Vraiment cette fin d'année est pleine de surprises puisqu'une activité éruptive a démarré sur la Soufriere de Saint Vincent, sur l'île principale de l'archipel de Saint Vincent et les Grenadines, dans les Antilles du sud.
Vraiment cette fin d'année est pleine de surprises puisqu'une activité éruptive a démarré sur la Soufriere de Saint Vincent, sur l'île principale de l'archipel de Saint Vincent et les Grenadines, dans les Antilles du sud.
Entre repas de famille et balade dans la neige en Chaîne des Puys, je reviens avec ce court post sur l'activité qui, début décembre, a impacté sur le versant sud-est de l'édifice, via de volumineux écoulements pyroclastiques (les "nuées ardentes") et les lahars chauds qui ont suivi. Une image satellite SENTINEL 2 permet en effet d'avoir une vue globale et quelques détails qui, je pense, permettent de se faire une idée un poil plus précise de ce qui s'est produit, bien qu'il manque toujours l'essentiel : la cartographie des dépôts* et leur analyse géologique (caractérisation des structures, des composants (lave fraîche, xénolithes etc) et, bien sûr leur échantillonnage pour analyse plus fines.
Après l'épisode qui, de septembre 2019 à mai 2020, a vu la formation d'un magnifique cône de scories dans la Voragine, l'activité avait été en pause jusqu'en juillet, où elle avait fait un retour discret sur le Cône Sud-Est. En parallèle, on pu noter des phases éruptives dans la Bocca Nuova et le Cône Nord-est, parfois quelques flash dans la Voragine à nouveau mais l'essentiel de l'activité éruptive de cette nouvelle séquence est centrée sur le Sud-Est. Et depuis début décembre, c'est la fête puisque le troisième paroxysme vient d'avoir lieu sur cette zone!
Ha! Mais voilà une belle surprise pour cette fin d'année : après plus de deux années de calme plat, marquée par la mise en place d'un lac dans la caldera sommitale formée lors de la phase éruptive latérale de 2018, une éruption débute. Et c'est d'autant plus une surprise que rien en particulier ne semblait indiquer la survenue d'une telle éruption....sauf la mise en place d'une petite intrusion magmatique détectée par une légère déformation en début de mois. Mais peut-être n'est-ce pas la seule chose qui aura aidé au déclenchement.
Lors d'une éruption volcanique, grosso modo, il y a deux situations qui peuvent se produire, simultanément ou non, pour le magma : il peut sortir fragmenté par la formation de bulles de gaz et on parle alors d'activité explosive, et/ou il peut sortir non fragmenté (peu ou pas de bulles de gaz), sous la forme d'une masse continue (coulée de lave ou dôme) et on parle alors d'activité effusive (et même plutôt extrusive dans le cas de la formation du dôme, en l'occurence).
Semeru, Indonésie, 3676 m
L'activité éruptive, quasi-permanente depuis 1967, est essentiellement explosive (et la plupart du temps faiblement à modérément). Mais il arrive qu'une masse de magma un peu plus chaud, un peu plus riche en gaz et donc un peu plus fluide remonte depuis la "chambre magmatique" et perce au sommet. À ce moment-là l'activité explosive s'intensifie un peu et, assez fréquemment, une coulée de lave se forme. La dernière fois, c'était en mars 2020 (et puis un peu en 2019, un peu en 2018, en 2017 etc, etc).
Après la fin de l'éruption d'avril 2020, le calme a perduré, en tout cas jusqu'en juillet où une intrusion magmatique a eu lieu, mais n'est pas parvenue à la surface de l'édifice. Plus récemment, le 21 septembre, une importante secousse sismique, d'origine tectonique (fracturation de roches profondes, sous contrainte) d'une magnitude supérieure à 4, a été fortement ressentie par la population Réunionnaise, sans faire de dégâts à priori. Il est pourtant difficile de savoir si un lien (direct ou non) est possible avec l'éruption qui vient de débuter.
Une impressionnante activité explosive a démarré aujourd'hui au Lewotolo, volcan situé sir l'île de Lembata (anciennement Lomben), à l'est de l'île de Flores, et à plus de 1800 km à l'est de la capitale Indonésienne, Jakarta. Le niveau d'alerte était à 2 depuis octobre 2017, mais a été élevé à 3 (sur une échelle qui va jusqu'à 4) avec les événements d'aujourd'hui.
Pacaya, Guatemala, 2552 m
Ces derniers mois ont été marqués par un maintient de l'activité éruptive au Pacaya au sommet du cône Mac Kenney. Depuis décembre 2017 de nombreuses coulées de lave se sont mises en place depuis le sommet mais aussi, depuis juin 2018, l'ouverture de plusieurs évents directement dans les flancs du Cône Mac Kenney. Évents d'où se sont également formées plusieurs coulées de lave. Le dernier percement de flanc en date avait débuté in octobre, le précédent le 20 octobre 2020 (dans le même secteur que l'évent ouvert fin 2018), et avant lui il y avait eu l'ouverture, en juillet 2020, d'une fracture éruptive à la base du versant nord du cône Mac Kenney (à environ 950 m du sommet). Bref : depuis plusieurs mois, une partie du magma parvient à se frayer régulièrement des passages latéraux, à travers le cône Mac Kenney, et ne sort pas qu'à son sommet.
Cela faisait déjà plusieurs mois que le calme régnait, en tout cas superficiellement (sans données géophysiques, c'est pas simple de se faire une idée de l'activité profonde) au Bezymianny. La dernière phase explosive intense remontait à mars 2019, et une intensification de l'activité avait été notée en décembre 2019, avec ce qui ressemblait à la mise en place d'une extrusion depuis la zone sommitale.
L'idée de ce sujet m'a été inspirée via twitter par une question qui m'a été posée : on me demandait si, oui ou non, la structure contenant le lac Nyos était un maar. Car dans la littérature à la disposition de l'auteur de la question (l'auteur du blog Distaster France en l'occurence), le terme n'était pas systématiquement employé. De mon côté j'avais lu il y a fort longtemps qu'il s'agissait d'un maar. Mais est-ce que mes lectures d'il y a longtemps étaient encore d'actualité? Les descriptions faites à l'époque étaient-elles encore bonnes? Et puis, plus largement, puis-je tout simplement me fier à mes souvenirs? J'ai donc préféré me faire une mise à jour et je suis tombé sur plusieurs articles récents.
Depuis juin 2019, où une importante activité explosive avait eu lieu, le calme régnait au Sinabung.Mais ce calme a été rompu début août par la survenue d'une nouvelle activité explosive.
La Soufrière de Guadeloupe ne fait que très rarement l'honneur de sa présence dans les fils d'informations, bien qu'il s'agisse d'un système volcanique très actif, mais dont l'activité est avant tout dominée par un très important système hydrothermal. La dernière éruption (émission de magma) a eu lieu en 1530 CE, mais il semble qu'une petite activité éruptive ait aussi eu lieu vers 1657 CE. Depuis lors aucune émission de magma n'a eu lieu au niveau de ce système volcanique: seules des activités phréatiques ou hydrothermales ont été recensées. La plus célèbre reste celle de 1976-1977, mise en lumière médiatique par la bataille Tazieff-Allègre. Ce n'est pas la première fois que j'évoque le travail remarquable de François Beauducel à ce sujet, et j'en profite pour refaire passer le lien vers le récit complet de cette passe d'armes médiatique (http://www.ipgp.fr/~beaudu/soufriere/forum76.html).