'eau. Les cendres, elles, sont mélangées à l'eau et retombent en une sorte de "boue" qui édifie l'île.
C'est la seconde éruption sous-marine avérée de l'année, après celles du Jebel Zubair, en mer rouge (une autre s'est peut-être produite au large de la côte nord-ouest islandaise, mais sans certitude). Il faut tout de même préciser que, si cela reste un événement assez extraordinaire, cela semble assez fréquent dans les Izu et Bonin (le prolongement au sud de la chaîne volcanique). Seulement la zone étant inhabitée, la plupart de ces événements passent inaperçus.
La précédente éruption sur ce volcan remonte à 1973.
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| Panache cypressoïde de l'éruption de 1973. Image: inconnu |
Sources: JMA; Gardes-côtes Japonais; VAAC de Tokyo.
MàJ 21 novembre
De nouvelles photos de l'île en cours d'édification sont disponibles.
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Un véritable cône, de taille modeste, s'est formé depuis hier . L'activité, de son côté a changé un peu de style: on note bien la présence de projections de grosse taille (bombes, blocs) mais il semble y avoir moins de cendres.
*: l'activité surtseyenne est un type d'éruption qui se produit lorsque le magma est émis sous une faible épaisseur d'eau (entre 0 et 60 m environ, selon la puissance de l'éruption). La trop grande quantité d'eau "étouffe" l'éruption qui est de fait moins violente, les cendres étant immédiatement transformées en boue par leur mélange avec l'eau. En France métropolitaine, un bel exemple de ce genre de volcan peut-être observé en Haute-Loire, à côté du château de Polignac: le village de Cheyrac est construit dessus.
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