7 décembre 2017

Le point sur l'activité des volcans Etna, Villarrica, Klyuchevskoy et Agung

Etna, Italie, 3324 m

L'activité reste actuellement plutôt calme sur l'Etna mais la colonne de magma n'est jamais loin à l'intérieur de l'édifice. Elle se trouve même probablement à très très faible profondeur ce qui se manifeste par la présence, permanente, de températures extrêmement hautes sur quelques évents. Par ailleurs des changements notables ce sont produits ces dernières semaines, qui ont attiré l'attention des volcanologues de l'INGV.
Tout d'abord on peut noter de très hautes température sur l'évent Est du Nouveau Cône Sud-Est, qui sont marquées par la présence d'une incandescence, faible, mais persistante depuis des mois (au moins juin). Il faut noter par ailleurs que, dans le même secteur de l'édifice, de nombreuses petites émissions de cendres se sont produites ces dernières semaines, au niveau du "Saddle Vent", mis en place au cours des dernières éruptions entre le Cône Sud-Est et le Nouveau Cône Sud-Est. Par contre aucune température anormalement élevée n'a été décrite sur cet autre évent.


Une des très nombreuses émissions de cendres brunes et "froides", produite au niveau du "Saddle Vent". Image: Boris Behncke, 02 décembre 2017

De hautes températures sont aussi repérables, en particulier sur les données satellites. Une source est une bouche située dans la Bocca Nuova, qui a commencé de s'ouvrir (je pense), en octobre 2016 et d'une autre, ouverte en août 2016 dans la paroi est de la Voragine. Mais ces deux évents, géographiquement proches, ont une activité différente dans le temps. Quand je parle d'"activité" ici c'est pour décrire ce qui n'est, pour le moment, qu'un dégazage à très haute température, pas d'une activité éruptive.

En compilant les données satellites on peut en effet voir que l'évent de la Bocca Nuova émet de la chaleur par intermittence, sur de longues périodes: actif en mars-avril, il était froid jusqu'en juin, puis de nouveau actif jusqu'en juillet, puis froid en août, puis de nouveau actif début septembre, actif mi-septembre jusque fin novembre. Je n'ai pas d'explications à ces variations: le sommet de l'Etna est une sorte de réseau complexe de filons magmatiques qui ne communiquent pas forcément les uns avec les autres, et dans lesquels les équilibres sont différents. Il n'est pas impossible que ces variations puissent être en relation avec des mouvements verticaux de la colonne de magma située sous cet évent. Il peut aussi y a voir des modifications des parois, des éboulements internes qui peuvent perturber l'activité sur cette bouche. Cette possibilité est d'autre plus cohérente que cet évent est ouvert dans la zone la plus affaissée du dépôt qui remplissait Bocca et Voragine suite à l'exceptionnelle succession de paroxysmes fin 2015 (déjà 2 ans!)

Concernant l'évent de la Voragine, on peut dire que son comportement à été plus stable dans le temps depuis son ouverture. Lorsqu'on fait défiler les images satellites on s'aperçoit quand même que le rayonnement thermique émis en début d'année était fort, mais qu'il a connu tout au long de l'année une progressive diminution, pas vraiment corrélée avec l'activité de la Bocca Nuova. Il était même au bord de l'extinction en novembre mais il semble s'être ré-ouvert début décembre (peut-être vers le 03, car une une forte émission thermique était visible dans la nuit du 03 au 04). Honnêtement: sans observations directes de terrain, il n'est pas possible de savoir ce qui s'est passé à ce moment-là: effondrement? Explosion?

Dernière modification constatée au sommet ces derniers jours: le fond du cratère Nord-Est cette fois, a subit un affaissement important. Il était remplis depuis mai 2016 par une forte épaisseur de scories plus ou moins soudées à chaud, recouverte de dépôt de cendres. Or il semble qu'un effondrement soudain ait réouvert l'évent qui se trouve au fond de ce cratère, permettant au dégazage de s'y produire à nouveau librement. La température de ce dégazage n'est pas assez haute pour produire un signal thermique détectable depuis l’espace. Pas facile de dire si il y a une corrélation avec les modifications constatées sur les autres évents sommitaux de l'Etna. Je vous épargne toute la séquence d'images satellites prisent depuis mai 2016 mais voici les deux plus récentes, prisent en novembre et décembre par SENTINEL 2. Elles localisent les différents évents dont j'ai parlé, et montrent la réouverture de la Voragine.

Les changements constatés entre novembre et décembre 2017 u sommet de l'Etna. Images: SENTINEL 2 - ESA/Copenicus

De tout cela il faut retenir une chose: l'Etna est l'un des volcans dont le système d'alimentation est, en tout cas dans sa partie superficielle, le plus complexe, le plus changeant. Des modifications telles que celles décrites ici ont souvent eu lieu et ne signifient pas qu'un paroxysme, ou même une éruption moins intense, va débuter.
Pour de très très nombreuses raisons l'Etna est, à mon sens, le volcan le plus fascinant de notre planète.

Sources: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus; INGV

Agung, Indonésie, 3142 m

L'activité ne connait pas de modifications fortes en surface mais on a pu noter ces derniers jours le retour d'émissions thermiques modérées au fond du cratère. Elles accompagnent un dégazage qui reste intense, à l'origine d'un panache permanent dépassant de quelques centaines de mètres le sommet. Ce dégazage n'est pas parfaitement stable: les images montrent clairement des bouffées qui, assez fréquemment, interrompent la monotonie du dégazage.





La sismicité est, de son côté, en légère hausse. La plupart des secousses semblent être dues à des mouvements de fluide et il y a même un peu de tremor. Tout cela peut venir de la circulation des fluides qui se libèrent pour former le panache de gaz. Peut-être aussi qu'une faible effusion se poursuit au fond du cratère, responsable des lueurs visibles la nuit ces derniers jours ? (attention: simple suggestion!)

Les images radar prisent fin novembre montrent clairement que l'éruption a rempli partiellement le cratère sommital de lave. L'interprétation de ces images n'est pas vraiment sûre mais étant donné que c'est tout le fond du cratère qui semble rempli, cela fait plutôt penser à une accumulation de coulées de lave, quelque chose d'équivalent à ce que l'on avait pu voir sur autre édifie Indonésien, le Raung en 2015, ou sur l'Alaid (Russie) en 2016 par exemple,ou éventuellement à une galette de lave (dôme de lave surbaissé). Mais je répète que l'idéal (à mon avis) serait d'envoyer un drône: au saurait alors ce qu'il y a réellement là-haut. A noter que pour Raung, l'activité strombolienne n'avait pas été incompatible avec de très fortes productions de cendres et la fermeture à plusieurs reprises de divers aéroports.

Le fond du cratère est rempli de lave récente, émise pendant l'éruption de novembre. Images: SENTINEL 1 - ESA/Copernicus
Pour répondre à diverses interrogations transmises dans les commentaires du post précédent, je crois qu'il faut faire attention aux comparaisons avec l'éruption de 1963-1964.
En 1963 l'éruption avait effectivement commencé en février par la mise en place d'une coulée d'andésite, longue d'environ 7 km, sur le flanc nord, suivi quelques semaines plus tard par deux paroxysmes (mars et mai 1963), activité explosive violente dont le magma était une andésite basique.


Premier point: à ma connaissance il n'y a pour l'heure aucune analyse de la composition du magma qui a fait éruption en 2017. Difficile donc de la comparer à celle de 1963-1964.
Cette dernière avait été déclenchée, d'après les analyses géochimiques effectuées, par une intrusion de magma plutôt fluide, probablement du basalte, dans les chambres magmatiques (la première vers 20 km (base de croûte), l'autre vers 5 km). Ce basalte s'était mélangé à l'andésite résidant dans la chambre superficielle, formant un nouveau magma: l'andésite basique, qui  fut responsable des paroxysmes dévastateurs. Donc, dans l'ordre à l'époque:
1- intrusion de basalte...
2- ...qui déstabilise la chambre superficielle: une partie de l'Andésite est alors évacuée à la surface, essentiellement par effusion. Activité explosive modérée à ce moment-là.
3- puis arrivée en surface, de manière violemment explosive, de l'andésite basique issue du mélange basalte-andésite.

Second point: les éléments de l'éruption de 2017 sont rares et indirectes. on est l'oin d'avoir les détails équivalent à ceux cité au-dessus pour l’éruption de 1963-1964. Ce qu'on peut dire/supposer:
- au cours de l'éruption,  le magma était visiblement en interaction avec de l'eau. Un panache blanc était émis par un évent séparé de l'évent à la source du panache de cendres, suggérant qu'au moins une partie de l'eau stockée dans l'édifice était vaporisée sans contact directe avec le magma. Mais cela soulève quand même le rôle de l'eau dans l'intensité des émissions de cendres (activité phréatomagmatique), alors qu'en 1963-1964 ce sont bien les caractéristiques du magma lui-même qui semblent être à l'origine de l'explosivité (activité magmatique).

- Pendant l’éruption une incandescence intense était présente au fond du cratère. Il a été discuté sur ce blog même, dans les commentaires, de la source de cette lueur. Elle semblait peu compatible avec une lente extrusion ultravisqueuse type dôme, et ressemblait plus à ce que l'on peut voir lors d'éruptions à magma fluides ou modérément visqueuses. Mais ce point reste hypothétique sans analyses et/ou un coup d'oeil dans le cratère.

- on constate maintenant que le fond du cratère est partiellement rempli de lave. La forme de ce remplissage ne fait pas vraiment penser à un dôme classique (magma très visqueux) mais il peut s'agir soit d'une accumulation de coulées, soit d'un large dôme surbaissé, une "galette" comme j'aime à les appeler. Dans les deux cas, cela est cohérent avec un magma fluide ou modérément visqueux. Là encore: à confirmer par un coup d'oeil dans le cratère.

- Suite à l'éruption le conduit ne semble pas totalement obstrué, permettant au gaz de s'échapper.  La présence des bouffées de gaz semble par contre indiquer qu'il n'est pas non plus complètement ouvert: cette évacuation du gaz (= de la pression) n'est peut-être pas totalement efficace, mais elle a le mérite d'exister. Ces bouffées peuvent aussi être le résultat d'un lien entre la chaleur du dyke (la cheminée de l'éruption) et le reste d'eau piégée dans la structure de l'édifice (de véritables éponges ces volcans...): elles sont bien blanches, riches en vapeur d'eau.

Nul aujourd’hui ne sait ce qui est sorti pendant l'éruption de 2017, donc nul ne peut savoir quel mécanisme a provoqué cette éruption...donc nul ne peut dire comment elle est susceptible d'évoluer, encore moins faire une comparaison avec celle de 1963.
La plus urgente des choses pour y voir clair, à mon sens, c'est donc l'analyse fine, géochimique notamment, du magma émis, accompagnée d'une visualisation de ce qui se trouve effectivement au fond du cratère (dôme? coulée? etc.).  Vérifier en particulier s'il y a ou non des traces de mélange magmatique.

Pour ma part je ne préjuge de rien quand à la suite: préparation d'un paroxysme ou fin de l'éruption? Impossible de le dire, comme toujours. Mais il me semble qu'imaginer la suite en se basant sur l'éruption de 1963-1964 est pour le moins hasardeux. Les différences quant aux modalités de démarrage des deux éruptions me paraissent importantes et on ne peut pas comparer les magmas émis: on ne connait pas encore l'identité de celui de 2017.

Affaire à suivre, évidemment.

Sources: PVMBG; SENTINEL 1 - ESA/Copernicus


Villarrica, Chili, 2847 m

Le niveau d'alerte volcanique a été élevé au jaune par le SERNAGEOMIN . La décision a été prise suite à une légère intensification de l'activité éruptive dans le cratère sommital. Ce dernier est quasiment en permanence occupé par un lac de lave dont le niveau varie.Le SERNAGEOMIN indique enregistrer une modification de l'activité depuis la mi-novembre et une sismicité qui se trouve à un niveau considéré par les volcanologues Chiliens comme plutôt élevé. Le niveau du lac est nettement remonté depuis début décembre ce qui se traduit, sur la webcam, par une belle incandescence au sommet la nuit, qui fait le plaisir des photographes locaux.

Forte incandescence au sommet du Villarrica. Image: Jaimes Camilo Sandoval

Une bien belle ambiance là-haut, comme en témoignes des images récentes faites par des touristes qui ont fait l'ascension.




Pour le moment cette activité ne présente pas de risques, à part au niveau du bord du cratère, où des fragments peuvent retomber. Il semble, d'après le POVI, que ces fragments sont, au moins en partie, des réticulites, fragments de lave extrêmement vésiculeux, caratéristiques des magmas très fluides.

Réticulite récolté au bord du cratère le 28/11. Image: POVI

L'ONEMI a tout de même placé les villages les plus concernés par les risques, dont Pucòn et Villarrica en premier lieu, en alerte institutionelle jaune. Dans ce cadre les COE (Comité Opérationnels d'Urgence) sont mobilisés et doivent réviser leurs plans d'évacuation, "reveiller" d'une certaine manière l'attention de la population en l'informant, et réexpliquant les bons gestes etc. Tout cela au cas où une activité majeure se déclencherait.

La situaiton est à suivre là-aussi.

Sources: SERNAGEOMIN; POVI

Klyuchevskoy, Russie, 4835 m

Pendant la rédaction de mon post sur le Sheveluch l'autre jour, je regardais un peu ce qui se passait sur le Klyuchevskoy voisin. La période hivernale n'est pas très propice aux suivis sur les webcam, déjà parce que la météo peut être mauvaise longtemps, mais aussi parce que le soleil est bas sur l'horizon et passe derrière les panaches, le mettant à contre jour. Cela peut donner des teintes sombres qui font parfois passer les panaches de gaz pour des panaches de cendres.
Et donc je regardais ces images en me disant: "purée, on dirait vraiment des panaches de cendre", mais un fort doute persistait puisque, par ailleurs, rien ne semblait indiquer autre chose que du gaz.
Mais, car il y a un "mais" sinon je ne rédigerais rien sur ce volcan aujourd'hui, il semble que de faible quantités de cendres ont bien été émises ces deux derniers jours.
On les distinguent un peu sur les images prisent au moment même de l'explosion du Sheveluch en fait par Himawari 8. Mais c'est l'image prise hier matin par le satellite TERRA qui indique le mieux leur présence, car la neige qui couvre le versant nord-est du volcan  est salie par les cendres.

Neige salie par des cendres. Image: TERRA-MODIS/NASA

Ce retour des émissions de cendres a par ailleurs été notée par le KVERT, qui a élevé le niveau d'alerte aviation directement du vert à l'orange, bien que, pour l'heure, la quantité ne soit pas suffisante pour poser un problème à l'aviation.  C'est une mesure de prudence car on ne peut jamais dire comment une activité anodine peut évoluer, ni à quelle vitesse.

Sources: TERRA-MODIS/NASA; KVERT

7 commentaires:

  1. Bonjour,

    En parlant de drone il y a une équipe de travail sur le coup.

    https://anthrodendum.org/2017/11/30/what-flying-a-drone-above-the-agung-volcano-in-bali-teaches-us-about-the-computerisation-of-the-earth/


    Il a été survolé aussi le 23 et 24 Novembre.
    https://www.youtube.com/watch?v=-SkSotk3aIw

    Egalement le 19 Octobre

    https://dronedj.com/2017/10/24/drone-peers-into-active-balinese-agung-volcano/

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  2. Bonjour,

    AGUNG : A la vue de l'image diffusée par Planet Labs. Inc. et relayée par Simon Carn le 04 décembre, je pencherais plus vers un dôme surbaissé avec un cône pyroclastique central. Les crêtes arquées me semblent trop régulières pour être des coulées...
    Mais j'attends aussi de meilleures images... Espérons qu'elles arriveront !

    ETNA : Franchement, entre les différentes cratères et évents et les variations d'activité de chacun, ce géant est un vrai casse-tête !

    VILLARICA : Même si cela facilite l'explication, je ne suis pas d'accord pour dire que le fond du cratère est occupé par un lac de lave. Certes la lave est à l'air libre, mais les dimensions n'en font qu'une flaque animée d'une activité strombolienne... C'est Stromboli au fond d'un vrai (et beau) cratère ! La dynamique est là assez éloignée des lacs de lave que l'on connait...

    En tout cas, merci pour ces différentes analyses passionnantes, comme toujours !
    Bonne journée,

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    1. Bonjour Ludovic.
      Le souci est alors: à partir de quelle taille a-t-on affaire à un lac de lave? Celui de l'Erta Ale (Pit Crater Sud, bien sûr) mesure, quand il est au mieux de sa forme, quelque chose comme 40 m de large, celui du Masaya environ 30 m et celui du Villarrica environ 20 m. Pour moi un lac de lave est juste une colonne de magma dont le sommet affleure en surface, et à l'équilibre (peu importe le temps que dure cet équilibre). Peu importe les dimensions, si ce n'est qu'effectivement avec un conduit restreint le dégazage a une action mécanique plus forte sur la surface du lac: les petits lacs sont plus agités, plus brassés que les gros qui ont, de leur côté, tendance à former des plaques (grande surface de refroidissement et zones restreintes de brassage).
      Prenons la réflexion sous un angle différent: le lac du Nyiragongo est le plus grand du monde actuellement, monstre d'environ 250 m de diamètre. Mais ce diamètre ne correspond pas à celui du conduit par lequel sort le magma qui, lui, est plus fin, estimé à 15 m dans l'article publié par P.Y.Burgi (2014). Ce magma sort et rempli une cavité qui, elle, fait 250 m de diamètre (la forme en coupe ressemble à un verre à pied, sans le support en bas). Imaginons que le niveau baisse: à partir de quel moment ne pourra-t-on plus l'appeler "lac de lave"? :)

      Bonne soirée
      CV

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    2. Pour Agung j'ai vu l'image sat: en très haute résolution ça aurait été top. Mais en ce qui me concerne, cela ne m'a pas permis de me faire une conviction malheureusement.

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    3. Bonsoir à tous, une première image a été diffusée ici par un photographe dont il vaut mieux taire le nom. C'est assez primaire et horriblement mal cadré mais j'imagine que d'autres images vont bientôt suivre.
      http://www.vulkane.net/blogmobil/

      Ayant beaucoup trop commenté un peu partout ces derniers temps je vais tenter de garder le silence pour laisser parler les spécialistes , en tout cas je suis très curieux de lire vos premières impressions :)

      Cédric Normand

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    4. C'est sûr que la définition du lac de lave est assez mal contrainte et, comme pour beaucoup de phénomènes volcaniques, le sujet est plus complexe qu'il n'y paraît. Personnellement, je vois trois éléments à prendre en compte :

      1/. La vidange ou non associée à l'activité de lac de lave. Les grands lacs de lave actuels sont tous associés à une vidange interne de la lave (celle-ci est parfois drainée jusqu'à l'extérieure sur les rift-zones). Cela appelle une certaine dynamique du lac, avec des flux de matières au sens contraires et à une certaine "convection". Ainsi, pour moi, même si l'activité explosive est réduite au minimum sur une éruption classique du Piton de la Fournaise, le lac de spatter n'est pas un lac de lave...

      2/. La taille du "lac" est à prendre en compte, car la chaleur nécessaire pour maintenir un lac de 40 mètres ou de 8 mètres de diamètre (il me semble que l'évent du Villarica a dernièrement été estimé à cette taille) n'est pas la même.

      3/. Enfin, l'activité qui se déroule à sa surface est elle aussi à prendre en compte. Ainsi, pour moi, l'activité du Villarica ou du Stromboli est plus proche du Pacaya actuellement que de l'Erta Ale ou du Nyiragongo...

      Je précise que ce n'est que mon avis, et je comprends totalement ta position puisque que, comme tu le dis, ces différents "lacs" sont à l'équilibre. Maintenant, je pense qu'on ne décrirait jamais un geyser comme une mare d'eau...

      En tout cas, merci pour ta réponse.
      Bonne journée,

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  3. Ca vaut ce que çà vaut, mais il y a eu de nombreux petits seismes trés groupés sous les sommets ces derniers jours. Il me semble aussi que le trémor quoique faible est devenu irrégulier. Et à cette heure (10h) il y a des bouffées de cendre visibles notament sur les webcam de radiostudio7

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